« Hier, défenseur de l’identité, sous sa gouvernance, aucune volonté d’une identification réussie »
‘’La Côte d’Ivoire dans son histoire a connu bon nombre de soubresauts sociopolitiques dont l’une des causes essentielles a toujours été la question de l’identité. A la mort du Président Félix Houphouët-Boigny, ce problème d’identité s’est posé avec acuité. L’on a encore en mémoire le triste épisode du boycott actif de 1995 et la violence meurtrière des élections de 2000.
En septembre 2002, une crise ouverte éclate, aboutissant à la partition du pays en deux. Le président Alassane Ouattara s’était révélé être du camp de ceux qui posaient le problème de l’identité.
Le président Laurent Gbagbo et son Premier ministre, en accord avec les Forces nouvelles et au grand bonheur du RDR de Ouattara, ont jugé opportun de régler ce problème d’identité afin de résorber la crise identitaire.
Sous donc Laurent Gbagbo, des audiences foraines grandeur nature ont été organisées gracieusement.
En mars 2008, une vaste campagne d’identification couplée du recensement électoral a lieu sans aucune charge financière pour les populations. C’est cette opération qui permettra non seulement d’identifier les Ivoiriens, mais aussi de constituer la liste électorale forte de plus de 6 millions d’électeurs.
Sous le régime Ouattara datant de 2011, l’identification piétine : manque d’une politique réelle d’identification caractérisée par l’incapacité de l’ONI à fournir des pièces d’identité, le coût trop élevé, les tracasseries multiples dans la quête d’une carte d’identité… La mise à jour de la liste électorale prévue chaque année ne se fait pas, favorisant une non-évolution de ladite liste.
La CEI qui a été mise en place par consensus avec pour président Beugré Mambé, remplacé par la suite par Bakayoko Youssouf en février 2010, pour un mandat de 6 ans est caduque. Rappelons à toutes fins utiles que les Forces Nouvelles, qui étaient acteurs du consensus autour de cette CEI ont été retirées de cette institution en 2014 au motif que la crise était finie. Relevons avec insistance que les acteurs autour de ce consensus ont varié et le mandat de Bakayoko, selon la loi, a expiré en 2016.
Le MVCI observe que Ouattara, défenseur hier de la question de l’identité, au lieu d’avoir pour priorité cette question de l’identification des Ivoiriens sous sa gouvernance, ne montre aucune volonté politique réelle pour une identification réussie.
Le MVCI relève en outre que M. Ouattara, qui se présente en fervent défenseur de la démocratie, foule aux pieds les principes élémentaires la caractérisant. Sous son règne, l’institution en charge des élections est caporalisée et ne rencontre pas l’adhésion des acteurs politiques. Donc rupture du consensus. Là où il devait être question d’une nouvelle liste électorale qui procéderait d’une identification générale préalable, le régime et sa CEI entendent réviser l’ancienne à partir d’un enrôlement bâclé. Nous en voulons pour preuve, le court délai annoncé.
Le MVCI exige la mise en place d’une nouvelle CEI consensuelle et véritablement indépendante.
Le MVCI exige par ailleurs la mise en place d’une véritable politique d’identification, qui aura pour mérite de régler le problème de l’identification non seulement des nouveaux majeurs, mais aussi de solutionner celui relatif à l’expiration en 2019 des cartes d’identité des Ivoiriens identifiés en 2009.
Le MVCI recommande à cet effet le couplage d’une identification gratuite et de l’enrôlement, afin de permettre à tous les Ivoiriens de participer aux élections à venir.
Le MVCI condamne fermement la propension du régime Ouattara à appliquer les textes régissant le fonctionnement des institutions selon ses intérêts.
Le MVCI invite tous les partis politiques à une prise de conscience véritable de l’intérêt supérieur du peuple de Côte d’Ivoire et à l’action concertée, pour la remise en selle du processus démocratique pris en otage par le régime Ouattara’’.
Abidjan, le 19 mai 2018
La Cellule Politique du MVCI
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