Côte d’Ivoire/Crise au parti de Gbagbo: Affi appelle la dissidence à arrêter de « travailler à la cassure » du parti

Manuella YAPI

Le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Pascal Affi N’Guessan, a appelé samedi à Abidjan la dissidence conduite par Aboudrahamane Sangaré depuis quatre ans, à arrêter de « travailler à la cassure » de l’ex-parti présidentiel, lors d’une cérémonie de présentation de vœux du Nouvel an.

« Arrêtons de travailler à la cassure du FPI, à moins que cela ne soit justement la mission de la dissidence pour aider (le chef de l’Etat) Alassane Ouattara à régner en maître sur la Côte d’Ivoire », a interpelé M. Affi N’Guessan, estimant que le camp Sangaré ne peut « s’entêter dans une posture qui fragilise le parti (que l’ex-président Laurent Gbagbo) a fondé et hypothèque son avenir ».Selon lui, « l’inefficacité et les limites » du boycott des élections, autour duquel la dissidence s’est « structurée » ces dernières années, sont « patentes », assurant que cette stratégie ne mènera pas à la libération de M Gbagbo, détenu à La Haye depuis 2011.

Les élections municipales et régionales prévues en 2018 « nous offrent l’occasion à tous, sans discrimination (…) de réparer en partie le gâchis de cette lutte fratricide », a insisté le président du parti qui a signifié que les candidatures sont « ouvertes à tous, frondeurs comme non-frondeurs ». Ces scrutins couplés constituent « un test de renaissance pour le parti et un tremplin » pour la présidentielle de 2020, selon Pascal Affi N’Guessan. « Nous irons aux élections partout, avec comme tête de liste le militant le mieux placé pour nous faire gagner », a affirmé M. Affi N’Guessan, face à environ 400 personnes venues lui adresser leurs vœux pour le Nouvel an, dans sa résidence à Cocody (est d’Abidjan).

Dans la même commune et quasiment au même moment, la dissidence organisait une cérémonie de présentation de vœux à leur leader, au cours de laquelle un congrès a été annoncé pour août. Avant l’annonce du congrès, M. Sangaré a rappelé l’organisation en avril de « la Fête de la liberté » à Gagnoa, la ville natale de M. Gbagbo. Une manifestation organisée annuellement par le FPI depuis 1991 pour célébrer l’instauration du multipartisme en Côte d’Ivoire en 1990.Lors de son allocution, la représentante des femmes du FPI, Christine Konan, a invité Affi N’Guessan à « prendre la décision qui s’impose » en organisant le 4e congrès, reporté à plusieurs reprises dans l’espoir d’une réconciliation entre les deux camps, pour « donner un nouveau souffle au parti » en vue des élections locales, car « la main tendue » à la dissidence « risque fort bien de ne jamais être saisie ». « Si nous voulons continuer à montrer (…) que nous avons une grande capacité d’endurance et de patience, nous risquons de périr au milieu des méchants et des extrémistes », a dit Mme Konan, sous des acclamations nourries. Depuis 2014, les deux tendances s’affrontent pour la direction du parti et pour déterminer la stratégie à adopter face au pouvoir en place.

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