Rentrée solennelle du Parlement en Côte-d’Ivoire: Soro devant Gon et ses ministres «La construction de la nation suppose des cœurs apaisés…»

blank
Bogota 

« La construction de la nation suppose des cœurs apaisés mais aussi un leadership éclairé »

Avec Guillaume Kigbafri Soro, l’insaisissable président de l’Assemblée nationale, fini les discours anti-Gbagbo, ces discours salés au lendemain de la crise postélectorale où son envie d’en découdre l’emportait sur la sagesse, voire la nécessité de l’apaisement. Il est né de nouveau depuis le 3 avril 2017 et le président de l’Assemblée nationale ivoirienne s’érige désormais en Mahatma Ghandi. La réconciliation, la paix, le dialogue, le vivre ensemble, le pardon sont désormais les maîtres-mots de sa nouvelle rhétorique cathartique.

Ce mardi devant ses collègues députés, Téni Gbanani, de son petit nom pour exalter son caractère d’enfant terrible (de la politique) a montré qu’il était capable de se mettre au-dessus de la mêlée pour s’ériger en censeur de la désunion, de la violence et de la haine. En présence des hautes personnalités de la République proches du président Ouattara dans leur ensemble, entre autres, le PM Gon Coulibaly et certains de ses ministres, la grande chancelière Dagri Diabaté, Soro a prôné l’apaisement en mettant en avant l’impérieuse nécessité de construire la nation ivoirienne.

Un discours sans fioritures dont la teneur a dû froisser ceux de son camp qui entretiennent encore, sept ans après la crise postélectorale, des velléités d’en découdre. Ceux qui, ces derniers temps débordent d’énergie pour régler des comptes à l’allié Pdci qui a osé poser un préalable à la question du parti unifié.

Soro voit désormais les choses autrement. Pour lui, les Ivoiriens de tout bord doivent maintenant consacrer leur énergie à la construction de la nation ivoirienne. Mais à quelle condition ? Lisons cet extrait de son discours de quelques minutes sous les regards attentionnés de ses collègues et de ses invités :

« Bâtir une nation dans des états blessés, fragilisés, comme les nôtres ne peut revêtir un sens que si nous sommes habités par le même rêve, portés par la même ambition. C’est là que le pardon et la réconciliation dont je parlais prennent tout leur sens. Comment pourrons-nous au niveau régional, contribuer à cette construction ? Participer à ce dessein au niveau régional et au niveau continental ? Comment pouvons-nous contribuer à cette construction africaine à l’image de d’autres pays très en avance sur le sujet ? Comment pourrons-nous participer à cette compétition de plus en plus accrue entre les continents si nous ne sommes pas déjà réconciliés entre nous-mêmes ? Si nombre d’entre nous ivoiriens du nord, du sud, de l’est, de l’ouest, du centre n’acceptent toujours pas de se pardonner, de se réconcilier et de vivre ensemble ? Pour moi la nation ne saurait se résumer uniquement à la somme des individus qui vivent sur un territoire hérité de la colonisation ? La nation a vocation à intégrer les communautés nationale et immigrée, les ethnies, les peuples, les cultures et les religions. La nation est le produit d’un travail politique intense visant à construire ou à renforcer une identité collective. Sa réussite suppose des cœurs apaisés, des esprits réconciliés , une culture du pardon mais aussi un leadership éclairé avec des élites politiques soucieuses du long terme, c’est-à-dire conscientes de ce que les générations présentes doivent toujours agir dans le sens de la préservation des intérêts des générations à venir ».

Commentant la diatribe au sujet du parti unifié, Soro se garde de prendre position mais affirme que ceci est une « surenchère politique non favorable » au climat de paix. Pour lui, seul le temps peut permettre de régler cette question. Une manière élégante pour le Pan d’afficher son opposition à la formation dudit parti qui sonnerait le glas de ses ambitions présidentielles.

Pour clore sur sa lancée et sur le thème volontairement choisi « la construction de la nation », Guillaume Soro lance une invitation à ses collègues en ces termes : « Nous devons être déterminés (…) La nation ivoirienne est notre projet à nous tous, un projet perpétuel que nous devons servir avec dévouement. Œuvrons ensemble pour la paix, le pardon et la réconciliation nationale. »

Soro Guillaume, une fois n’est pas coutume a également appelé à la fin des discriminations dans le pays. Un message qui ne tombera certainement pas dans des oreilles de sourd mais qui, s’il l’avait embouché depuis la sortie de crise le placerait aujourd’hui comme l’homme providentiel. Il est encore loin de là tant la division du pays rend inaudible sa volonté de rapprochement de ceux qui se sont faits la guerre hier.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

Commentaires Facebook

4 réflexions au sujet de “Rentrée solennelle du Parlement en Côte-d’Ivoire: Soro devant Gon et ses ministres «La construction de la nation suppose des cœurs apaisés…»”

  1. SORO, si tu veux te réconcilier, va voir EHIVET et GBAGBO et enclenche une vraie résolution d’amnistie générale, au lieu de pondre des discours auquel personne ne croit !!

    Des gens sont morts en pagaille à cause de toi et personne n’oubliera ou ne pardonnera si cette réconciliation n’est pas franche et sincère !!

    Il ne s’agit pas ici de crier des slogans vains comme s’il s’agissait de vendre du soda !!

    Maintenant que OUATTARA n’est plus un obstacle, il faut prendre les choses en main ou alors risquer d’être entrainé par la population !!

    Pop !!

  2. Beaucoup de discours sans actes concrets???…..Et pourtant c’est cela faire de la politique en Cote d’Ivoire, blablater et encore blablater.

  3. Non, on ne peut généraliser aussi simplement !!

    SORO est en train de blablater comme vous le dites. Il fait de la politique, certes, mais faire de la politique ne signifie pas forcément blablater !!

    L’un n’implique donc pas forcément l’autre !!

    MEAMBLY a fait bien plus que SORO en terme d’actes, sans avoir autant de moyens et de potentiels que lui vis-à-vis de la réconciliation !!

    MEAMBLY fait aussi de la politique et ne s’arrête uniquement pas à blablater !!

    On ne saurait donc avoir une aussi misérable conception de ce que peut être la politique dans un pays !!

    Aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut se développer sans l’initiative, la participation et la réalisation du politique, surtout dans les pays de nature démocratique, qui sont dirigés grâce au jeu politique qui se repose sur le suffrage des populations pour désigner le régent !!

    Et les pays les plus puissants de ce monde ne sont pas des pays de blablateurs, vous en conviendrez, pourtant, il sont dirigés et menés par des hommes politiques !!

    Pop !!

  4. Mr Soro, je constate que ce soit en reunion interne ou en public reste constant sur la notion de dialogue.

    Observons la suite.

Les commentaires sont fermés.