Entre prêche passionné du révérend Bruce Curry et Gospel enflammé, Harry et Meghan brisent le « traditionnel »

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Le prince Harry, 6e héritier du trône d’Angleterre, mais surtout second fils du Prince héritier Charles, a brisé la tradition d’une maison royale britannique, jugée conservatrice, en épousant, pour moitié «descendante d’esclaves» Africain-Américains. Du jamais vu dans les cours royales européennes.

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Lors d’une cérémonie fougueuse, très loin de la traditionnelle retenue britannique, le Prince Harry et Meghan Markle se sont dit «oui» samedi à la chapelle St George du château de Windsor où la foule les a accueillis en liesse.

Le prêche du révérend Michael Bruce Curry, chef de l’Église anglicane aux États-Unis, a été très remarqué, certains observateurs allant même jusqu’à souligner – non sans humour – que ce dernier a «volé la vedette» aux jeunes mariés.

Le sermon du révérend Curry au mariage du prince Harry et de Meghan Markle brise le protocole

Dans un style tranchant avec celui des mariages royaux précédents, le révérend Curry, primat de l’Eglise épiscopale des Etats-Unis, a prononcé une ode au pouvoir de l’amour, citant Martin Luther King.

LE MONDE

Le révérend Michael Curry prononce son sermon au mariage de Harry et Meghan Markle, samedi 19 mai à Windsor.

C’est en empruntant les mots de Martin Luther King qu’il a pris la parole : « Nous devons découvrir le pouvoir de l’amour, le pouvoir de rédemption de l’amour, et ainsi, nous ferons de ce monde un nouveau monde. » C’est peu dire que le sermon enflammé prononcé samedi 19 mai par le révérend Michael Bruce Curry, lors de la cérémonie de mariage du prince Harry et de l’Américaine Meghan Markle, a tranché avec le protocole auquel est habituée la famille royale britannique.

Dans l’assistance de la chapelle Saint-George du château de Windsor, qui rassemblait six cents invités triés sur le volet, les sourires se mêlent aux regards médusés de certains membres de la couronne britannnique. Le révérend Curry, évêque président de l’Eglise anglicane aux Etats-Unis, défenseur des droits civils et des droits des homosexuels, poursuit : « Il ne s’agit pas juste d’un jeune couple que nous célébrons, c’est plus que cela. » Invoquant l’époque de l’esclavage aux Etats-Unis, le dignitaire a rappelé que le pouvoir de l’amour était chanté par ceux qui vivaient en captivité. Puis M. Curry a expliqué aux mariés qu’ils avaient « le pouvoir de changer le monde ».

Originaire de Chicago, âgé de 65 ans, Michael Curry, président et primat de l’Eglise épiscopale des Etats-Unis depuis novembre 2015, est le premier Afro-Américain à occuper cette fonction. Descendant d’esclaves, il s’est à plusieurs reprises opposé à la politique du président américain, Donald Trump, et doit participer, le 24 mai, à une marche de représentants chrétiens vers la Maison Blanche pour dénoncer le slogan « America first » (« L’Amérique d’abord »), qualifié d’« hérésie théologique ».

L’Eglise épiscopale américaine avait provoqué une rupture avec la Communion anglicane en 2003 en prenant la décision d’ordonner évêque du New Hampshire un Américain homosexuel, Gene Robinson. En 2006, elle fut également la première à élire une femme à sa tête, Katharine Jefferts Schori. L’Eglise épiscopale est l’une des composantes de la Communion anglicane, qui rassemble les Eglises anglicanes à travers le monde, dont l’Eglise d’Angleterre.

Le sermon du révérend Curry a été suivi par l’interprétation du classique « Stand by me », du chanteur afro-américain Ben E. King, par un chœur.

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