La crise qui couve à l’épicentre de la gestion du football ivoirien court toujours. Elle a amorcé un nouveau virage, depuis l’arrivée d’auditeurs mandatés par la FIFA.
Un « audit judiciaire » dans les affaires de la FIF. C’est la mission de M. Beat Weber, agent du cabinet Price WaterHouse Coopers (PwC) mandaté au besoin par la FIFA qui, elle-même, a été saisie par la plainte du GX, groupement contestant la gestion de la FIF, depuis plusieurs mois. Arrivé à Abidjan le 13 mai, sa visite du siège de la FIF pour y rencontrer ses responsables suscitent plusieurs interprétations. Alors que des voix se sont élevées pour alerter sur le refus de la FIF de s’ouvrir à l’émissaire de la FIFA, l’organe faitier du football ivoirien a réagit dans un communiqué.
En effet, « La FIF s’inscrit en faux contre de telles allégations ». Et contrairement aux supputations, « la FIF dès le départ a marqué son accord de principe pour se soumettre à un audit de la FIFA, en ce que cela relève des droits de ladite institution ». Ainsi, « les auditeurs ont été très bien accueillis à leur arrivée au siège de la FIF contrairement à ce qui se dit. Et cela peut être vérifié auprès de ceux-ci ».
Par contre, la FIF a indiqué que si cet audit était fondé sur les dispositions 17 du règlement du programme FIFA Forward, elle ne pourrait y être sujette. Puisque « depuis que ce fonds a été mis en place, elle n’en a pas perçu un seul centime », indique le communiqué en date du 15 mai 2018. Cependant, la FIF a affiché son entière disponibilité à « soumettre de nouveau à cette mission les justificatifs de l’utilisation de tous les autres fonds qu’elle aurait reçus dans le cadre des autres programmes de la FIFA ».
A la lumière de ce communiqué, la FIF n’accepte donc pas une mission allant dans le sens de farfouiller des documents qui n’ont rien à voir avec sa collaboration financière directe avec la FIFA. Mais voilà, et selon un courrier qui circule depuis peu, la maison de verre qui ferait obstacle à toute autre manœuvre des auditeurs concernant des entrées de fonds autres que celles allouées par la FIFA, aurait été informée des points concernés par la visite de M. Weber du cabinet PwC. 15 points au total qui concernent d’autres activités financières de l’organe faitier du football local. Dont le contrat avec Canal+.
Patrick GUITEY
Sport-ivoire.ci
La Fifa répond à la Fif : il ne s’agit pas d’un audit judiciaire – Ce va se passer maintenant
Adou Mel
Dans un courrier adressé à la FIF mercredi 16 avril 2018 dont afrikipresse.fr , la FIFA a fait une véritable volte-face sur la tentative décision d’audit judiciaire.
« À des fins de clarification également en ce qui concerne la nature de l’audit tel que mandaté par la Commission d’Audit et de Conformité, il convient de le considérer un contrôle en référence à l’article 17 alinéa 2b du Règlement Forward. Afin de dissiper tout doute, il convient donc de ne plus parler » d’audit judiciaire » pour ce dossier », a-t-elle recommandé.
Par cet extrait du courrier à lamFif dont le l’objet est « Votre lettre du 11 mai 2018-audit de la FIF », la FIFA reconnaît qu’il ne s’agit pas d’un audit judiciaire comme elle l’avait pourtant elle mentionné dans son courrier du 27 avril 2018.
Toutefois, pour contourner le désaveu subi à travers la réponse de la FIF le 11 mai 2018, et pour se donner bonne conscience, ainsi que de la contenance, la FIFA ne parle plus de fonds Forward mais de les tous fonds de développement dans le pont 1 de son courrier (voir fac-similé).
Ce qui suppose que la cabinet d’audit conduit par le Suisse Beat Weber, conformément à l’article 22 alinéa 1 et 2 doit auditer 7 différents projets alloués antérieurement à la FIF depuis le président Jacques Anouma à savoir : le règlement des programmes de développement de la FIFA, le règlement Goal, le règlement du programme d’Assistance Financière de la FIFA (FAP), le règlement Performance, le règlement du programme Challenger, le règlement du programme Win-Win et le règlement du projet ballon Adidas Goal. Or, tous ces programmes, selon les responsables de la FIF, ont déjà fait l’objet d’audit en juillet 2016; et quitus a même été accordé à la Maison de Verre le 16 janvier 2017, sur ces questions. Les dirigeants fédéraux restent surpris au sujet d’un audit de la FIFA sur les fonds de 2016 à 2018 que cette institution n’a jamais décaissés au cours de cette période.
Enfin, la FIF a précisé qu’elle n’a jamais décidé de l’exclusion des auditeurs de la FIF qui selon elle, se sont retirés d’eux-mêmes de ses locaux après l’exposé des faits parce que vraisemblablement, ils ont été surpris et gênés du vide contenu dans le courrier portant audit judiciaire.
La FIFA dans son courrier évoque « la suspension de tout nouveau paiement ou virement en faveur de la FIF afin de protéger les fonds alloués comme le prévoit l’article 17, alinéa 2 du Règlement requis ». Selon un membre du Comité Exécutif de la FIF au fait des questions judiciaires et imprégné des dossiers de la FIFA, cela est tout à fait normal, puisque dans toute entreprise ou association, lorsqu’un audit est diligenté, tous les mouvements de fonds sont suspendus.
La FIF précise qu’elle n’est jamais opposée à l’audit de la FIFA. Bien au contraire, elle est disposée à le faire mais conformément aux textes. En cela elle peut accueillir les auditeurs, non plus sur les 14 points élaborés dans les « officines du G mouvant », ou des dissidents, mais bien sur tous les fonds de développement alloués par la Fifa, comme le précise le courrier.
Adou Mel
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