Par Connectionivoirienne, réalisée par Sylvie Kouamé avec GDA
Dans cette interview exclusive qu’il nous a accordée, le Secrétaire général exécutif du Groupe de Réflexion et d’Appui au Programme d’Action du PDCI-RDA, le Grapa-PDCI, Yao Kouadio Daniel, aborde l’actualité au sein du RHDP, donne la position de son mouvement sur la question de la réconciliation nationale et sur celle de la libération des prisonniers politiques, tout en se prononçant sur l’éventualité d’un 3e mandat du président Alassane Ouattara.
Bonjour monsieur YAO Daniel, comment se porte le GRAPA-PDCI ?
Bonjour cher ami. Avant tout propos je voudrais vous remercier de l’opportunité que vous m’offrez pour discuter de l’actualité. Le GRAPA se porte comme le PDCI-RDA se porte. Le parti négocie en ce moment une situation délicate, mais il la négocie plutôt bien et le GRAPA est honoré de jouer sa modeste contribution.
Mais on n’entend plus trop parler du GRAPA, un silence volontaire ?
La question n’est pas de parler pour parler, d’occuper de façon abusive l’espace médiatique. La politique, c’est l’exercice permanant de la responsabilité. La parole du politique créé la paix ou la guerre, sème l’espoir ou le désespoir. Le GRAPA parle quand cela est utile et nécessaire et la parole du GRAPA ne sert que les idéaux de paix, de vérité et de fraternité de notre grand parti, le PDCI-RDA.
Quelle est la réaction du GRAPA-PDCI face à l’actualité du RHDP ? Je fais allusion à l’accord de parti unifié signé par les membres du RHDP, dont fait partie votre parti, le PDCI-RDA.
Le PDCI-RDA ne sert pas sa propre fin, il est depuis sa création voilà 72 ans jusqu’aujourd’hui, au service de la Côte d’Ivoire et de l’émancipation de l’homme africain. Aussi, permettez-moi, de donner un bref aperçu de l’actualité nationale, avant d’aborder le point spécifique du RHDP.
Allez-y, je vous écoute.
Il est indéniable qu’une certaine paix est revenue [en Côte-d’Ivoire], et cela est à l’actif de la coalition au pouvoir. Mais une certaine paix, ce n’est pas tout à fait la paix, la démarche d’apaisement de la vie sociale et politique doit se poursuivre. Voyez-vous, des prisonniers politiques, trop longtemps en prison, cela n’est pas dans notre culture politique et cela nous gêne. Nous sommes un peuple profondément croyant, nous pensons que la justice ne peut être totale ici-bas et que la justice ne doit pas servir la vengeance, celle dernière étant un droit réservé au divin. La coalition au pouvoir doit libérer les prisonniers politiques en accordant la grâce. Nous pensons qu’une grâce à madame GAGBO aujourd’hui servirait mieux l’intérêt collectif que son incarcération. En ce qui concerne le RHDP, c’est une coalition solide, dont l’adversaire le plus inquiétant est le RHDP lui-même. Pourquoi nous disons cela ? Le RHDP, contre la sagesse populaire selon laquelle « on ne change pas une équipe qui gagne » veut lui, changer l’équipe qui gagne. Evidemment que cela est un risque parfaitement inutile avec des conséquences potentiellement imprévisibles. L’appel de Daoukro, auquel ont adhéré très fortement nos alliés du RHDP (quand on notait quelques poches de réticences au PDCI), fonctionne à la perfection, tous les objectifs planifiés ont été atteints jusqu’ici avec brio. Nos amis semblent subitement surpris au moment où on arrive à l’objectif qui dit que le candidat du RHDP pour 2020 doit être un cadre du PDCI. Nous sommes surpris par leur surprise ! Car dans la chronologie initiale connue de tous, l’objectif d’un candidat RHDP issu du PDCI en 2020 précède celui d’un parti unifié. Mais bon, cela ne sert à rien d’accabler nos alliés. Le président OUATTARA a décidé que chacun pourra présenter son candidat, nous en prenons acte. Il appartient au PDCI-RDA de faire ce qu’il sait faire, aller parler au peuple Côte d’Ivoire de paix et de développement, de réconciliation et de cohésion nationale, de rêve et de réalisation, de justice, d’égalité citoyenne, mais aussi de tolérance et de fraternité. Le PDCI-RDA sait faire ça, personne ne devrait en douter !
Et pour ce qui est du parti unifié ?
D’un point de vue purement grammatical, lorsqu’une entité se démembre et qu’il est question de revenir à l’unité initiale, le nom approprié est « réunification ». La notion de « parti unifié » n’est pas appropriée d’où les incompréhensions qu’elle génère. C’est pourquoi le GRAPPA invite à parler dorénavant de « parti réunifié ». Nous houphouétistes ne pouvons mettre HOUPHOUET Boigny au même niveau que personne, de même nous ne pouvons mettre le parti créé de sa main et porteur de son esprit, au même niveau que ceux créés par ses disciples, Djeni KOBENAN, Robert GUEI, etc. La grandeur du disciple réside dans sa fidélité à son maître. Le parti à réunifier, c’est le PDCI-RDA, de qui sont sortis les autres partis se réclamant de l’houphouétisme.
Faites-vous confiance au président Bédié après ses sorties récentes sur le parti unifié et la candidature PDCI à la présidentielle de 2020 ?
Il faut reconnaitre au Président Bédié, sa constante, depuis son rapprochement avec son frère Alassane OUATTARA en 2005. Jamais il n’a trahi sa parole. De tels hommes ne sont pas légion de nos jours et le GRAPPA est en phase avec le président du parti. Bédié, dirige le parti dans un contexte extrêmement délicat, depuis le coup d’Etat de décembre 1999, il marche sur des œufs, et jusqu’ici, Dieu merci, il n’en a cassé aucun !
Des informations tendent à faire croire que l’actuel président de la république de Côte-d’Ivoire, pourrait rempiler pour un 3e mandat, du moins pour un 1er nouveau mandat sous la toute dernière constitution ivoirienne qui semble-t-il a remis les compteurs à zéro. Comment réagit le Grapa à cette éventualité ?
D’un point de vue politique, dans la mesure où chaque parti présentera son candidat, cela ne devrait pas être au centre des préoccupations du PDCI-RDA. Mais je crois qu’on prête au président OUATTARA des intentions qui ne sont pas les siennes. Néanmoins l’intellectuel et l’animateur politique voudrait donner son opinion sur le « phénomène de troisième mandat » qui se passe un peu partout en Afrique. En changeant la Constitution, on espère mettre les compteurs à zéro et trouver ainsi la légalité pour empiler pour un autre mandat. Mais ce n’est pas ici qu’une question de légalité. Pour bien comprendre, il ne faut pas perdre de vue les raisons qui, en démocratie, appellent la limitation de mandat à son aurore.
L’exercice du pouvoir est une lourde responsabilité qui impose un éveil permanent. Un tel degré d’attention et de concentration use l’homme, à l’extérieur, mais plus encore à l’intérieur de lui-même. Cette usure du pouvoir conduit soit à la paranoïa, soit au contraire à une coupable passivité dans la gestion des affaires, toutes choses dommageables à l’intérêt général, autant qu’à l’intérêt singulier du gouvernant lui-même. Ainsi donc, quand bien même la Constitution change, cela ne change rien à l’usure de celui qui a déjà exercé deux mandats, or c’est bien contre les effets de cette usure que la communauté veut se prémunir par l’établissement d’une limitation de mandat. C’est exactement comme « couper l’âge » de quelqu’un, le type de 40 ans à qui on donne 20 ans, n’a pas moins un métabolisme d’un homme de 40 ans, s’il oublie ce fait, la nature le lui rappellera, de façon hélas dramatique parfois.
Merci d’avoir bien voulu répondre a nos questions.
C’est moi qui vous remercie.
PDCI quand vous aurez fini d’amuser la galerie vous irez voter pour Mr Ouattara.
Donc c’est bon là la plaisanterie.
Moi tu t’es pas prononcé clairement pour la libération de Mr Gbagbo, si tu es malin faut pas engager la confrontation avec Mr Ouattara,parceque derrière toi y aura personne (mlme pas ces courageux militants du pdci.