Panne d’avion et atterrissage annulé à Conakry: Air Côte d’Ivoire répond aux critiques et rassure

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Sécurité aérienne/Air Côte d’Ivoire réagit à notre article

Notre article intitulé Sécurité aérienne/ Air Côte d’Ivoire, comme ‘‘Air peut-être’’…posait la problématique de la sécurité au sein des avions de la compagnie aérienne ivoirienne après qu’un de ses avions ait fait demi-tour à quelques minutes de son atterrissage à Conakry en provenance d’Abidjan. Nous rappelions par la même occasion, un cas similaire sur un vol de la même compagnie entre Abidjan et Accra. La direction de la compagnie réagit et nous dit qu’il n’y avait pas péril en la demeure. Lisez le droit de réponse ci-dessous. (Par Guinee7)

Monsieur le rédacteur en chef,

En date du 29 mars dernier, nous avons noté un article de presse dans votre media, qui qualifiait Air Côte d’Ivoire de compagnie peu fiable suite à un Quick Return Flight (QRF).

Par la présente, la direction générale de la compagnie vous apporte l’explication technique de cette manœuvre qui ne met nullement en péril la sécurité du vol.

La panne à l’origine de ce retour de l’avion à sa base de maintenance était une panne de pompe à kérosène. Malheureusement, cette panne ne pouvait être détectée au sol.

C’est à quelques minutes de son atterrissage à Conakry que ladite panne a donc été décelée.

Lorsqu’une telle panne est détectée et qu’elle nécessite une action de maintenance, notre procédure demande un retour de l’avion à sa base de maintenance où se trouvent les compétences techniques et le stock de pièces de rechange, si cela est possible. Plusieurs compagnies dans le monde pratiquent cette même approche.

En outre, nos pilotes sont formés et qualifiés pour analyser ces cas de figure et prendre les décisions idoines dans l’intérêt des passagers et de la compagnie.

Nous insistons sur le fait que cette manœuvre de retour du vol HF720 du 28 mars, vers Abidjan n’a à aucun moment présenté un quelconque risque. Selon le manuel du constructeur, même la panne de l’ensemble des quatre pompes, n’affecterait pas la sécurité du vol.

Air Côte d’Ivoire est une compagnie certifiée IOSA (IATA Operational Safety Audit), la première norme mondiale pour la vérification de la sécurité des procédures d’exploitation des transporteurs aériens.

La compagnie s’excuse auprès des passagers pour leur temps perdu par cette panne indépendante de sa volonté.

Nous vous remercions d’avance de la prise en compte de cette correspondance afin de rétablir les faits réels au sein de l’opinion guinéenne.

La direction générale

Sécurité aérienne/ Air Côte d’Ivoire, comme ‘‘Air peut-être’’…

L’appareil qui a fait demi-tour ce mercredi, pris à l’aéroport d’Abidjan après son atterrissage

Le 28 mars dans l’après-midi, un incident technique lié à une défaillance du dispositif du fioul est signalé par l’équipage d’un avion de la compagnie ivoirienne, Air Côte d’Ivoire. L’avion était sur le point d’atterrir à Conakry lorsqu’en toute urgence, il retourne à l’aéroport d’Abidjan, qu’il avait quitté aux environs de 12h 40 mn. Selon les membres de l’équipage, ce demi-tour était obligatoire du fait qu’à Conakry, il n’existe pas de techniciens capables de résoudre le problème posé. Aux environs de 15h l’avion atterrit enfin sans problèmes à Abidjan et les passagers après une heure d’attente sont admis à bord d’un autre avion de la même compagnie qui se posera aux environs de 18h sur le tarmac de l’aéroport de Conakry.

Grosse frayeur des passagers

Selon un passager, pendant le retour de l’avion à Abidjan, « une grosse frayeur s’est emparée des gens qui ne cessaient de prier pour sortir de cet appareil qui n’était plus fiable à nos yeux ». Certains passagers auraient déclaré avoir senti une forte odeur de fioul dans l’avion avant le départ d’Abidjan. Ils disent aussi avoir entendu certains membres de l’équipage évoquer des problèmes liés au dispositif du fioul sans que les mesures techniques exigées par la situation ne soient prises à Abidjan.

« Dans ses demandes d’informations à une hôtesse de l’air après la déclaration de l’incident technique, un homme qui s’est présenté comme un pilote de ligne chez Airbus a commenté la décision prise par le commandant de bord de retourner l’avion à Abidjan », nous rapporte le passager.

Citant ce pilote, notre interlocuteur indique que « diverses raisons pouvaient expliquer la décision du commandant. Soit le commandant a estimé que la panne technique n’affectait pas la sécurité du vol, par conséquent l’avion pouvait retourner sans risque à Abidjan. Soit il a estimé que l’immobilisation de l’avion à Conakry pour sa réparation allait engendrer d’importants frais pour la compagnie en lien avec les taxes aéroportuaires et le déplacement sur Conakry, des techniciens chargés de réparer l’avion ».

En tout état de cause, aurait conclu le pilote, « c’est à Abidjan que l’ampleur de la panne sera déterminée par les techniciens. En général, si la réparation prend moins d’une heure, on pourrait penser à une panne légère mais si elle va au-delà, cela voudrait dire que la panne est sérieuse ou qu’un changement de pièce s’impose. Dans ces deux derniers cas, un changement de vol serait nécessaire ».

La panne était apparemment sérieuse, parce que les passagers ont été contraints de changer de vol, non sans amertume.

Bon nombre de passagers que nous avons rencontrés estiment que le commandant de bord a pris d’importants risques sur la vie des passagers en décidant de faire demi-tour sur Abidjan alors que l’avion était à environ 20 mn de Conakry. A leurs avis, ce retour inattendu s’explique par le fait que la compagnie dans sa prise de décision a plutôt fait peser dans la balance ses propres intérêts financiers au détriment de la sécurité des personnes à bord.

« Le risque d’une aggravation de la panne ne pouvant pas être exclu. A partir du moment où un incident technique était déclaré au-dessus de Conakry, le commandant de bord aurait dû prendre la décision d’atterrir à Conakry dans l’intérêt des passagers que de retourner à Abidjan », conclut un passager.

Un cas pas isolé

Nous avons voulu recouper l’information selon laquelle, « A Conakry, il n’existe pas de techniciens capables de résoudre le problème posé ». Nos efforts ont été vains près des autorités de l’aéroport de Conakry.

Cependant, selon notre enquête, la compagnie Air Côte d’Ivoire n’en n’est pas à sa première…Un passager témoigne qu’en partance d’Abidjan pour Accra en février 2017, un avion de la compagnie avait fait un demi-tour à quelques minutes de l’atterrissage. « Ils avaient annoncé que nous entamions la descente sur Accra, quelques minutes après, on nous dit qu’on ne peut plus atterrir, il faut retourner à Abidjan parce que l’avion a un problème. J’ai demandé à une hôtesse pourquoi on ferait une heure à retourner à Abidjan que de descendre à Accra. Elle m’a dit que la panne ne peut pas être réglée à Accra. Nous sommes revenus à Abidjan. Après nous avons pris un autre appareil. En tout cas c’est ce qu’on m’a dit pour me rassurer. Ils m’ont dit qu’on a changé d’appareil il n’y a plus de soucis. C’était épouvantable », se rappelle-t-il.

Les autres plaintes des passagers

Air Côte d’ivoire est-il en train de devenir « Air peut-être », qualification autrefois collée à la défunte compagnie aérienne guinéenne, Air Guinée pour son manque de ponctualité ?

De toutes les façons, le témoignage de certains passagers laisse penser que c’est désormais le cas. « Cet avion ne vient jamais à l’heure annoncée et son équipage passe tout son temps à s’excuser auprès des passagers. Ceux-ci passent un temps fou à attendre qu’ils soient embarqués », dit une cliente régulière de la compagnie.

En partance pour Accra, cet autre passager confirme que son heure de vol était prévue aux environs de 20h. « Mais on ne s’est embarqué que vers 1 heure du matin. C’était éprouvant », se plaint-il.

Aziz Sylla pour guinee7.com

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