Des centaines de collégiens hilares scandant de bon cœur «Merci ! Merci !» tout en agitant des drapeaux tricolores : pour illustrer sa volonté de promouvoir l’éducation sur le continent africain, Emmanuel Macron s’est offert vendredi midi de belles et émouvantes images en compagnie de Rihanna. Son homologue sénégalais, Macky Sall, déjà en campagne pour sa réélection dans un an tout juste, avait bien fait les choses. «On va vous en mettre plein la vue», avait glissé, goguenard, un officier sénégalais en grand uniforme à un conseiller de l’Elysée.
Avant de présider ensemble, en présence de la superstar Rihanna, la conférence des donateurs du Partenariat mondial pour l’éducation (PME), les deux présidents ont inauguré le collège de Hann Bel-Air, l’un des 17 établissements de Dakar en partie financés par l’aide au développement français. Des milliers d’habitants, massés sur les trottoirs poussiéreux de ce quartier populaire, ont bruyamment fêté Macron et Sall dont ils arboraient les portraits sur leurs tee-shirts. Deux chefs de l’Etat saluant une foule colorée et en liesse, debouts dans une grosse Mercedes roulant au pas, toit ouvert : une image qui rappelle paradoxalement les bonnes vieilles mises en scène de la France-Afrique, celle-là même avec laquelle Emmanuel Macron prétend avoir définitivement rompu.
«C’est très émouvant de voir les enfants comme ça. C’est très encourageant pour moi», s’est emballé le président français au milieu de la cour de récréation baignée de soleil, tandis que les élèves l’acclamaient depuis les coursives du collège. «La France est là. Elle a investi beaucoup d’argent, mais vous voyez le résultat, c’est pour moi le plus beau, car cela permettra à des jeunes élèves d’apprendre.» Beaucoup d’argent ? A l’évidence, le compte n’y était pas tout à fait puis que dans l’après-midi, devant une petite dizaine de dirigeants africains réunis pour la conférence du PME, Macron a annoncé que Paris allait multiplier par dix la contribution française à ce fonds mondial destiné à l’éducation. «Face à la menace de l’obscurantisme, la seule réponse à apporter est celle de l’éducation. Nos destins sont indissociablement liés et je m’engage dans ce combat pour l’avenir du continent africain», a expliqué Macron.
Par Alain Auffray Lire la suite sur Liberation.fr
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