Dans un post abondamment repris sur les réseaux sociaux, le journaliste-écrivain André Silver Konan attire l’attention de l’opinion sur l’essentiel pour lui : les avancées démocratiques et non des querelles de « mangeurs » qui veulent mieux « manger ». A lire.
Très chers Ivoiriens, ne vous laissez pas méprendre ! Ce qui se passe entre le PDCI et le RDR, en ce moment, n’est pas une histoire entre un parti qui aime plus la Côte d’Ivoire, contre un autre qui l’aime moins. Ce qui se passe entre ces deux partis est une histoire entre un parti qui estime ne pas « manger » (l’expression n’est pas de moi) suffisamment, contre un autre qui est suffisamment vorace. C’est tout. Ne vous laissez pas impressionner !
Regardez les faits et vous m’en direz tant. En 2010, malgré les complaintes de Bédié qui disait que Gbagbo lui avait volé 600 000 voix (personnellement, je n’y ai jamais cru, d’autant que le concerné n’a jamais avancé le moindre de début de commencement de preuves), le PDCI et le RDR ont su, à l’issue d’une rencontre au sommet entre Bédié et Ouattara, décider d’aller au second tour en RHDP. Ils avaient bien calculé leurs intérêts.
Et rebelote en 2015. En 2016, au moment où nous émettions des réserves sur le projet de constitution et que nous faisions des propositions concrètes, avez-vous entendu le PDCI ? Non. Parce qu’il avait reçu les moyens de battre campagne et avait très vite identifié ses intérêts (poste de vice-président, suppression de l’âge plafond, etc.) politiques.
Aujourd’hui, le débat de l’illégalité de Youssouf Bakayoko, ainsi que le déséquilibre au niveau de la commission centrale de la CEI se pose, avez-vous la position exacte du PDCI et du RDR sur ces deux questions précises ? Non. Vous entendrez le PDCI dénoncer le découpage électoral, parce que cela permet au RDR de mieux « manger », contre lui. Vous l’entendrez parler de réforme de la CEI parce que son représentant a sans doute échappé à son contrôle. Les partis de l’opposition boycottent-ils les différents scrutins, pour des problèmes politiques et électoraux ? Entendez-vous le PDCI et le RDR ? Non. Parce que le boycott du FPI leur permet de mieux se partager les postes électifs.
A l’heure où j’écris ces lignes, cela fait près de deux semaines, que le marabout du tueur présumé du petit Bouba est dans la nature ? Entendez-vous le PDCI et le RDR mettre la pression sur la justice, pour accélérer l’enquête ? Non, parce que dans ce genre de dossier qui touche au petit peuple, il n’y a pas à boire et à « manger » (encore une fois l’expression n’est pas de moi). Et pourtant, on a vu ce parti se dresser contre l’arrestation d’un de ses députés et mettre la pression sur la justice, dans l’affaire de la policière qui aurait été giflée.
Dernière chose : au moment où les personnes éprises de démocratie et qui se battent pour une gestion respectueuse des textes, dénoncent les petits arrangements avec ces textes, que croyez-vous que le PDCI et le RDR font ? Eh bien, en dépit des petits noms d’oiseaux que Billon et Guikahué d’une part et Bacongo et Bictogo d’autre part, s’affublent ; ils se sont assis tranquillement, pour s’entendre sur comment ils se partageaient les postes au Sénat.
A deux ans de la présidentielle, lequel des potentiels candidats (à part Mamadou Koulibaly, dont les propos, comme tout démagogue du reste, ne cadre pas avec la réalité de sa propre gestion humaine et politique de son propre parti) a une position claire, sur les sujets majeurs qui touchent à la vie des Ivoiriens ? Aucun.
Alors je répète et pour me conclure : ne vous laissez pas impressionner par la passe d’armes verbale entre le PDCI et le RDR. Ce sont deux partis « mangeurs » qui se battent pour mieux « manger », pas pour que le petit peuple mange à sa faim. Ne vous y trompez surtout pas !
André Silver Konan
ASK n’a pas tors et tant qu’à choisir entre la peste et le choléra, le PDCI vaut mieux : au moins avec ce parti, il y a une redistribution de la richesse sous forme de miettes qui tombent de la table de banquet. Au contraire du RDR qu’il qualifie (à raison) de vorace, parti qui sociologiquement et culturellement est composé de personnes dont la valeur première est de procéder à la rétention de l’argent. Des digues qu’ils construisent au sortir de tous les robinets, empêchant la circulation de l’argent en dépit d’un taux de croissance moyen de 8% depuis 6 ans. Alors en 2020 sauf cataclysme (absence d’alternative crédible au sein de l’opposition), on choisira le choléra. Pas la peste.
Quand on lit ASK, on a l’impression que c’est seulement maintenant qu’il comprend ce qu’il se passe, tout comme on a l’impression que les ivoiriens, selon lui, ne seraient pas du tout lucides !!
Oh que Nope !!!
Les deux prochaines années seront les plus intéressantes dans la vie de notre pays, car on assistera à un combat de rapace fratricide entre complices et asservisseurs de la nation éburnéenne, combat qui en général se termine toujours très mal :
– le RDR qui sait que s’il perd son influence sur les autres partis politiques, ne se relèvera jamais plus.
– le PDCI, complice du RDR, qui a intérêt à tout faire pour prendre le pouvoir, parti unifié ou pas, car il n’aura jamais plus l’occasion de le faire.
OUATTARA fera usage de la moindre petite parcelle de pouvoir dont il dispose (y compris la répression civile et militaire) pour faire plier le PDCI, qui joue bien ses cartes, quand BEDIE sait qu’au fur et à mesure que 2020 approche, OUATTARA sera de plus en plus vulnérable, ce qui explique sa danse du serpent !
Les mangeurs se donnent donc des coups, les négociations se font en sourdine, en secret, avec violence et fracas.
Il y aura forcément un moment où OUTTARA sera bien obligé de frapper son complice pour le rompre et alors c’est à ce moment que les ivoiriens seront indexés directement !!
Popcornnnnnnn pour tous le monde donc par anticipation !!
Chaise longue, bissap et banji à coté, devant le spectacle qui promet des rebondissements !!
Il faudra tout de même éviter le balles perdues !! On ne sait jamais !!
Pop !!
ASK, je suis bien d’accord. Seulement, il faut que chacun de nous se remette en cause. A qui la faute de tout ce qui se passe dans ce pays? Quel est ce parti dans ce pays qui ne vient pas pour « manger »? On critique, on dénonce, c’est bien mais demain tu sera sûrement le premier à retourner ta veste quand ceux dont tu parle te proposerons « à manger » (comme la plupart de ceux qui critiquent dont moi d’ailleurs). Quand on sera capable de se remettre en cause et renoncer courageusement à certaines choses alors l’Afrique avancera un peu.
@pervez ..je suis en phase avec toi… Chacun se plaint parce qu’il n’est pas á la place de celui qu’il critique. C’est le grand mal.
Politiquement rien n’a changé en RCI. Ils viennent tous au pouvoir pour faire pire que leurs prédécesseurs.
Étant dans l’opposition, Ouattara et associés ont pu diagnostiquer tous les maux et les remèdes de la société ivoirienne.
Depuis 7 á 8 ans Ouattara n’arrive pas a réaliser 25% de son programme..et il se permet de taper sa poitrine en affirmant que tout va bien.
Entretemps, GBAGBO LAURENT est la seule personne déclarée officiellement indigente, par les plus grandes instances de la finance, avec pour seul compte celui qu’il a depuis plus de 20 ans en Côte d’Ivoire.
Il y a donc « manger » et « manger » !!
Pop !!
Dans un pays livré à la pauvreté et à la précarité, nous sommes tous rendus au second échelon des Besoins tel que théorisé par Maslow. La tentation au « mangement » est non pas acceptable, mais compréhensible. En revanche, c’est de connaître notre faiblesse et refuser de s’en prémunir au travers notamment d’un corset coercitif qui est condamnable, en même temps que ça ouvre les yeux sur la motivation profonde. Le PDCI – et c’est le plus grand mal que je leur souhaite – succèdera au RDR. Malgré la prédation sauvage à laquelle s’est livrée ce parti ces dernières années, le PDCI ne poursuivra personne parmi les sortants pour leur faire rendre gorge. Tout comme le RDR a traqué le FPI mais surtout pas sur ces questions-là. Se rappelant qu’avant lui, le FPI n’a pas ouvert les dossiers des crimes économiques qui ont émaillé le long règne du PDCI, amplement documentés par Gbagbo dans son livre « pour une alternative démocratique en Côte d’Ivoire » (trou baillé, grilleurs d’arachides, hôpital central du Plateau, etc).
La conclusion logique est qu’un parti, souhaitant amortir le chemin de croix qu’à été sa présence dans l’opposition, compte bien se refaire et la poursuite des prédécesseurs pour leurs manquements serait un bien mauvais signal ; d’autant qu’il ouvre la voie aux successeurs pour en faire de même, alors qu’ils doivent se renflouer, se remplumer, et préparer les jours de disette qui s’annoncent au départ du pouvoir. Un cercle vicieux, qui ne pourra être rompu que par une génération qui se sacrifiera au nom d’idéaux au-dessus de la démagogie politique affichant les meilleurs intentions. En effet, qui va se sacrifier « à son tour » de manger venu ?
Doc Gynéco a été déclaré en faillite personnelle et obligé de pointer à Pôle Emploi. Si déjà, il est la risée de la France, imaginez ici le spectacle d’un ancien ministre à la poursuite du bus ou assis dans le gbaka. Nous avons (tous, absolument tous) bâti un mauvais système, avec des fausses valeurs. Il y a ici un challenge nouveau, qui ouvre un vaste chantier bien plus urgent que les 4e, 5e et 6e ponts. Mais bon, ceci est un autre débat…
Et dans tout ceci, il y a une approche que l’on ne prend pas en compte !!
Certains pouvoirs (le RDR) ont eu pour objectif de ruiner les hommes politiques issus du pouvoir précédant (ou qui font partie de leur opposition), de les réduire à la mendicité.
Il est vrai que communément, on valide le fait que la politique puisse enrichir son homme, mais de nombreux hommes politiques étaient déjà bien riches avant de se lancer dans la politique. Et c’est d’ailleurs parce qu’ils étaient riches qu’ils y ont excellé, car sans argent, on ne peut faire de politique.
On ne peut donc reprocher à certaines personnes dans un parti politique la volonté de vouloir se refaire financièrement, quand ces personnes ont été entièrement ruinées par le régime précédent, sur une base purement fallacieuse !!
Pour en venir à GBAGBO LAURENT, son indigence est paradoxalement la raison de son maintien en prison.
En effet, GBAGBO LAURENT a atteint ce que l’on appelle la « barrière magique ». C’est une situation financière qui est telle que l’on n’a pas besoin d’avoir le moindre sou dans sa poche pour vivre. Il suffit pour GBAGBO LAURENT de signifier le moindre de ses besoins pour les voir exaucés dans la seconde qui suit par une personne débonnaire.
Ce niveau de sécurité financière est justement ce qui effraie la France et la CPI, car GBAGBO, s’il le voulait, pourrait organiser très facilement et rapidement un coup d’état, financé à coup de milliards, si on le libérait de sa prison de la HAYE.
C’est du moins l’un des arguments énoncés par le tribunal !
Bref, cette affaire de mangement est donc à nuancer et à analyser sans passion, car cela ressemble à un trou où on essaye de fourrer tout et tout le monde !!
Pour l’instant, le RDR et le PDCI sont salis par cette allégation et aucun argument ne peut être présenté pour sortir de cette attaque. Il faut dire que les cadres de ces deux partis politiques ont tout fait pour que cette étiquette de mangeur colle à leur peau et à leur parti politique !!
Dommage !!
Pop !!