Cote-d’Ivoire: Il est temps de maitriser Bédié, le père sévère, qui persévère dans l’erreur !

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L’allégorie la plus illustrative qu’inspire Bédié, timonier inamovible du PDCI en ces moments tempétueux de l’histoire de la Côte d’Ivoire, est celle d’un « Wali », un père sévère et transcendant qui, au gouvernail d’un bateau ivre livré aux caprices des vents naufrageurs, se refuse à entendre tout conseil, interdit même à ses matelots l’énonciation de la moindre recommandation susceptible de sauver l’équipage, alors qu’avance vers les cruels écueils l’esquif désorienté.
Bédié, ce « capitaine » qui a perdu le cap, mais qui, mû par un nombrilisme et une vanité exceptionnels, s’obstine, contre tout bon sens, à mener le bateau PDCI à sa perte, a des antécédents dans l’histoire. Comme lui, des capitaines des temps moyenâgeux, habités d’une logique antédiluvienne, faisant fi des avertissements de leurs « conseillers », s’étaient, dans un entêtement suicidaire, obstinés à jeter leurs navires sur les pointes acérées des récifs.

Mais l’histoire nous enseigne aussi que n’eurent pas raison de la raison collective tous ces opiniâtres timoniers, et que souventes fois, leurs ardeurs destructrices furent arrêtées par des membres d’équipage révoltés, qui, prenant en main leur destin, les maîtrisèrent, les ligotèrent, les abandonnèrent sur un canot au milieu du grand bleu tumultueux, afin qu’ils réalisassent seuls leurs appétences autodestructrices.

Bédié, pareil à ces capitaines de l’antiquité, est dans une logique de sabordement dans laquelle nous l’aurions laissé volontiers accomplir son destin si ses coquetteries avec Ouattara alors qu’il est au gouvernail du PDCI ne risquaient pas de faire sombrer toute la Côte d’Ivoire, n’avaient pas déjà tant déchiré la Côte d’Ivoire ; car, après tout, de même que c’est son droit à Bédié d’aimer la vie, c’est aussi son droit de désirer sa propre mort. Or Bédié n’est pas seul sur cet océan rendu hasardeux depuis l’arrivée du dictateur Ouattara. Il y est avec les occupants du bateau PDCI, mais aussi avec tous les autres navires ivoiriens qui, se cherchant un passage assuré entre les innombrables périls antidémocratiques plantés çà et là par l’autocrate Ouattara, voyagent dans ces eaux incertaines. Le « driving while texting to Ouattara » est donc un danger pour tous.

Mais nous, observateurs externes de la vie ou de la mort du PDCI, pouvons-nous intervenir ? Devons-nous intervenir ? Oui et oui ! Car il serait criminel de notre part, d’abord, de ne point porter assistance à ce bateau en péril qu’est le PDCI, et ensuite, de le laisser causer notre mort à nous aussi. La conduite aventureuse et narcissique de Bédié, son flirt dangereux avec le plus grand dictateur depuis Idi Amin Dada, menace la survie de la mère patrie.

Bédié doit être maitrisé. Il est, au même titre que Ouattara, le bourreau des Ivoiriens. S’il est permis à Bédié d’offrir à Ouattara une troisième extension de sa dictature, ce qu’il restera aux Ivoiriens demain, ce sera rien ! Ce sera le couronnement de l’abus des droits humains et la consécration de l’expropriation.
C’est pourquoi ce débat sur le parti unifié nous interpelle tous. C’est pourquoi nous encourageons les militants du PDCI, aussi bien pour le salut de leur parti que pour la survie de la Côte d’Ivoire, à faire usage de la sagesse qui dicte aux enfants de retirer la clé de la voiture à un père sénile et déliquescent ou qui commande aux amis de ne point laisser conduire un ami sous influence, pour tenir Bédié, ce père sévère qui persévère dans l’erreur, loin du gouvernail du PDCI. Ce qu’il faut au PDCI à un moment où Bédié n’entend plus aucune autre voix que celle du dictateur Ouattara, c’est une mutinerie du genre qu’opéraient les marins contre les capitaines capricieux. Il est temps qu’au PDCI, les militants qui désirent vivre et voir vivre leur parti ainsi que la Côte d’Ivoire toute entière aient le courage de destituer Bédié et de l’isoler dans son petit royaume de Daoukro, afin que se fasse la politique autrement qu’en suivant les borborygmes inassouvis d’un « leader fondamental » aux ordres d’un dictateur impénitent.

Martial Frindéthié

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