Burkina: Ouverture du procès tant attendu des auteurs présumés du putsch manqué de Diendéré en 2015 (REPORTAGE)

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Roland KLOHI

A la salle des banquets de Ouaga 2000, un quartier huppé de la capitale burkinabè, le procès, public, des 84 accusés du putsch manqué de septembre 2015, s’ouvraient mardi vers 09h20 (GMT et locale), sous les regards des centaines qui attendaient ce moment depuis plus de deux ans.

La température plutôt glaciale qui prévalait dans la salle des banquets de Ouaga 2000, où l’audience a été délocalisée, ne suffisait pas à atténuer les ardeurs d’un public venu en grand nombre. Et ce, bien avant le lever du jour pour certains.

Avant 06H, heure d’ouverture de la salle d’audience, une soixantaine de personnes, dont quelques journalistes, patientaient aux abords de la salle.

A partir de 06H, des forces de l’ordre, à un check-point situé à une centaine de mètres de la salle, rappelaient et appliquaient les consignes d’entrée : tout appareil numérique de quelque nature que ce soit est interdit d’accès. Une mesure qui faisait particulièrement pester les journalistes, contraints de devoir se séparer de leurs appareils.

A 07H55 et 08H05, Djibril Bassolé et Gilbert Diendéré, les deux illustres accusés sur les 84 au procès, faisaient respectivement leur entrée dans la salle d’audience. L’arrivée de Diendéré suscitait une clameur joyeuse auprès d’une partie du public, à qui il serra chaleureusement des mains.

Le général Gilbert Diendéré, chef de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP, garde rapprochée de Blaise Compaoré), qui avait pris la tête de la tentative de coup d’État contre le gouvernement de transition, installé après la chute de l’ancien président Blaise Compaoré, en octobre 2014, est poursuivi pour « attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires ».

Quant à Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, il a été inculpé pour « haute trahison », depuis que les autorités burkinabè ont intercepté un enregistrement téléphonique présenté comme une conversation devant mener à un putsch, entre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro et lui.

La résistance populaire à la tentative de putsch avait fait au moins 14 morts et des centaines de blessés.

A l’audience, étaient également présents plusieurs dirigeants de partis dont le président par intérim du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir), Simon Compaoré, qui est partie civile au procès. Une des 306 parties civiles.

A ce premier jour d’audience, quatre accusés étaient absents et il était dénombré neuf fugitifs, dont Fatou Diendéré (épouse du général).

Vers 15H00, l’audience était suspendue après que les avocats de la défense se sont retirés de la salle, estimant que le décret nommant le président de juridiction, Seydou Ouédraogo, n’entre en vigueur que huit jours après sa publication au journal officiel, qui est intervenue le 22 février.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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