Côte d’Ivoire: La pénurie d’eau à Bouaké «liée au changement climatique» (ministre)

blank

Afrikipresse

L’eau manque dans la ville de Bouaké depuis plusieurs jours. Les populations commencent à s’agacer. Le ministre des infrastructures économiques, Amedé Koffi Kouakou explique.

Monsieur le ministre, il n’y a plus d’eau à Bouaké. Les populations commencent à s’agacer, selon des témoins sur place.

C’est une situation bien difficile. Nous comprenons les réactions des populations. Nous ne pouvons que leur demander un peu de patience. Cette situation est carrément indépendante de la volonté humaine, encore moins du gouvernement. C’est un phénomène naturel lié au changement climatique. Il n’y a pas une seule goutte d’eau dans la Loka.

La Loka, c’est le fleuve à partir duquel l’eau est tirée, et traitée pour la consommation des populations. Il n’a pas plu cette année. Ce fleuve a donc tari. Cela ne nous excuse pour autant pas. Le gouvernement est parfaitement informé de la situation, et nous travaillons à régler la question durablement. Le président de la République, Alassane Ouattara suit la situation de très près. Il nous demande de faire le maximum pour soulager les populations. Nous envisageons de prendre de l’eau à Béoumi (60 kilomètres de Bouaké). Que les populations sachent que toutes les solutions sont analysées en ce moment.

Dans quel délai les populations peuvent-elle s’attendre à voir de l’eau dans leurs robinets ?

Ce n’est pas une question de délai. Puisque ce n’est pas un problème technique. Tenez-vous bien, les installations que le gouvernement a mises à Bouaké peuvent servir Bouaké pendant au moins 40 ans. En termes d’infrastructures, nous sommes au point, mais en termes de ressource en eau pour distribuer, c’est là qu’il y a problème. Il n’a pas plu beaucoup dans la région depuis quelques temps. En plus, le trafic du sable dans la zone du fleuve crée des problèmes au niveau du bassin d’eau. C’est ce qui explique cette situation aujourd’hui. Sinon, au niveau du gouvernement, en termes d’infrastructures, il n’y a aucun problème.

Quelle solution dans l’immédiat ?

Pour le moment, nous utilisons les citernes. J’ai demandé qu’on envoie toutes les citernes dont nous disposons pour servir de l’eau aux populations en attendant qu’on trouve techniquement quoi faire. J’ai demandé qu’on fasse aussi des forages. Si on trouve un peu d’eau dans les forages, ça peut aider. Prions aussi Dieu pour qu’il pleuve. S’il pleut et qu’il y a de l’eau dans la Loka, les populations de Bouaké auront automatiquement de l’eau. Pour le moment, nous donnons de l’eau à partir des citernes. C’est une situation qui ne dépend à 100% de nous ; c’est la nature. S’il y avait de l’eau dans la Loka, les populations de Bouaké auraient de l’eau. Mais il n’a pas plu, l’eau n’est pas venue dans le barrage. C’est un phénomène de Dieu et non la faute au gouvernement.

Prions alors…

Mais, il faut rassurer les populations. Elles doivent garder leur calme. Le gouvernement est à pied d’œuvre pour que Bouaké, ni aucune autre ville en Côte d’Ivoire, ne connaisse cette situation. Je me suis déjà plusieurs fois rendu dans la ville avec les techniciens. Et nous travaillons jour et nuit pour gérer la situation. D’ailleurs parmi les solutions à long terme, nous envisageons de trouver un autre point d’eau en plus de la Loka ; on a en ligne de mire le barrage de Kossou. Il n’y pas eu de pluie, la Loka a tari de sorte qu’il n’y a pas une seule goutte d’eau dans le barrage. Tout le monde peut aller vérifier cela. Mais, nous y travaillons. Le président de la République et le gouvernement y veillent. Des solutions durables seront trouvées.

Entretien réalisé par Chris Monsékéla

Commentaires Facebook

7 réflexions au sujet de “Côte d’Ivoire: La pénurie d’eau à Bouaké «liée au changement climatique» (ministre)”

  1. Cette communication n est ni responsable ni rassurante.

    Si ta nomination ton maintien ou ton renvoi est dû à ta compétence…

  2. Pourquoi est ce que l’africain est constamment dans la réaction mais jamais pro-actif?

    Moi je pense que c’est voulu cette façon de faire, parce qu’un traitement curatif c’est toujours plus spectaculaire que son pendant préventif.

  3. Les mesures d’état pro actives sont généralement très peu perçues par le peuple (parce qu’elles vont de soi et sont naturelles a nos yeux) et quand elles échouent, il ne reste que les « traitements curatifs » qui sont plus palliatifs qu’autre chose !!

    Je ne crois pas qu’un gouvernement puisse avoir choisi délibérément de précipiter le peuple dans la difficulté pour afficher de façon « spectaculaire » une solution miracle pour se donner de la contenance !!

    Non, quand un fleuve baisse en débit et qu’il est la source d’adduction d’eau de toute une ville, à l’échelle de la ville, il est pratiquement impossible de trouver une solution satisfaisante !!

    Les forages ont leur limite (bravo à SORO pour sa propagande. Ce sont quelques centaines de personnes qui seront servies quand des centaines de milliers sont sans eau) et la distribution d’eau par camion citerne la rend largement plus cher que par conduites souterraines !!

    Alors oui, on est confrontés à des maux que l’on essayera de circonscrire, mais de là à penser que l’on fait express pour se donner la possibilité de briller en proposant une solution inadaptée, moi je crois que c’est de l’exagération !!

    Dabakala !!

  4. Je veux bien que dans un premier temps et par facilité on ait opté pour la Loka en vue de desservir Bouaké en eau potable, mais ce n’est pas acceptable que l’adduction en eau potable de la deuxième plus grand ville de Cote d’Ivoire dépende essentiellement de la pluviométrie. Mais bon le nègre aime bien que les leviers soient entre les main de « Dieu », ça lui permet de limiter sa responsabilité, le ministre ne s’en prive pas d’ailleurs.

    De deux choses l’une dans cette façon de gérer les choses, soit ces politiciens sont incompétents, soit ils font exprès pour ensuite apparaître comme des gens d’action, pour ne pas dire de réaction.

  5. Laissons donc de coté les opinions et essayons d’aller sur une base objective !!

    Que coute une adduction d’eau complète et satisfaisante pour la ville de BOUAKE !!

    En terme de délai, combien de temps faut-il pour y arriver, si le budget est bouclé ?

    Qu’est ce que ce que les pouvoirs précédents on fait et qu’est-ce que ce pouvoir a ajouté ?

    L’adduction d’eau pour BOUAKE est-elle une utopie ou alors possible ??

    Si on répond à ces questions, alors on pourra mieux analyser le volet politique et les procès d’intention !!

    Je ne crois pas que l’on puisse si facilement accuser les hommes politiques ou le gouvernement, même si ici, on pourrait croire qu’une récupération politique soit envisageable, quand il s’agit de jouer au pompier !!

    Mais je ne crois pas que ces hommes politiques aient délibérément allumé le feu !!

    Ils en profitent !!

    Dabakala !!

  6. Procès d’intention??? Les faits disent que la Cote d’Ivoire est indépendante depuis bientôt 60 ans et que la deuxième ville du pays a des sérieux problèmes d’adduction en eau potable parce qu’un fleuve se serait asséché.
    Cela démontre amplement le niveau d’incompétence des politiciens qui se succèdent à la tête de ce pays. Gouverner c’est prévoir disait Emile de Girardin.

    Mais dans ce pays faire de la politique c’est essentiellement blablater dans tous les sens. On raconte conneries sur conneries et on se dit excellent politicien parce qu’on est convaincu d’avoir convaincu les populations.

  7. Prévoir, c’est assumer !!

    Quand un bassin ne peut desservir une ville comme BOUAKE qui a grossit rapidement en moins de 25 ans, la « solution » aurait pu être de déplacer toute cette population vers d’autres lieux, ou de déclarer tout simplement forfait, car il faudrait des centaines de milliards pour trouver une solution, argent qu’on n’a pas (tout de suite) ou qui est alloué à d’autres priorités !!

    De nombreuses villes dans ce monde (FLINT USA, etc.) ont souffert du manque d’eau et de sa qualité moindre, toujours à cause de condition climatiques, écologiques ou de l’explosion démographique. Les moyens pourtant énormes dont disposaient les états ne suffisaient pas pour régler le problème. Et la solution de la délocalisation qui s’imposait n’a jamais été ouvertement endossée par ces gouvernements !!

    On ne saurait donc mettre systématiquement le problème sur le dos des politiciens, qui essaient de gérer la situation comme il le peuvent (Personne ne vous dira, foutez le camp et allez ailleurs !!).

    La seule anticipation valable, c’est de prendre conscience du problème. Ils l’ont fait vue que depuis HOUPHOUET, on s’astreint à trouver des solutions d’adduction d’eau pour les villes situées dans ce bassin.

    Mais tout se fait uniquement que quand les fonds disponibles dont présent et selon les priorités du moment !!

    J’en reviens donc au début.

    Il nous faut des chiffres et des commentaires les mettant en lumière avant de « faire des procès » d’intention contre les politiciens (j’insiste) !!

    Ce que vous voyez, c’est uniquement le coté blablater, mais le travail abattu pour régler le problème, vous n’en prendrez pas conscience et d’ailleurs c’est tellement abstrait que vous n’y comprendriez rien !!

    Combien d’ivoiriens savent ici à quoi sert le BNEDT ?? Auriez vous préféré entendre les ministres « déblatérer » sur toutes les actions posées par ces gouvernements depuis HOUPHOUET pour anticiper et régler le problème ? Selon vous, dont-on régler nos difficultés par coup de baguette magique quand dans d’autres cas similaires, les solutions ont été apportées après des vingtaines d’années d’investissements lourds sur des barrages, des canalisations et des stations de pompage ??

    Non, vous en demandez trop aux politiciens qui ne saurait « VOLONTAIREMENT » provoquer une situation de cette envergure uniquement dans le but de briller !!

    Sur un autre sujet, @petit Balèze, j’aurais pu valider et sou suivre, car ces ce sont des actions de politicien qui sont classique, provoquer la crise pour se donner le droit de la régler et d’en tirer des revenus.

    Mais sur le cas de la pénurie d’eau de BOUAKE, c’est une situation qui est d’une envergure telle qu’aucune anticipation ne pouvait régler cette question, car on est confronté d’une part au limite d’un système d’adduction d’eau conditionné par le débit d’un cours d’eau et le réchauffement climatique, d’autre part l’évolution démographique d’une ville, et enfin le ressources financières et le potentiel de construction en terme d’infrastructure d’un état qui a des priorités et qui vit des crises récurrentes !!

    Ce qui se passe à BOUAKE était prévisible, certes, mais INEVITABLE.

    On ne saurait donc penser que des politiciens puissent avoir provoqué une situation pour en tirer des dividendes !!

    Par extension, il existe toute une série de problèmes annoncés que personne ne pourra régler et que l’on aura tôt fait de mettre « encore » sur le dos des politiciens, alors qu’ils n’y seront pour rien :
    • La crise énergétique avec la flambée du prix du carburant (d’ici 2050). Une situation mondiale qui sera relativisée uniquement selon la capacité que les états auront à trouver des énergies alternatives. La Cote d’Ivoire semble ne pas du tout savoir ce qui la menace, bien que nous ayons des terres cultivables en quantité non négligeable pour faire du bio carburant par exemple)
    • La crise démographique et du logement qui touchera les villes d’Abidjan, San-Pedro, avec la présence prononcée de bidonvilles, résultat de la migration qui s’accéléra dans les dix prochaines années. L’état a choisit de les détruire, mais ne propose pas de solution de recasement économique et viable. Cet état ne présente pas non plus de politique de migration pour réguler le taux d’infiltration dans le pays ou la qualité des migrants provenant des pays voisin et attirés par le taux de croissance et le niveau de vie meilleur qui finira par impacter les ménages.
    • Le chômage : pour le moment, on ne le quantifie pas, parce qu’on n’y arrive pas, mais les effets du chômage se verront de plus en plus avec la recrudescence du banditisme (entre autres fléaux), dans un pays qui pourtant contribué à l’immigration vers l’Europe mais qui vivra le phénomène contraire à cause de son développement économique annoncé. Il n’y aura pas de boulot pour tout le monde.

    De fait, la Cote d’Ivoire est appelé a vivre un développement suivant le modèle du Brésil, avec ses contrastes économiques et ses incohérences !

    Toutes ces situation ne sont pas provoquées par des hommes politiques et anticiper sur elles peut se faire uniquement que si on a les moyens de le faire, ou alors si on fait la politique nécessaire (par exemple la politique de la migration qui impose le contrôle quantitatif, mais aussi qualitatif de l’immigration dans notre pays. On a vécue une rébellion à cause de ça. Pourtant, c’était bien le chemin à suivre. On en reparlera)

    Bref….

    Votre opinion, la mienne !!

    Dabakala !!

Les commentaires sont fermés.