Côte d’Ivoire: «Guerre» larvée à Yamoussoukro, le Gouverneur Thiam veut «dégager» maire Gnrangbé «un danger public»

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Mardi 27 février 2018, Thiam Augustin, le Gouverneur du district autonome de Yamoussoukro, a demandé le départ de la tête de la mairie de la ville, du maire Gnrambé Kouadio Jean.

La guerre larvée entre les deux hommes prend ainsi une tournure ouverte et publique . « Je n’ai rien contre le Pdci, mais dégager Gnrangbé est une opération de salubrité publique », a lancé, très remonté, Thiam Augustin. Il a expliqué aux journalistes qu’il lui est revenu que lors de la cérémonie d’hommage à Charles Konan Banny pour sa nomination comme 1er Vice-Président du PDCI, qui s’est tenue le dimanche 25 février dernier à la maison jaune à Yamoussoukro, le Maire Gnrangbé Kouadio Jean a prononcé une phrase qui mettrait en doute sa reconnaissance en tant que Chef du Canton Akouè. « Monsieur Jean Gnrangbé Kouadio a fait une déclaration en disant et je cite, pour nous les Akouè notre chef de canton, c’est Dahouet-Boigny Augustin », affirme le Gouverneur. Pour lui le maire n’est ni fondé, ni habilité à intervenir dans le débat sur la chefferie des Akouè : « Il est maire, il n’est pas chef et il ne fait pas partie de ceux qui décident ou de ceux qui se prononcent sur le choix d’un chef. Il n’y a pas longtemps Monsieur Gnrangbé me présentait comme chef de canton des Akouè, à la « zone Z » à Dioulabougou ».

[ Comment en est-on arrivé là ? ]

Thiam Augustin lie cette situation au fait qu’il a décidé de ne pas soutenir l’actuel maire lors des échéances locales à venir. « Parce que je lui ai dit que je n’allais pas le soutenir, son chef de canton a encore changé de nom ».

La question de la chefferie du canton Akouè, il faut le rappeler, fait couler beaucoup d’encre et de salive. Elle avait opposé deux des petits-fils de l’ancien président de la République de Côte d’Ivoire, Félix Houphouet-Boigny. En l’occurrence, le Gouverneur Thiam Augustin Boigny et son cousin Dahouet Augustin Boigny. Avant que les chefs de villages composant le canton et la Cour suprême de Côte d’Ivoire ne tranchent en faveur de Thiam Augustin.

Chris Monsékéla
Afrikipresse

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Yamoussoukro / déclaration du Gouverneur Autonome de Yamoussoukro : « Je n’ai rien contre le pdci, mais dégagé Gnrangbé est une opération de salubrité publique » Thiam Augustin

Thiam Augustin, Gouverneur du district autonome de Yamoussoukro est déterminé, plus que jamais à dégagé Gnrangbé Kouadio de la Mairie de Yamoussoukro aux prochaines échéances électorales municipales.
Dans une déclaration faite ce mardi 27 février 2018, devant la presse dans son bureau sis au deuxième étage de la fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la Paix, Thiam a dit répondre au maire de la comune de Yamoussoukro.

Lors de la cérémonie d’hommage à Charles Konan Banny pour sa nomination comme 1er Vice-Président du PDCI, qui s’est tenu le dimanche 25 février dernier à la maison jaune à Yamoussoukro, le Maire Kouacou Gnrangbé Kouadio Jean, aurait prononcé une phrase qui mettrait en doute sa reconnaissance de Thiam Augustin en tant que Chef du Canton Akouè.

Nous vous proposons sa déclaration en intégralité.

Déclaration du Gouverneur AUGUSTIN THIAM face à la presse lundi à son bureau

« Il m’est donc revenu que monsieur Jean Gnrangbé Kouadio a fait une déclaration en disant et je cite, pour nous les Akouè notre chef de canton, c’est Dahouet-Boigny Augustin
Je ne reconnais aucune autorité à monsieur Jean Gnrangbé Kouadio d’abord pour parler au nom des Akouè et ensuite pour se prononcer même sur la désignation d’un chef de canton. Il est maire, il n’est pas chef et il ne fait pas partie de ceux qui décident ou de ceux qui se prononcent sur le choix d’un chef.
À la limite en tant que départemental du PDCI, il parle au nom de certains PDCI que à l’évidence ma nomination gène

Enfin, les masques tombent, mais quel crédit peut-on accorder aux déclarations d’un homme politique si tant est qu’il est un homme politique dont les convictions varient au gré de ses ambitions électorales.
Revenons un peu en arrière Mr Jean Gnrangbé Kouadio était le colistier de N’Dri Appolinaire qui a même financé la totalité de leur campagne à l’époque quand ils se présentaient en candidat libre contre le candidat officiel du PDCI Mr Kouadio Koffi Désiré. Mr N’Dri Appolinaire est ensuite devenu le pire ennemi de Mr Jean Gnrangbé et à l’époque des suspicions de fraudes avaient plané sur l’élection de Mr Gnrangbé. Une plainte avait été déposé devant la cours suprême par Mr Kouadio Koffi Désiré. Des urnes venues de Bonzi de DougounouKouadiokro et d’Akpessékro avaient renversé les résultats du vote.

Et à l’époque souvenez-vous que c’est le président Gbagbo qui a usé de son autorité pour maintenir et confirmer la victoire de Mr Gnrangbé. Et suivre cela dix ans sans élection. Le même Gnrangbé Kouadio quand des élections se profilent en 2011, devinant que je n’allais pas le soutenir, va voir la petite sœur de ma mère à Abidjan Madame Berth à genou en suppliant qu’elle use de son autorité morale pour me convaincre de lui apporter mon soutien.

A l’époque Mr François Konian qui est décédé aujourd’hui, était candidat, et tout le monde le donnaient vainqueur. J’avais pris des dispositions pour ne même pas assister aux élections Mr Gnrangbé Kouadio lui-même m’a appelé personnellement j’ai droit à des larmes à des pleurnicheries pour obtenir mon soutien. Ce que je fis. Bien mal m’en a pris. Et à l’époque souvenez-vous des meetings que nous avons animés au cours desquels Mr Gnrangbé me présentait comme chef de canton des Akouè, à la’’ zone Z’’ à Dioulabougou. Souvenez-vous aussi de la remise du dispensaire de Logbakro l’année dernière où le même Gnrangbé me présentait comme son chef de canton. Aujourd’hui se profile des élections locales, Mr Gnrangbé sentant et sachant parce que je lui ai dit que je n’allais pas le soutenir, son chef de canton a encore changé de nom. Il s’appelle désormais Dahouet-Boigny Augustin.

Il me revient aussi que quand il s’est présenté contre Mr Kouadio Koffi Désiré, c’est mon grand-père Kouassi N’Go qui l’avait soutenu. Ce qui lui avait valu d’être élu. Donc je dis bien Mr Gnrangbé à des convictions politiques qui varient en fonction de ses ambitions électorales. Je n’ai rien contre le pdci, mais dégagé Gnrangbé est une opération de salubrité publique.

À la place de Mr Dahouet j’aurais peur de Mr Gnrangbé. Si tant est qu’il est réélu, ne va-t-il pas aller reconnaître un quatrième chef de canton ? J’ai été longtemps tenté par le mépris et de traiter ça par le mépris, mais trop, c’est trop. J’ai donc décidé de répondre un peu au maire de Yamoussoukro.

ET encore une fois, je ne lui reconnais aucune autorité d’intervenir dans la chefferie. Il n’est pas chef, il n’est pas membre de notre famille, il est maire il est délégué départemental. À la limite il peut parler au nom du conseil départemental de certains militant PDCI mais il n’a aucune autorité pour dire qui est chef de canton et qui ne l’est pas
Je vous remercie »

DR THIAM Augustin, gouverneur du District Autonom de Yamoussoukro, par ailleurs Chef Canton des Akouès.
Source : Yakronews.net

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4 réflexions au sujet de “Côte d’Ivoire: «Guerre» larvée à Yamoussoukro, le Gouverneur Thiam veut «dégager» maire Gnrangbé «un danger public»”

  1. Elle commence à sérieusement nous gaver, cette histoire de chefferie à Yamoussoukro. Ne peuvent-ils pas laver leur linge sale en privé et nous éviter l’exhibition de chaussettes trouées, de strings effilochés et de caleçons à l’entre-jambe jaunies ? Non, c’est trop leur demander ?

  2. @Coigny… c’est toujours le regime au pouvoir qui tire sur les ficelles dans l’ombre.
    Thiam est protegé par Ouattara Dramane. Nous le savons tous.

    Quand Gbagbo était au pouvoir.. Il a meme imposé un chef canton inconnu dans une sous-region de Yakro.. Mes parents étaient obligé d’accepter face a la pression et aux armes.

  3. Toujours là à se quereller et à lutter pour des postes, pourtant leur bilan après plusieurs années ne remplirait même pas une feuille de papier A4.
    Y’en a vraiment ras-le-bol de tous ces tocards.

  4. @srika blah,
    Le problème à Yamoussoukro est semblable à celui qui oppose TOUS les villages de Côte d’Ivoire depuis que la dimension financière est entrée en ligne de compte. Dans n’importe quelle bourgade de ce pays, vous trouverez une communauté divisée entre pro-untel et pro-cetautreci. Jusqu’aux royaumes du sud et de l’Est où on assiste à des double ou triple intronisation. Que la chefferie n’ait plus de statut légal, ou de paiement mensuel et tous ces conflits s’éteindront.

    A Yamoussoukro, c’est un peu plus compliqué que les simples subsides étatiques. Il y a en jeu la succession de FHB et par ricochet, la mainmise sur son instrument politique, le PDCI. Sinon, l’homme qui pourtant était versé dans la tradition, a dit clairement de son vivant que ses héritiers sont les enfants de Amadou Thiam, conformément à la tradition Akan et à la transmission de l’héritage par filiation matrilinéaire. Qu’on déteste Thiam par son physique, par ses mœurs ou par son nom de famille, le fait très clair est qu’il est l’héritier successoral de Félix Houphouët-Boigny. Point. Que Augustin Dahouët que je connais très bien depuis le cinéma Les Studios soit un beau gosse, né de parents Baoulés depuis des siècles, et très proche de Bédié n’y change rien ; la loi c’est la loi, aussi dure soit-elle. Et ils savent tous le mécanisme qui permettra de régler définitivement ce contentieux qui finit par gaver tout le monde, loin des journaux et des tribunes internet.

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