Par Connectionivoirienne
Eric Alaba, précédemment secrétaire fédéral (pro-Affi) de la Jfpi Port-Bouet 2 ne fait plus partie des effectifs du Fpi. Du moins si l’on en croit sa déclaration ce vendredi 18 mai 2018, au Baron de Yopougon. Il démissionne de ce parti qu’il dit avoir servi pendant 24 ans pour rejoindre la Nacip, le parti de Sam l’Africain.
A la conférence de presse, il s’est présenté avec son secrétaire fédéral adjoint Séi Tidole, le secrétaire général de la section Jfpi de Mamie Adjoua, Trazibo Gildas ainsi que celui de la section Ananeraie 3, Obou Toto.
Tous ont justifié leur départ par la déception qui est la leur face à l’impossible réconciliation au sein du Fpi. « J’ai lutté avec le Fpi depuis 1994 avant le boycott actif. J’ai tout donné pour que nous soyons un parti fort. Après la crise, de retour de mon exil, j’ai travaillé aux côtés du camarade Affi N’guessan. J’ai servi mais mon constat est qu’on ne fait pas assez de place aux jeunes. Et je pense qu’avec ce que j’ai appris pendant toutes ces années, je peux me mettre au service d’autres forces politiques. On a beau faire pour réconcilier les deux tendances, en vain. Qu’est-ce qui nous désunit tant pour ne pas qu’on se réconcilie ? Nos leaders nous ont embrigadés dans une prison idéologique, le parti est divisé. On a tenté toute sorte de médiation, ça n’a pas marché. Je milite désormais dans le parti de Sam l’Africain, un homme qui a démontré son dévouement à la cause de la patrie. Je veux être dans un parti où je peux être à l’aise, un parti qui combat pour Laurent Gbagbo et dont le leader a pris des risques pour la Côte d’Ivoire. Il est un modèle. Je le préfère à des gens qui passent leur temps à se quereller », a déclaré, sans sourciller Eric Alaba. Lequel ajoute que le meeting de la fête de la liberté à Yopougon était son dernier combat.
Selon lui, la fédération qu’il dirigeait jusque-là, comptait 70 sections dont 35 avaient été installées. Il se dit prêt à convaincre les dirigeants de ces différentes sections à le rejoindre dans son nouveau parti qui défend au mieux, toujours selon lui, le socialisme de Laurent gbagbo au nom duquel il s’était engagé en politique.
« Ce que je peux souhaiter au Fpi, c’est son unité afin de répondre aux aspirations du peuple et de la jeunesse ivoirienne en particulier », a-t-il conclu.
Pour Jean Marie Konin, un proche d’Affi N’guessan interrogé par connectionivoirienne.net, cette démission apparait comme un coup d’épée dans l’eau. « On était sur le point de le remplacer parce qu’il ne foutait rien. Sur les 36 sections de sa fédération, c’est seulement 9 sections qui fonctionnent et même son bureau fédéral n’était pas au complet. Sur 17 membres que compte le bureau fédéral, il présentait 7 personnes », a contre-attaqué ce responsable Fpi, pro-Affi.
Cet acte politique, pour le moins anodin, est l’illustration des dissensions qui couvent depuis un temps entre Affi N’guessan et son allié de la coalition Afd (Alliance des forces démocratiques). Le 28 avril dernier, Sam l’Africain et un autre leader de l’Afd, Blé Norlander s’étaient rendus à la fête de la liberté organisée par le camp Sangaré à Gagnoa. Cela avait suffi au camp Affi pour brocarder ou vilipender le président de la Nacip. Ce dernier avait justifié son geste par le fait qu’il voulait désormais observer la neutralité vis-à-vis des deux camps en conflit au sein du Fpi. Il avait alors fait un petit tour à Ficgayo le 12 mai à la fête d’Affi N’guessan avant de retrouver Dahi Nestor à Mopoyem (Dabou) où le camp Sangaré commémorait la disparition d’un grand militant du Fpi, l’érudit Memel Fotè.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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