Un militant du PDCI écrit à Bendjo : « Quittez la scène du Plateau avec dignité et l’histoire écrira votre nom dans le livre de gloire du PDCI »
Bonjour monsieur le maire,
Je voudrais, avant tout propos, vous livrer le fond de ma pensée et ce qui m’a motivé à vous écrire. Je souhaite que vous vous retiriez en faveur d’une autre personne. Mais avant d’entrer dans le fond de cette lettre, permettez que je me rappelle à votre aimable souvenir dans le seul but de vous dire que j’agis es qualité, surtout parce que, contrairement à de nombreuses personnes de votre entourage immédiat ou lointain, je pense avoir une obligation d’honnêteté envers vous. Tout d’abord, croyez-moi, je suis l’un de vos fervents admirateurs, et c’est cette admiration que j’ai pour vous qui me pousse à vous écrire aujourd’hui. Je suis un admirateur meurtri dans sa chair, face à tout ce qui se passe au Plateau.
En 2000, j’étais secrétaire de la coordination des rénovateurs du PDCI, pour le compte de la cellule embryonnaire du Plateau. A cette époque, j’avais un mentor intellectuel et non moins politique, feu Jean Claude Sidibé, qui sera plus tard, secrétaire général du journal L’Aurore que vous aviez monté. En 2001, c’est moi qui ai dirigé le Fan club Akossi Bendjo de la cité Esculape de la commune. Aux élections, nous avions fait plus de 70% des voix en votre faveur. A la faveur de la crise que le pays a connue, j’ai bénéficié d’une bourse de la Benianh International, la fondation que vous-même et nos doyens comme Eugène Kouadio, Claude Dauphin, Thérèse Haccandy, avez créée et qui m’a permis de continuer mes études ici en France. Je tiens donc à vous réitérer mes remerciements, parce que sans les 6 000 euros que cette fondation a directement payés, je ne serais pas l’homme indépendant que je suis devenu. Aujourd’hui, je suis un père de famille heureux, marié à une Ivoirienne, qui a grandi comme moi au Plateau, plus précisément au quartier Chiens méchants. Je suis et demeurerai un militant convaincu du PDCI-RDA, la dernière cérémonie que nous avons organisée étant la conférence du Pr Maurice Kakou Guikahué, au pavillon Dauphine, non loin des Champs Elysées, à Paris, en septembre 2017. Je me rends souvent au pays avec mon épouse et nos deux enfants, et j’ai eu la chance de suivre un peu la campagne des municipales de 2013, sans être membre du staff de campagne, puisque j’étais de passage et pour une course urgente.
A ce titre, j’étais présent, à votre domicile de l’Indénié, lors de la soirée électorale du 21 avril 2013, quand vous avez confié à des doyens, que vous étiez à votre dernier mandat. Rappelez-vous, dans cette résidence où l’ambiance était à la fête et alors que nous attendions l’annonce officielle de votre victoire écrasante (68% des voix, du fait de l’unanimité qui s’était faite autour de vous, au sein du RHDP), vous avez déclaré que vous étiez à votre dernier mandat, que vous étiez prêt à laisser la place à la nouvelle génération, et que vous soutiendrez un candidat dont je tairai le nom, pour éviter que l’on pense que j’agis pour son compte. Nous étions tous heureux de cette hauteur de vue. Nous étions fiers de cette grande leçon de vie et de votre haute culture politique, cette culture rénovatrice que vous avez toujours prônée et qui a valu que nous les plus jeunes, nous vous suivions.
Monsieur le maire et cher doyen,
Je ne raconte pas de bêtises et vous le savez. L’on dit qu’on ne cite pas ses contemporains, mais ce jour-là, cela s’est passé en présence du doyen Yéboué Angoua du PDCI, de l’ancien député Zoumana Bakayoko et du conseiller Ouattara Dramane, tous les deux membres du RDR. Etait aussi présent, le frère Hervé Déhé de l’UDPCI et bien d’autres personnalités. Ces fortes personnalités de la scène politique du Plateau pourront publiquement me contredire, si je raconte des histoires. Depuis lors, vous avez libéré les ambitions dans l’équipe qui vous accompagne depuis 2001 et cela ne vous grandit pas de revenir dans l’arène, pour renier votre parole. Aujourd’hui, le problème qui se pose entre le PDCI et le RDR n’est-il pas un problème de respect de la parole donnée ? Chez nous les Atchan, la parole est sacrée.
Je tiens à vous rassurer que je ne suis pas candidat, je n’appartiens d’ailleurs à aucune équipe parmi les trois candidats que vous êtes. Ce que je vous dis aujourd’hui vient du cœur et je suis convaincu que de nombreux militants du PDCI, comme moi qui avons connu et aimé le Noël Akossi Bendjo, porteur de rêve, d’idéal et d’ambition, intellectuel rénovateur, sont dans les mêmes dispositions que moi. Je vous le demande avec humilité et sincérité : renoncez à vous présenter aux municipales de cette année. Vous n’avez plus rien à démontrer à qui que ce soit. Nous sommes tous témoins des transformations que vous avez apportées au Plateau. Nous avons tous noté comment vous avez redonné à la première commune d’Abidjan par l’histoire, tout son lustre et tout son rayonnement.
Je sais que d’autres personnes, y compris dans votre environnement familial immédiat, vous conseilleront de rempiler. Mais ceux-là ne vous aiment pas plus que nous. En effet, je ne vous demande pas de renoncer parce que vous auriez perdu, non. Je respecte vos deux autres challengers mais Fabrice Sawégnon que je trouve suffisant, bien que se disant du Plateau, n’a ni épousé sa culture noble, ni compris sa philosophie culturelle liée au respect de l’aîné. D’ailleurs sa dernière sortie sur le droit du sol, a mis un doute dans nos esprits, sur la façon dont il a acquis la nationalité ivoirienne et je crains que plusieurs électeurs ne déposent des recours contre lui et que le Conseil constitutionnel n’invalide sa liste, si l’on découvre qu’il a triché pour obtenir la nationalité. Quant à Ouattara Dramane, tout en saluant ses projets que je trouve novateurs et je comprends pourquoi (il est dans le conseil municipal depuis 2001, il est donc allé à votre bonne école), je lui reproche simplement d’être d’un parti opposé au mien, en tout cas, tant qu’il n’y a pas de parti unifié, un projet que je soutiens parce que le cas contraire voudrait dire que nous avons fait tout ce parcours depuis 2005, pour rien. Et même qu’au Plateau, cette alliance a fonctionné en 2011 lors des législatives, elle a encore fonctionné en 2013, lors des municipales.
Monsieur le maire et cher doyen,
Humblement, je vous demande de vous retirer parce qu’après 17 ans à la tête de la commune du Plateau et à 67 ans révolus, vous devriez laisser une autre génération continuer vos œuvres, comme la génération des Ahouné Firmin a laissé votre génération continuer leurs œuvres. Pendant toutes ces années, vous avez formé de nombreux jeunes qui peuvent reprendre la relève. Je ne donnerai pas de nom, mais regardez autour de vous, tout le monde attend que vous posiez l’acte qui va libérer toute une commune, tout un parti, tout un pays. Votre renoncement sera un signal fort envoyé à tous les politiciens carriéristes du pays. Votre avenir n’est plus au Plateau, mais à une échelle plus nationale. Vous êtes aujourd’hui, le numéro deux du Secrétariat exécutif de notre grand parti, cela n’est rien. Votre geste de renoncement vous placera au panthéon des grands dirigeants et nous, militants, nous nous en souviendront lors des futurs grands enjeux politiques internes.
Voyez-vous, c’est avec joie que j’ai accueilli la nouvelle du retrait d’Adama Bictogo, votre jeune frère, de la compétition électorale à Agboville. J’aurais aimé, en militant rénovateur du PDCI, que de telles actions symboliques et novatrices viennent de nos cadres et non du RDR.
Je vous demande de vous retirer parce que, même si vous gagnez demain, ce qui n’est pas forcément acquis, vous n’en tirerez aucune gloire. Votre victoire sera en demi-teinte, elle sera fade. Non, ce n’est pas ainsi que je vois votre avenir politique. Celui-ci est plus lumineux et le Plateau constituera plutôt un boulet, et non un atout. Quittez la scène du Plateau avec dignité et l’histoire écrira votre nom dans le livre de gloire de notre grand parti, le PDCI-RDA, qui s’apprête à revenir aux affaires, dans deux petites années. Ne gâchez pas ce qui vous attend par ce que vous avez déjà obtenu. C’est par ces derniers mots que je prends congé de vous, tout en vous demandant pardon pour mon audace.
Djro Danho Alain-Serge
Militant du PDCI d’Aix en Provence
Ex-président du Fan club Akossi Bendjo de la Cité Esculape du Platea
On respecte les lois et le vote des ivoiriens.
Si la loi permet à BENDJO de se représenter, il le fera s’il le veut.
Si le vote est en sa faveur, il reste en place.
Les opinions personnelles ne l’emportent pas sur celle de la majorité.
Pop !!
Abon Mr Akossi avait dit donnez moi un seul mandat et le plateau étonnera le monde, hum…