Côte-d’Ivoire: La Diaspora face aux défis de la souveraineté nationale (Colloque 19 et 20 mai à Paris)

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Raymond KOUDOU Kessié

FRONT POPULAIRE IVOIRIEN

2ÈMES JOURNÉES DE LA DIASPORA IVOIRIENNE

PRÉSENTATION DES MOTIVATIONS DES JOURNÉES DES THÈMES ET DES OBJECTIFS

TERMES DE RÉFÉRENCES ET THÉMATIQUES
1- EXPOSÉ DES MOTIFS
• Position du problème

À propos de l’exigence de liberté, d’indépendance de notre pays vis-à-vis de la France et du respect qu’on lui doit en tant que Nation souveraine et indépendante, le Président Laurent Gbagbo s’exclamait en ses termes :
« Je veux une Côte d’Ivoire ouverte aux autres, pas une Côte d’Ivoire à qui l’on donne des ordres. Des conseils, oui. Des ordres, jamais. Ce pays n’est pas recolonisable. Nous n’avons pas peur d’être libres ».
Pour certains, il exagérait la présence, dite envahissante, de la France dans les affaires de ses anciennes colonies. À la vérité, il nous interpellait tout autant sur les véritables enjeux et défis du combat pour la souveraineté et l’indépendance nationale. Un combat conjoint de tous les Ivoiriennes et Ivoiriens pour le salut de la Patrie. Un combat conjoint des patriotes sur place et ceux de la Diaspora dans ce front de lutte qui doit être unique, uni et rassemblant toutes les sensibilités quelles que soient les chapelles politiques ou confessionnelles. La concertation entre la Diaspora et les Locaux est donc nécessaire pour affiner les plans communs d’actions dans ce combat qui doit intégrer les dimensions politique, socio-économique, monétaire et militaire dans un jeu de rôles pensé, distribué et évalué périodiquement sur le parcours. Le poids de notre Diaspora et la place qui mérite donc d’être la sienne ne doivent échapper à personne et méritent toute l’attention du FPI.

C’est pourquoi, le FPI, par son 3ème Vice-président chargé de la Diaspora et les membres de sa Direction à l’extérieur ont fait le pari de mobiliser, intégrer et faire participer la Diaspora ivoirienne au développement global de la Côte d’Ivoire et singulièrement de notre Grand parti.

Il s’agit en effet d’impliquer cette frange importante de la population ivoirienne estimée à 1 240 000 âmes par le Ministre de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur . Elle se répartit ainsi dans le monde :
« Environ 60 % résident en France, 21 % aux États-Unis, 8 % en Italie, 8 % au Royaume-Uni, 3% au Sénégal et 10% dans le reste du monde. »
L’importance quantitative de la Diaspora est ainsi révélée. Mais qu’en est-il de ses compétences et ses expertises, en d’autres termes du capital humain qu’elle recèle en son sein ? L’importance qualitative de nos compatriotes à l’extérieur mérite d’être connue pour les rendre plus visibles et pour qu’ils soient plus pris en compte. Nous avons besoin de réfléchir sur tous les schémas pour assurer à notre pays sa pleine souveraineté et sa pleine indépendance avec notre Diaspora à nos côtés. Une telle réflexion ne peut pas se faire sans eux, mais surtout avec eux. Il doit surtout être tenu compte de la meilleure façon de les prendre en compte dans la définition des stratégies et plans d’actions politiques, socio-économiques pour plus d’efficacité et de réussite, tant il est vrai qu’ils ont une place de choix par ailleurs auprès de leurs communautés respectives d’origine en Côte d’Ivoire. En effet, nos compatriotes, par des appuis financiers constants en leur direction, restent toujours solidaires de leurs parents restés sur place et qui savent apprécier leurs aides dans l’esprit et la lettre de la solidarité africaine, avant d’être le principe socialiste cher au Front Populaire Ivoirien. Les membres de la Diaspora ivoirienne sont en somme des leaders d’opinion dont l’influence est incontestable et l’on ne saurait les compter pour quantité et qualité négligeables. L’on ne peut que chercher à s’appuyer sur de tels leaders qui comptent. C’était l’une des motivations des journées de Vérone. Ce sera toujours inscrit aux motivations de nos activités à l’extérieur. Paris 2018 ne saurait échapper à la règle même s’il répond à des objectifs spécifiques.

• Qu’est-ce qui motive Paris 2018 après Vérone ?

Après Vérone qui avait pour principale mission d’asseoir la base des activités pour que le pays et le parti tirent le meilleur bénéfice de sa Diaspora, il importe d’aller plus loin pour réfléchir à la manière de mieux l’impliquer. La Côte d’Ivoire ne peut pas gagner sans sa Diaspora. Le FPI doit gagner avec la Diaspora ivoirienne. Voilà l’enjeu du Forum de Paris. L’Italie a initié le mouvement, la France qui constitue un enjeu à tous points de vue, a été programmée pouvoir l’amplifier.
Sept mois en effet après les premières journées de la Diaspora organisées à Vérone, nous voilà bientôt en conclave sous l’égide du FPI. Pourquoi, se demande-t-on ? L’occasion sera en effet opportune de s’interroger sur la mise en œuvre des Résolutions de Vérone. Il s’agit donc de faire le bilan à mi-parcours de Vérone pour dégager les perspectives qui s’imposent, en renforçant les acquis, les dossiers mis en œuvre et ceux qui sont en souffrance certainement. Mais, il s’agit aussi de répondre à la question de savoir comment le FPI et la Côte d’Ivoire peuvent-ils et doivent-ils tirer le meilleur profit de leur Diaspora en l’engageant dans le combat pour la souveraineté nationale. En dernière analyse, par Paris 2018, le FPI appelle tous ses invités à prendre part à la définition des modalités de la prise en compte de l’expertise et des compétences disséminées dans la Diaspora pour les mettre au service du combat contre toute forme de domination sur la Côte d’Ivoire et en Côte d’Ivoire, sur l’Afrique et en Afrique.
• Laurent Gbagbo et le FPI appellent la Diaspora à se joindre au combat pour la souveraineté nationale

N’est-ce pas à juste titre que le Président du FPI, le Président Laurent GBAGBO déclinait ainsi un aspect de son programme de gouvernement à l’élection présidentielle de 2010 :

« Les forces qui ont attaqué la Côte d’Ivoire ont voulu dénier au peuple ivoirien son droit souverain de désigner démocratiquement ses dirigeants. Elles ont voulu remettre en cause à la fois son indépendance, les acquis des luttes démocratiques du peuple ivoirien, et l’unité de la nation. »
N’est-ce pas également à juste raison que les Nations Unies rappellent au monde « le principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes. » (Cf. Article 1, titre 2 de la Charte des Nations Unies)
Or, c’est malheureusement la même communauté des Nations qui s’est pourtant coalisée autour de la France contre le régime GBAGBO pour les intérêts des multinationales des grandes puissances internationales. Pourquoi, se demandent encore certains alors qu’il est de notoriété publique aujourd’hui que c’est le combat du Président GBAGBO pour la souveraineté et l’indépendance de la Côte d’Ivoire qui a été la raison de sa chute. La problématique de la souveraineté nationale mérite donc d’être décryptée au regard de ce que les oligarques financiers internationaux appellent le « nouvel ordre mondial » dans lequel ils inscrivent l’impératif de remplacer les régimes souverainistes par tous les moyens. Pour George Soros, le porte flambeau de cette thèse, il faut en effet remplacer par tous les moyens « la société fermée par la société ouverte », c’est-à-dire en réalité perméable au pillage et à l’exploitation des richesses par les grandes puissances et leurs multinationales. Toute orientation politique fondée sur la souveraineté nationale qui contrarie l’impérialisme dont la volonté d’accaparement des ressources naturelles et des terres des petits pays du Sud est sans mesure. Pour ce qui est de la Côte d’Ivoire, ce sont surtout le cacao et les gigantesques réserves de pétrole et de gaz du Golfe de Guinée qui sont dans l’œil du cyclone. Les puissances oligarchiques financières internationales se sont déchaînées pour faire tomber le souverainiste Laurent GBAGBO au profit du béni-oui-oui Alassane Dramane Ouattara pour avoir la main-mise sur le cacao, le pétrole et les autres ressources du pays. Le régime Ouattara qu’ils ont placé à la tête de la Côte d’Ivoire par la force des armes tient parole en leur ouvrant toutes les vannes de l’exploitation des richesses du pays à leur profit. Qui plus est, aujourd’hui, après son installation il va même au-delà de ses engagements en leur bradant tout. L’enjeu de l’élection présidentielle de 2010, on l’a compris, était tout simplement de se débarrasser du souverainiste Laurent GBAGBO pour imposer de l’extérieur et par la force des canons la soi-disant « société ouverte » avec leur homme de main, Alassane Dramane Ouattara soumis à leurs ordres et donc comptable de leurs intérêts. L’enjeu des élections d’hier demeurent les mêmes pour les élections de 2018 et de 2020. L’engagement de la Diaspora combattante est sollicité aujourd’hui plus qu’hier.

• Relever les défis de la souveraineté nationale avec la Diaspora militante

La Diaspora dans le monde, celle des pays sous domination étrangère en particulier ainsi que les militants en exil représentent une pièce importante dans le dispositif de combat des forces progressistes dans leurs pays. Les exemples sont légion et l’expérience ivoirienne en porte témoignage. Qu’il nous suffise de rappeler l’engagement et la lutte de la Diaspora ivoirienne depuis le début des vagues successives de déstabilisations qui se sont abattues sur notre pays. Nos compatriotes qui vivent hors du pays et qui sont épris de justice et de liberté, se sont mobilisés, sous diverses formes pour la survie des institutions républicaines. Ainsi, dès la tentative du coup d’État du 19 septembre 2002 contre le pouvoir du Président Laurent GBAGBO et ensuite plus particulièrement à l’occasion de la crise postélectorale de 2010 dont l’aboutissement a été la chute du pouvoir du Président Laurent GBAGBO le 11 avril 2010 et sa déportation à La Haye, la Diaspora ivoirienne n’a pas faibli dans sa lutte sans relâche contre l’imposture du pouvoir actuel d’Abidjan et pour exiger sa libération. La résistance et la lutte pour les libertés, la souveraineté et l’indépendance de l’Afrique constituent de fait les défis actuels à relever car :

« Un pays meurt, quand ses habitants ont décidé de se laisser mourir, mais il vit, quand ils ont décidé de résister », nous confie le Président Laurent GBAGBO.

Résister, c’est le mot adéquat. Au-delà, il ne faut pas être naïf pour croire que les pays développés ont intérêt à voir nos pays développés. Quelles seraient alors leurs sources d’approvisionnement en biens et ressources qui leur permettent de conserver le niveau de vie dans leurs pays, leur rang dans le monde si nos pays étaient développés ? Les conflits qu’ils provoquent ici et là dans le monde sont donc l’expression des jeux et des luttes pour les ressources du continent. Les sceptiques pouvaient ne pas comprendre la revendication et la lutte pour la souveraineté nationale et l’indépendance véritable vis-à-vis des anciens colons. Mais, plus après la crise postélectorale ivoirienne et surtout après l’embargo sur les livraisons des médicaments décrété par la France contre la Côte d’Ivoire. La seule voie pour notre pays de se développer c’est donc la rupture du cordon ombilical avec la France et son système de la Françafrique. C’est l’unité, la souveraineté et l’indépendance des pays africains. Le déclarer ne suffit plus si des engagements et des actes précis ne suivent pas. Battre le rappel des troupes, et singulièrement faire appel à nos expertises disséminées dans le monde est un aspect non négligeable de cette lutte. La Diaspora ivoirienne doit prendre conscience de la force qu’elle représente par son expertise pour nos faibles pays. À la place où elle est en occident, elle est au fait des véritables enjeux de pouvoirs géopolitiques et géostratégiques dans le monde. Elle sait plus que tout autre Africain lambda que si la survie de l’Occident passe par une recolonisation de l’Afrique et la mainmise sur ses ressources naturelles vitales, cela se fera sans état d’âme et par des guerres d’occupation maquillées en guerre pour la démocratie ou autre guerre humanitaire. La Libye et la Côte d’Ivoire sont là pour le prouver. Avec la Diaspora enfin, nous devons chercher à diversifier les formes de cette lutte pour atteindre les objectifs.
Pour arracher les libertés, la souveraineté et l’indépendance nationale, nous devons résister et lutter mais en donnant à la lutte une diversité de formes. La Diaspora ivoirienne pour continuer d’être le porte-flambeau de cette lutte à l’extérieur doit avec nous, avec le Grand parti du Président GBAGBO, imaginer et envisager de continuer à mener la lutte sous toutes ses formes. Elle doit enrichir notre Grand parti, le FPI, engagé dans le combat de la souveraineté nationale inscrit dans ses textes fondateurs.

2- LES OBJECTIFS VISÉS PAR LES JOURNÉES DE PARIS

2.1- Les objectifs généraux

Par les présentes assises, il s’agit de :
• Tisser une véritable passerelle entre la Diaspora et le pays
• Inciter la Diaspora à prendre encore plus de place dans le combat pour la souveraineté et l’indépendance nationale
• Repérer avec la Diaspora les domaines d’investissement et pointer les projets générateurs de revenus
• Définir les moyens d’autofinancement au sein de la Diaspora
• Faire l’état des forces et des lieux de la lutte engagée pour la libération du Président GBAGBO, de Blé Goudé et des autres prisonniers politiques
• Engager la Diaspora dans la lutte pour des élections justes et équitables en Côte d’Ivoire

2.2- Les objectifs opérationnels

Au sortir de Paris 2018 :
• Le bilan de Vérone est établi et les perspectives sont dégagées sur un moyen terme défini
• Le Fichier Humain, le Fichier des compétences et le Fichier fidélisé : l’étape actuelle dans leur réalisation est clairement établie et les mesures sont définies pour les étapes suivantes
• Les projets générateurs de revenus sont définis : deux ou trois projets sont ciblés
• Les mécanismes pour l’autofinancement des projets générateurs de revenus définis et ciblés sont bien établis et maîtrisés
• Les autres formes de lutte pour la libération du Président GBAGBO, du Ministre Blé Goudé et des autres prisonniers politiques sont inscrites à l’agenda de la Diaspora en lutte pour les libertés et la souveraineté nationale
• Les conditions de transparence du jeu électoral sont inscrites à l’agenda de la mobilisation de la Diaspora.

3- LES TABLES RONDES

3.1.- La Première Table ronde
Thème : « L’engagement de la Diaspora dans le combat pour la souveraineté politique, l’indépendance nationale et les libertés »
• Objectif spécifique : Les communications doivent enrichir les participants des expériences de luttes politico-économiques d’ici et d’ailleurs. L’objectif spécifique de cette table ronde est de mieux aider la Diaspora dans la définition des formes idoines de ses engagements dans le combat pour la souveraineté et l’indépendance nationale ?
• Sous-thème 1 : Les enjeux et les défis de l’engagement et du combat du FPI pour la souveraineté et l’indépendance nationale.
• Sous-thème 2 : La place des Diasporas dans la vie politique et économique nationale.
• Sous-thème 3 : Le pacte colonial/néocolonial et le combat de la souveraineté politique et économique de la Côte d’Ivoire : l’impératif de la mobilisation de la Diaspora ivoirienne.

3.2.- La deuxième Table ronde

Thème : « Les possibilités et modalités concrètes d’interventions socio-économiques de la Diaspora ivoirienne »
• Objectif spécifique : Les communications doivent éclairer les participants sur les exemples d’interventions socio-économiques des autres Diasporas. À Cette fin, il importe de partir de l’état des lieux et des conséquences de l’emprise extérieure sur la souveraineté économique de notre pays. L’objectif spécifique ici est de mieux les aider la Diaspora ivoirienne dans la définition de ses possibilités et modalités d’intervention socio-économique.
• Sous-thème 1 : La Diaspora peut-elle faire front dans la définition et la mise en œuvre de projets communs de développement socio-économique au service du grand nombre des populations abstraction faite de la couleur politique et idéologique ?
• Sous-thème 2 : Les réalisations sociales et économiques communautaires des Diasporas en Afrique : Présentation comparée de cas. Quelles leçons pour la Diaspora ivoirienne ?
• Sous-Thème 3 : Le fichier humain, le fichier des compétences et le fichier fidélisé : enjeux et défis de ce fichier à triple composante.

4-LES ATELIERS

• Atelier 1 : Quel engagement de la Diaspora pour des échéances électorales crédibles et apaisées en Côte d’Ivoire ?
• Atelier 2 : La réconciliation nationale et l’exigence de la libération des prisonniers politiques le Président Laurent GBAGBO et le Ministre Blé Goudé à leur tête : État des lieux et perspectives.
• Atelier 3 : De Vérone à Paris : Bilan et Perspectives d’activités.
• Atelier 4 : L’autofinancement de projets générateurs de revenus: analyse d’un schéma complet à partir de deux exemples concrets de projets.

5- PUBLIC CIBLE

La Diaspora dans toutes ses composantes ; les Représentations du FPI ; les militants et les sympathisants FPI de la Diaspora ; les patriotes se réclamant du combat de Laurent GBAGBO pour la souveraineté et l’indépendance nationale; les mouvements et partis politiques ; les souverainistes, nationalistes et panafricanistes ivoiriens de la Diaspora, les associations communautaires, etc.
Fait à Londres, le 07 mars 2018.

P/le Directoire de la 3ème Vice-présidence du FPI chargée de la Diaspora

Le Secrétaire National du FPI chargé de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche scientifique
Président des Travaux et du Comité Scientifique des Journées

Raymond KOUDOU Kessié

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