Pascal Bellasset
Cent dix travailleurs du journal gouvernemental s’en iront bientôt de Fraternité Matin. Plan de redressement de l’entreprise oblige. En effet, le gouvernement ivoirien a adopté, le 16 novembre dernier, un plan de redressement opérationnel, financier et social de la Société Nouvelle de Presse et d’Édition de Côte d’Ivoire (SNPECI, société éditrice du journal pro-gouvernemental Fraternité Matin).
Si au départ, l’on n’était pas situé sur le nombre exact d’agents qui devraient aller grossir le nombre des chômeurs, aujourd’hui, l’on en sait davantage. En effet, lors d’une conférence de presse ayant tourné uniquement autour des perspectives de redressement de organes de presse écrite le 25 février 2018, au Postel 2001, le ministre de la Communication, de l’économie numérique et de la Poste, Koné Nabagné Bruno, avait été on ne peut plus clair. Cent dix (110) agents doivent partir de l’entreprise pour lui éviter la banqueroute. Pour ce faire, le gouvernement aurait, selon le ministre, injecté quelque 10 milliards de Fcfa dans la boîte pour lui donner un nouveau souffle.
Depuis l’annonce de cette mauvaise nouvelle, la Maison verte est en transe comme un nid de fournis secoué. Pour l’instant, aucun calendrier d’application de cette mesure n’est connu, aucun programme n’est à l’ordre du jour pour son examen. Depuis quelque temps, la maison de presse se porte mal. Les agents sont payés très tardivement quand ils n’accumulent pas plusieurs mois d’arriérés. Selon le ministre Koné Nabagné, ce dégraissage du personnel se fera en trois étapes. Il y aura, selon lui, les départs volontaires. Si après cela, le plafond de cent dix n’est pas atteint, alors des négociations avec une frange des travailleurs, conformément à des critères définis consensuellement seront engagées pour obtenir d’autres départs. Si là encore, le quota de travailleurs à remercier n’est pas atteint, alors, le ministère se résoudra à cisailler dans les effectifs selon l’importance de chaque entité de l’entreprise. Quant aux agents, ils ne savent plus à quel saint se vouer.
Certains agents, interrogés, ont du mal à accepter ce plan social. « On peut se passer d’un renvoi des pères et mères de familles par ces temps qui courent. Ici, à Frat Mat, ceux qui ont les plus gros salaires sont ceux-là même qui ne travaillent pas, ou au mieux des cas, travaillent très peu. Ce sont ceux qu’on appelle petits travailleurs qui font le journal, ce sont eux la vraie force de travail de l’entreprise. Il aurait simplement suffi d’un réajustement des salaires pour que chacun garde son poste. Parce que ce que le gouvernement doit savoir, c’est que le salaire d’un seul de cette catégorie d’agents peut payer les salaires de dix petits travailleurs qui, eux sont les véritables faiseurs de l’entreprise », raconte un employé, amer, sous le couvert de l’anonymat. Quand un autre s’indigne : « Pourquoi les petits agents que nous sommes devrons payer la mauvaise gestion de la direction générale ? Ils ne peuvent pas aller boire et c’est nous qui devrons être saouls à leur place ! » Pour ce dernier, l’État aurait dû commencer par balayer le directeur général Venance Konan et son adjoint Lamine Saganogo, venu officiellement pour redresser la situation de l’entreprise, avant toute réforme. Car, après tout, à l’en croire, se serait eux les premiers responsables de cette coupe amère. En attendant que la liste des déflatés tombe comme un couperet, l’heure est à la prière dans la Maison verte.
lebanco.net
Qu’est ce qu’on attend pour privatiser cette merde?
Privatiser un média d’état est un aveu d’échec national !!
Ce pays n’est pas prêt à le faire.
Au demeurant, tout est une question de gestion et non de statut !!
Il faut assainir la gestion et c’est possible !!
Pop !!
D’accord avec @Popcornnnnnnn. De nombreux groupes internationaux viennent débaucher des cadres ivoiriens pour diriger leurs représentations africaines dans de nombreux pays du continent. Choix quasi-systématique quand il faut décider entre les pays d’Afrique noire qui en possèdent (Cameroun, Sénégal et Côte d’Ivoire) de haut niveau, preuve que la qualité de nos ressources humaines n’est pas le problème. Mieux, les grandes entreprises privatisées dans la grande braderie démarrée en 1990 ont conservé une direction générale ivoirienne, et restent rentables et prospères.
Mais alors, pourquoi ces mêmes cadres Ivoiriens échouaient hier et continuent d’échouer aujourd’hui à la tête des EPN ? Ce mythe d’échec national est du pain béni pour tous ceux qui choisissent la solution de facilité consistant à vendre à tour de bras, là où les recettes de rigueur appliquées dans le privé fonctionnent. Avec les mêmes Ivoiriens. L’Etat a nécessairement besoin de se remettre en cause dans son rapport à ces établissements, au risque de devoir TOUT vendre et en être réduit à ne compter sur la saignée des paysans, la saignée du privé, et la main tendue vers l’extérieur,… pour vivre.
Qu’est ce que la population ivoirienne gagne à ce qu’on dilapide son argent dans un journal?…L’argent du contribuable doit être dépensé dans les domaines qui relèvent du régalien et dans les services publics stratégiques.
Je persiste et je signe qu’il faut privatiser cette merde. Ceux qui adorent la facilité sont plutôt ceux qui attendent que l’Etat s’occupe de tout à leur place.
@Petit Baleze,
Fraternité Matin n’est PAS QU’UN JOURNAL, c’est un groupe de presse du nom du quotidien gouvernemental certes, mais avec, derrière, des unités industrielles d’impression, de fabrication, etc. Alors la série de questions : Frat Mat a-t-il déjà été rentable ? Oui. Frat Mat peut-il redevenir rentable ? Oui. Quelles sont les mesures applicables pour ce faire ? Plan de restructuration en cours, mais avec de mauvaises décisions dont le maintien en place de ceux qui ont échoué, en raison d’accointances politico-familiales diverses. Je ne fais pas du sentimentalisme en militant pour le maintien de Frat Mat dans le giron national, non.
En extrapolant ton point de vue, on devrait vendre aussi la RTI, parasite vivant du débit automatique de 2.000 F opéré sur nos factures de consommation d’électricité. Télévision qui donc, ne RAPPORTE RIEN et est obligée de vivre aux crochets de subventions. Poussons le bouchon encore plus loin : ce pays aussi est quasiment sous perfusion, en témoignent les Eurobond, emprunts obligataires, GCPND, nombreuses injonctions de la BM, du FMI, etc. Devrait-on aussi le vendre ? N’a-t-on pas assez bradé de pans stratégiques de l’économie et de la souveraineté nationale ?
@Coigny
Ça ne change strictement rien à la question que FratMat ne soit pas qu’un journal (ce que je savais déjà). Ma question reste donc entière: Qu’est ce que le contribuable ivoirien gagne à ce que son argent soit dilapidé dans FratMat?
Et puis oui la RTI est aussi une autre merde qu’il faut privatiser.
La question de la gestion efficace des EPN est quelque chose qu’il faut régler et ce n’est pas en s’éparpillant partout que l’Etat va y arriver. Il vaut mieux se concentrer sur le domaine régalien et les services publics stratégiques.
Pour finir, dire que la Cote d’ivoire est quasiment sous-perfusion est totalement faux. Tous les pays sur cette planète émettent des bonds, des emprunts obligataires pour exécuter leur budget, si tu l’ignores c’est que tu as encore beaucoup à apprendre du fonctionnement d’un Etat.
Si la Cote d’Ivoire est quasiment sous perfusion, c’est que le Japon, les USA ou encore la France sont totalement sous perfusion parce qu’en pourcentage du PIB, tous ces pays sont largement plus endettés que la Cote d’Ivoire.
Pour les injonctions de la BM et du FMI, tous les pays qui empruntent auprès de ces institutions et qui n’honorent pas leur créance comme prévu en reçoivent. Si tu fais un crédit de consommation auprès de ta banque et que tu ne paies pas tes mensualités comme il faut, tu verras si elle ne te fera pas d’injonctions même si tu es souverain dans ta vie.
C’est une stratégie assez classique de designer des prétendus ennemis extérieurs pour cacher ses lacunes internes notamment en terme de gouvernance et de gestion publique. Et ce n’est pas en dilapidant l’argent du contribuable dans des conneries comme FratMat que tu vas y arriver.
Pour ceux qui veulent la fin de FRAT MAT et la RTI (par extension, qui est à considérer FORMELLEMENT comme l’équivalent de FRAT MAT, pas en support papier, mais en support audiovisuel), ils ont je crois leurs raisons !!
Mais pour mieux orienter la discussion, posons nous cette question :
A quoi ressemblerait la communication gouvernementale si le gouvernement ne possédait pas de supports de communication propres ??
Pour mieux analyser les besoins de l’état, il faut considérer :
– Toutes les actions gouvernementales, les actes présidentiels, arrêtés, ordonnances, décrets, les actes de la vice-présidence, du premier ministère et des divers ministères.
– Toutes les actions gouvernementales justifiant des exposés, des explications, des sensibilisations, des campagnes, des convocations, des nominations.
– Toutes le actions des entités d’états ou nationales et déportées comme la commission électorale, l’assemblée nationale et ses publications de lois, de projets de lois, de délibération.
– Toutes les actions de sociétés d’état, bilans, rapports, convocations, mais aussi communications diverses, CIE, SODECI, etc.
– Toutes les actions posées par les services publics, les autorités chargées de la sécurité, de la défense nationale, de la protection civile (sapeurs pompiers, police, gendarmerie, eaux et forets, mais aussi santé public : alerte aux épidémies, catastrophes naturelles, etc.)
– Toutes les actions orientées vers l’éducation nationale, le supérieur et l’universitaire : les annonces de concours et examens, les résultats, les dispositions afférentes.
– Toutes les actions orientées vers la santé : hôpitaux et urgences, pharmacies de garde, alerte sanitaires, médicaments à retirer, autorisés, communication sur les particularités ou principes actifs, etc.
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C’est quand on prend conscience de ce qu’un état tout entier possède en besoin de communication que l’on comprend finalement que la « privatisation » d’un journal dit d’état est une grosse connerie.
Imaginez vous toutes ces communications sous formes d’annonce, livrées à un journal privé quelconque pour publication, facturées selon les tarifs en rigueur dans le milieu privé de l’édition, vous comprendrez rapidement que le besoin de créer son propre journal, pour un état, est TRES LARGEMENT JUSTIFIE, car les sommes à engager seraient colossales. De plus, on pourrait avoir un contrôle total sur le support de communication, si on le possédait.
Le problème de FRAT MAT est donc avant tout un problème de gestion, qu’il faut assainir.
Vu le volume vendu, il est évident que FRAT MAT ne sera pas rentable, si on tient compte de ce qui est engagé pour le faire vivre, par contre, la fonction du journal auprès des populations n’est pas à ignorer. FRAT MAT, ce n’est pas seulement sa « une » qui fait en général la part belle au pouvoir en place, mais c’est aussi de nombreuses autres pages qui traitent des informations d’intérêt général que l’on ne trouve pas dans les journaux à sensation qui font du chiffre dans le milieu, avec des annonces politiques douces-amers.
FRAT MAT, c’est de la très lourde machinerie, car cette société imprime son journal, mais aussi une pléthore d’employés qui ne se justifie pas, d’autant plus que la production du journal est entièrement numérique de nos jours.
Il est donc possible d’assainir la gestion de ce journal, jusqu’à un certain seuil, mais pas plus, car ce journal n’aura pas pour vocation de faire du chiffre ou d’être rentable (Ce n’est pas possible). Tout comme l’état, il a une fonction dite régalienne. La RTI est inscrite dans ce même registre !!
Alors oui, mettons tout à plat et réintroduisons le débat.
Je pense que les a priori ne sont pas ici les bienvenus !!
Analysons ce journal en tenant compte de ce qu’il est et de ce qu’il vaut !!
Ceux qui ne sentent pas son utilité, à mon avis, se sont logés dans leur train train quotidien qui exclus de le lire tous les matins, mais ce journal n’a pas cette vocation. D’une façon ou d’une autre, tout ivoirien se repose sur une ou plusieurs informations issus de ce journal d’état, directement ou INDIRECTEMENT, car c’est le seul support d’état (le journal officiel étant peu consulté et abstrait) qui reste le centre de communication d’état, qui ne se limite pas au propos d’un président ou d’un ministre !!
FRAT MAT vaut bien plus que cela !!
Ce journal ne saurait etre privatisé !! Par contre des activités en son sein pourraient etre sous traitées (impression, distribution) et son personnel diminué et requalifié (l’édition et la publication numérique nécessite une ressource humaine moins importante et plus qualifiée).
Le dégraissage est donc obligatoire, mais pas seulement à la base !!
Pop !!