Côte-d’Ivoire: La normalisation des années académiques en passe d’être effective à l’Université de Bouaké

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La normalisation des années académiques est en passe d’être effective à l’Université Alassane Ouattara. C’est le Président de cette Université, le Professeur Lazare POAMÉ, qui a donné cette information le samedi dernier au cours d’une rencontre avec la presse à Abidjan.

Ainsi, le Centre d’Entomologie Médicale et Vétérinaire (CEMV) avec le Master international, créé en partenariat avec l’Université de Montpellier, après avoir débuté l’année universitaire 2017 – 2018 en septembre 2017, compte l’achever en juin 2018. L’UFR des Sciences Médicales et l’UFR Communication, Milieu et Société (ex-Faculté des Lettres et des Sciences humaines) achèveront l’année 2017 – 2018 en juillet 2018. Suivront les UFR des Sciences Juridiques et de Sciences Économiques, qui termineront un mois plus tard, c’est-à-dire en août.

À l’exception de deux UFR, celles des Sciences juridiques et des Sciences économiques qui payent un lourd tribut de la réhabilitation sélective des deux campus de l’Université dont l’un, le Campus 1, est toujours en cours de réhabilitation, pour les autres structures de formation, le CEMV, l’UFR des Sciences médicales et l’UFR Communication, Milieu et Société, le Professeur Lazare POAME a affirmé qu’elles ont quasiment réussi à relever le défi de la normalisation des années universitaires.
Somme toute, la rentrée universitaire 2018 – 2019 débutera, pour l’ensemble des structures de l’UAO, en septembre 2018, conformément à une Décision du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, amplement diffusée dans les Universités publiques depuis octobre 2017. La normalisation des années académiques constitue, pour Madame le Ministre, l’un des principaux défis que doivent relever les Universités publiques de Côte d’Ivoire, par-delà la question de la qualité de la formation et de la Recherche.

Les cours en ligne et le système LMD

Dans le système Licence-Master-Doctorat (LMD), le cours en ligne n’est pas une spécificité marquante. Le cours en ligne est antérieur à l’entrée des Universités publiques de Côte d’Ivoire dans le système LMD. C’est désormais connu, le basculement de nos Universités dans ce système date de 2012. Or, la mise en ligne des cours, à l’Université de Bouaké, devenue Université Alassane Ouattara, a été amorcée en 2008 avec l’appui financier et technique de l’Agence Universitaire de la Francophonie. Des cours ont été expérimentalement mis en ligne par certains enseignants, notamment des Moocs, entendez simplement les Cours en ligne ouverts à tous. À cela, il convient d’ajouter les nombreux cours sur supports électroniques et les syllabus pour lesquels j’ai institué, en décembre 2017, un prix : le prix du meilleur syllabus produit par nos enseignants. Je n’oublie pas non plus la bibliothèque numérique, l’une des exigences du LMD. Pour ses étudiants les plus méritants et les plus actifs dans les entreprises de pacification des campus, l’UAO a déboursé la somme de vingt (20) millions de nos francs afin de permettre à chacun d’eux d’accéder gratuitement à la bibliothèque numérique internationale (ScholarVox International Cyberlibris) offrant ainsi près de quarante mille (40 000) ouvrages à chaque abonné. La qualité de la documentation mise à la disposition des étudiants garantit, à n’en point douter, celle de la formation qui, elle-même, facilite l’insertion professionnelle des diplômés.

Il importe donc de savoir que l’une des exigences fondamentales du LMD est l’harmonisation des diplômes en lien avec l’essence de l’Université et les besoins essentiels de la société.

Mais se pose toujours le problème de la valorisation effective des cours en ligne, souvent formulé en ces termes :

– Comment valoriser localement ou à l’échelle régionale (CAMES) les cours en ligne produits au prix de mille et un efforts ?
– Comment assurer loyalement et efficacement la reproductibilité et la diffusion des cours destinés à être mis en ligne ?

Les résultats au CAMES
La situation est globalement reluisante depuis le retour de l’Université sur son site, à Bouaké, en janvier 2012 et cela, grâce aux travaux de réhabilitation d’envergure entrepris par le gouvernement.

Un autre motif de fierté peut être trouvé dans les résultats obtenus par l’UAO au CAMES et sur le plan national :
– 100% au concours d’Agrégation de Médecine, de 2010 à 2016 ;
– 100% pour la titularisation au CTS CAMES Lettres et Sciences Humaines, session de juillet 2017 ;
– 100% pour l’obtention du grade de Maître-Assistant en Sciences Juridiques au CTS CAMES, session de juillet 2017 ;
– 100% pour l’obtention du grade de Maître-Assistant en Sciences Economiques au CTS CAMES, session de juillet 2017 ;
– Lauréate du Prix d’Excellence du meilleur Enseignant-chercheur de Côte d’Ivoire en 2016 et 2017 ;
– Lauréate du 2è Prix d’Excellence de la femme Chercheur de Côte d’Ivoire 2016 ;
– Lauréate du 2è Prix d’Excellence du meilleur Chercheur et promoteur de la recherche de Côte d’Ivoire 2017 ;
– Lauréate du Prix d’Excellence du meilleur étudiant de Côte d’Ivoire 2017 ;
– Lauréate du 2è Prix d’Excellence du meilleur étudiant de Côte d’Ivoire 2017 ;
– Lauréate du Prix national du meilleur Club de Paix des Universités et Grandes Écoles, concours organisé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ;
– Meilleurs étudiants de Côte d’Ivoire pour les phases nationales du concours des Olympiades Universitaires du CAMES, 2017.
Les recettes de la pacification de l’espace universitaire
La pacification de l’espace universitaire de l’UAO a été rendue possible par une série d’actions combinées :
– L’anticipation des problèmes par l’équipe dirigeante de l’Université à travers la dialogique héritée de la méthode érotématique;
– La conscience généralisée des défis à relever, notamment ceux de la Qualité et de l’image de l’Institution ;
– La création, sur la base de la méritocratie saint-simonienne, du Conseil Étudiant ;
– L’institution d’un Prix récompensant les Associations d’étudiants ayant œuvré ostensiblement pour le maintien de la paix sur les campus de l’UAO ;
– La création, au sein de l’université, d’une cellule de prévention et de gestion des conflits.

La réhabilitation des sites de l’université

Plus de cinq (5) années après le retour de l’Université sur son site, à Bouaké, l’Université de Bouaké, devenue Université Alassane Ouattara (UAO), peut se targuer d’avoir des locaux attrayants là où les travaux de réhabilitation ont pu être achevés. Je pense notamment au Campus 2 dont les infrastructures académiques font aujourd’hui la fierté de tous.
L’État de Côte d’Ivoire, en effectuant les travaux de réhabilitation des universités, était également soucieux des équipements qui leur faisaient cruellement défaut. C’est ainsi qu’à l’UAO, les bâtiments entièrement réhabilités ont pu être équipés en matériel de laboratoire (quatre laboratoires de langues programmés dont trois équipés et un laboratoire de Communication). Ceux en cours de réhabilitation, notamment les bâtiments de l’UFR des Sciences Médicales, recevront certainement les équipements scientifiques requis dès qu’ils seront fonctionnels. Quant au plaidoyer des étudiants demandant la construction de nouveaux Amphithéâtres et de nouvelles résidences universitaires, il m’offre l’occasion de signaler qu’il s’ajoute aux requêtes formulées par les Enseignants-chercheurs et le personnel administratif et technique qui constatent que les capacités d’accueil de l’Université sont largement dépassées. C’est peut-être le lieu d’opérer le distinguo entre deux programmes initiés par l’État pour assurer le bon fonctionnement des Universités : le programme de réhabilitation et celui de l’extension.

Le premier (la réhabilitation), pour faire baisser rapidement les tensions induites par la massification, est destiné à rendre fonctionnel l’existant. Le second programme (l’extension), pour enrayer les tensions, se propose de consolider les infrastructures existantes en dotant les Universités de nouveaux édifices. Dans cette phase de consolidation, les attentes des étudiants et des enseignants se font pressantes alors que les moyens de l’État sont de plus en plus limités. Consciente de cette situation et pour redonner de l’espoir à la communauté universitaire, la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Professeur Bakayoko-Ly Ramata, multiplie les contacts avec les bailleurs de fonds internationaux, l’objectif étant de construire, en un temps record et sans recourir au budget de l’État, des infrastructures universitaires pouvant garantir la compétitivité de nos Institutions d’Enseignement supérieur.

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