Par Connectionivoirienne.net Justice ivoirienne –
Ouverte le lundi 22 janvier 2018, la semaine de l’Avocat organisée par le barreau ivoirien referme ses portes ce samedi 27 janvier 2018 après une sortie détente sur la lagune Ebrié. Mardi dernier, lors de la cérémonie officielle d’ouverture, une importante conférence-débat sur le thème « De qui sommes-nous les fils ? » s’est tenue à l’auditorium de Cerrae-Uemoa. Il s’agissait pour le conférencier principal le Bâtonnier Emmanuel Assi, à travers l’histoire du barreau ivoirien, de rappeler aux Avocats leur rôle majeur de défenseur de la justice.
Cette cérémonie d’ouverture était présidée par le président du Conseil constitutionnel Koné Mamadou qui n’a pas manqué de répondre par moments à des questions des participants. A la question d’un participant accusant les anciens d’avoir abandonné les jeunes Avocats dans les prétoires, le juge constitutionnel a livré cette opinion sur la profession : « Il n’y a aucune adversité entre avocats et magistrats. Quand on respecte la justice et qu’on se respecte mutuellement, à ce prix on peut évoluer. (…) Quand je dis aux jeunes Avocats d’être honnêtes et non corrompus, ils répondent que si toute la Côte d’Ivoire est corrompue pourquoi pas nous ? Je leur réponds que toute la Côte d’Ivoire n’a pas prêté serment. » C’est avec un petit pincement au cœur que l’inventeur de la notion de l’« éligibilité dérivée » s’est adressé à l’auditoire en annonçant qu’il est à la retraite depuis trois semaines en tant que magistrat et qu’il ne sera plus là après son mandat au Conseil constitutionnel.
En ce qui concerne le thème principal de la conférence, l’ancien Bâtonnier de l’ordre des Avocats de Côte d’Ivoire Emmanuel Assi, relatant l’histoire du barreau a révélé qu’aux origines, sur les onze premiers Avocats devenus Bâtonniers, seuls, trois étaient d’origine ivoirienne. Le barreau ivoirien, selon lui, a été d’abord l’affaire des expatriés français. Même le premier Bâtonnier d’origine ivoirienne, Kouamé Benzème, vivait en France où il avait fait ses études pour devenir le premier Avocat ivoirien. « Cela s’explique par le fait que les jeunes ivoiriens n’ont pas été attirés par le métier tôt. (…) Ce n’est que dans les années 70 qu’ils s’y sont intéressés. Quand ils s’installent le mouvement contraire se produit avec le départ des expatriés », a-t-il expliqué avant de conclure son intervention par cette ouverture : « Il ne m’appartient pas de tirer la leçon. C’est à vous qu’il appartient de savoir d’où vous venez. »
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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