Côte-d’Ivoire: A’Salfo annonce la fin des »Playbacks » au Festival des musiques urbaines d’Anoumabo

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Manuella YAPI

Le commissaire général du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA), Salif Traoré alias A’Salfo du groupe ivoirien Magic System, a annoncé jeudi à Abidjan qu’ »on ne jouera plus du playback » à la 11e édition prévue du 17 au 22 avril, lors de la cérémonie de lancement du festival.

« En Côte d’Ivoire les artistes ne font plus du live. Tout le monde est dans la machine, on écoute des voix qui sont travaillées dans un vocodeur. (…) On ne jouera plus du playback au FEMUA, c’est terminé », a dit M. Traoré, estimant qu’après 10 éditions, « c’est un nouveau cycle qui commence » pour ce festival, « l’édition 1 d’une nouvelle version » qui se met en place.

Il a assuré que les artistes bénéficieront à cet effet d’un « coaching » qui leur permettra également de mieux gérer leurs carrières et en savoir plus sur les droits d’auteur, face à des dizaines de journalistes dans une salle comble à Marcory (sud d’Abidjan).

Plus de 150.000 festivaliers et 180 journalistes nationaux et internationaux sont attendus pour la 11e édition du FEMUA dont le site a été déplacé au terrain de l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS), le village d’Anoumabo (Marcory) où se sont déroulées les précédentes éditions, étant « en plein travaux de bitumage ».

« L’INJS, avec toutes ses infrastructures », mises en place pour accueillir les jeux de la Francophonie en juillet 2017, permettra d’ »héberger nos 300 invités qui viennent de l’étranger » et abriter « toutes les activités annexes et connexes », a souligné A’Salfo, en présence des trois autres membres de son groupe, du ministre de la Culture, Maurice Bandaman, entre autres personnalités des milieux politique et artistique.

Avec 15 artistes nationaux et internationaux en têtes d’affiche, le FEMUA 11 sera décentralisé à Korhogo où auront lieu plusieurs activités, de même que le concert de clôture.

Axé autour du thème de l’immigration clandestine de la jeunesse africaine, le festival voit son logo accompagné d’un graphique représentant « sept têtes d’immigrés dans un bateau » dans la mer, avec une courbe verte « pour dire qu’il y a des vies qui sont enterrées dans cet océan », a expliqué Salif Traoré.

« Il ne faudrait pas que la Méditerranée soit le cimetière des jeunes africains », a poursuivi M. Traoré pour qui il est « important de (se) pencher sur ce fléau » en abordant le sujet avec la jeunesse afin de connaître les raisons pour lesquelles « des jeunes sacrifient leur vies pour une aventure incertaine ».

Initié en 2008 par le lead vocal de Magic System, A’Salfo, et caractérisé par ses nombreuses actions sociales (constructions d’écoles entre autres), le FEMUA réunit chaque année sur une même scène des artistes de divers horizons à Anoumabo, le village où les membres du célèbre groupe ivoirien ont grandi et démarré leur carrière.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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