En Côte d’Ivoire, la Lebanese Diaspora Energy, forum économique consacré à la diaspora libanaise, s’est achevé, samedi 3 février, à Abidjan. Pendant deux jours, l’évènement a permis la rencontre d’hommes et femmes d’affaires issus de plusieurs pays du continent. Estimés entre 300 et 500 000, les émigrés libanais sont très présents en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire où leur nombre avoisine les 100 000. A cause de tensions internes au Liban, les participants à ce forum étaient moins nombreux qu’espéré.
Les participants ont beau se féliciter du succès de cette rencontre, il n’y avait pas plus de 350 personnes présentes, à l’hôtel Ivoire d’Abidjan, pour l’événement. La faute à une rivalité politique et communautaire entre le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, et le président du Parlement du pays du Cèdre.
Le chef de la diplomatie libanaise est aussi l’initiateur de ce forum de femmes et hommes d’affaires. Il était même prévu qu’il fasse le déplacement mais c’est finalement dans une allocution vidéo et diffusée sur grand écran que le ministre s’adressa à ses compatriotes d’Afrique.
Dans son discours, Gebran Bassil s’excuse pour ce revirement de dernière minute qu’il justifie par des raisons sécuritaires et rappelle son engagement pour la diaspora libanaise.
Loin des micros, les entrepreneurs présents regrettent que la politique prenne le pas sur les affaires. Ils se félicitent tout de même de la bonne tenue du forum qu’ils jugent essentiel pour rapprocher la diaspora de son pays d’origine, à l’instar de Rony Melhem, un businessman installé au Nigeria.
« La diaspora libanaise, c’est un pouvoir et une chance pour le gouvernement libanais. Personne auparavant ne s’était réuni pour avancer ensemble main dans la main. Et je pense que la diaspora va devenir bien plus qu’une organisation. Ce sera un levier important dans la manière de faire des affaires », estime-t-il.
Et pour la diaspora, les affaires restent fructueuses en Côte d’Ivoire. En plus de constituer la plus grande communauté libanaise d’Afrique de l’Ouest, elle génère 150 000 emplois et représente près de 15 % des recettes fiscales de l’Etat, d’après la Chambre de commerce et d’industrie libanaise dans le pays.
RFI
L’image des Libanais reste un passif lourd à porter en Côte d’Ivoire et le poids de 15% de l’assiette fiscale nationale (50% pour les entreprises françaises) donne du grain à moudre à ceux qui ont d’eux cette image négative. Pour ne rien arranger, la tête de pont du Maghreb en Côte d’Ivoire, le Maroc, opère une percée fulgurante qui les inquiète réellement. Ceci expliquant en partie toute cette agitation de ces derniers mois. Le Liban est clairement en perte de vitesse en Côte d’Ivoire. Et la tendance va se maintenir. L’eldorado ivoirien pour les Libanais, c’est du passé.