Entrepreneuriat féminin: L’optimisme des Africaines

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Malgré les nombreux obstacles auxquelles elles doivent faire face au quotidien, les femmes africaines continuent d’entreprendre. À tel point que le continent africain fait désormais figure d’exemple en matière d’entrepreneuriat féminin. Un succès, encore trop méconnu, que ses artisans, comme la Première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara, comptent bien ériger en exemple.

« Cela se sait encore trop peu », regrettait, l’an dernier, Afrika Tech, média spécialisé dans l’entrepreneuriat et l’innovation technologique en Afrique et dans la diaspora. Un an plus tard, le constat n’a malheureusement pas changé. En effet, cela se sait toujours trop peu. Et ce même si « l’Afrique est le premier continent de l’entrepreneuriat féminin : une femme sur quatre y crée une entreprise. En Afrique subsaharienne, les femmes représentent même 27 % des entrepreneurs. Il s’agit du taux le plus élevé à l’échelle mondiale », affirme Thierry Barbaut, rédacteur en chef d’Info Afrique.

Des chiffres qui, d’après le Gobal Entrepreneurship Monitor (GEM), ne cessent de s’améliorer : selon le dernier rapport du GEM, le taux d’activité entrepreneuriale des Africaines a en effet progressé de 10 % en 2016-2017 par rapport aux années 2014-2015. En Afrique, plus de 160 millions de femmes ont créé une entreprise ces dernières années et l’écart entre le taux d’activité entrepreneuriale des femmes et celui des hommes continue de se réduire. En matière d’entrepreneuriat féminin, certains pays africains occupent ainsi le haut du classement : avec un taux d’activité entrepreneuriale féminin de 37 %, le Sénégal se place loin devant l’Allemagne, la Jordanie, l’Italie ou encore la France (3 %).

Dominique Ouattara optimiste

Encourageants, ces chiffres ne sont pas passés inaperçus lors de la sixième édition de l’Africa CEA Forum, qui a rassemblé, les 26 et 27 mars derniers à Abidjan, 1 600 personnes issues de 63 pays dont 43 d’Afrique. Organisé en marge de l’événement, le « Women Initiative » a quant à lui réuni bon nombre de femmes leaders venues des quatre coins de la planète. La première dame ivoirienne, Dominique Ouattara, a profité de l’occasion pour leur transmettre un message fort et optimiste : « je voudrais les encourager à demeurer déterminées, audacieuses et entreprenantes. Chacune d’entre vous constitue un modèle dont l’Afrique a besoin pour opérer une transformation durable de son économie. C’est à la fois avec la contribution des hommes et des femmes leaders que nous parviendrons à positionner notre continent dans le concert des nations », a-t-elle affirmé.

Il faut dire que Dominique Ouattara parle en connaissance de cause. Ancienne dirigeante d’entreprise, l’actuelle Première dame de Côte d’Ivoire a notamment créé, dans les années 1980, l’agence immobilière AICI international. Elle a ensuite investi dans les domaines de la coiffure, la formation ou encore la distribution de produits de beauté. En tant que première dame, Dominique Ouattara a créé la fondation Children of Africa, qui, depuis 1998, « a porté de nombreux projets humanitaires dans les domaines de la santé, de l’éducation et du social ».

Autant d’expériences qui ont permis à Mme Ouattara de rester optimiste pendant toutes les années où cette dernière a milité en faveur de l’autonomisation des femmes. « Nous sommes nombreuses, et nombreux, à souhaiter nous battre à vos côtés pour une société plus égalitaire et plus juste. Apporter des solutions aux problèmes des femmes c’est apporter des solutions aux problèmes de toute la société », écrivait-elle dans les colonnes du média français, Slate Afrique.

Faire de l’Afrique un exemple

La participation des femmes à la relance de l’économie mondiale est en effet « un enjeu politique et économique majeur en Afrique », souligne Philippe Mathieu, administrateur de la Coordination pour l’Afrique de demain (Cade). Dans le cadre d’une grande rencontre organisée à Paris en décembre dernier, l’expert avait cependant rappelé les obstacles, encore nombreux, qui limitent le rôle de la femme comme créatrice de richesse. Les mariages précoces, les inégalités générées par le droit ou sa mauvaise application, les difficultés d’accès au crédit, l’articulation difficile de la vie professionnelle avec la vie familiale ou encore la faible employabilité des femmes dans les projets de développement publics ou privés se dressent sur la route des Africaines qui souhaitent entreprendre.

Consciente de l’importance de l’accès au crédit dans le processus entrepreneurial, Dominique Ouattara a créé, en 2012, le Fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI), un fonds de microcrédit à taux réduit destiné à aider les femmes qui souhaitent créer ou étendre une activité génératrice de revenus. Un succès que la première dame compte bien répliquer sur le continent. « Travailler pour l’amélioration des conditions économiques et financières des femmes en Afrique, c’est travailler pour le développement de tout notre continent et de l’humanité », affirmait-elle en 2016. Un appel et un engagement qui ont vocation à faire de l’Afrique un exemple en matière d’entrepreneuriat féminin.

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