Par Connectionivoirienne
Très remontés contre le décret du 6 décembre 2017 portant interdiction d’importation des véhicules d’occasion de plus de 5 ans, des transitaires réunis au sein d’un collectif ont animé mercredi 24 janvier 2018, une conférence de presse à Port-Bouet. Ce sont le Syndicat de la nouvelle génération de transitaires et importateurs de véhicules d’occasion (Sngtivoci) amené par Cyril Djéhi-Bi et le Collectif des importateurs et transitaires de Côte d’Ivoire de Koné Adama.Devant les journalistes, ils ont donné les raisons pour lesquelles ils rejettent le décret pris en conseil des ministres. Ils sont allés plus loin en dénonçant la posture du ministre des transports qui d’après eux serait fermé à tout dialogue, tout le contraire de son collègue du Commerce et des Pme qui serait plus sensible à leurs revendications.
« Cette mesure a été prise sans aucune concertation préalable avec tous les acteurs du transport. L’application de ce décret aura des répercussions désastreuses à court, moyen et long terme sur la population ivoirienne », indique M. Djéhi dans son propos liminaire en même temps qu’il attaque les raisons avancées par le gouvernement pour justifier cette mesure. Pour les transitaires et importateurs, sur les 600 morts enregistrés en 2016 dans les accidents de la route, seulement 4% de ces accidents sont imputables à l’état défectueux des véhicules selon des chiffres du Groupement des sapeurs-pompiers militaires (Gspm). ‘’L’âge des véhicules n’est pas le problème de fond de la sécurité routière’’, en déduit-il, estimant qu’il faut plutôt s’appesantir sur les autres facteurs d’accident à savoir, le non-respect du code de la route, la vitesse, l’alcool au volant, l’indiscipline et le mauvais état des routes.
De même, ils rejettent l’argument de pollution de l’environnement évoqué. Pour les conférenciers, si cette décision venait à être appliquée dans les deux mois, délai de rigueur, c’est au moins 52,94 milliards de FCFA que l’Etat va perdre rien que pour les vignettes auto. En ce qui concerne le secteur, c’est au moins un millier d’emplois directs qui seront perdus ainsi que des millions d’emplois indirects. Simplement parce que disent-ils, aucun ivoirien ne serait intéressé par un véhicule d’occasion sorti du port à un coût de plus de 10 millions de FCFA, coût induit par ce nouveau décret rien que pour un petit véhicule de transport.
Pour finir ils ont fait les propositions suivantes au gouvernement : – l’application de la proposition du ministère du commerce c’est-à-dire 7 ans d’âge limite pour les véhicules importés, la 8e année soumise à une amende de 200 mille FCFA et 10 mille FCFA par année supplémentaire au-delà de 8 ans – 10 ans d’âge limite pour les véhicules de tourisme et 20 ans pour les camions sans amende. Si ces mesures d’accompagnement ne sont pas prises, les transitaires projettent de grandes manifestations allant jusqu’au blocage des activités portuaires et du guichet unique. Quant au collectif de Koné Adama, il exige la démission du ministre des Transports qui aurait selon lui, mal informé le président de la République et affiché une complicité avec les concessionnaires locaux de véhicules neufs.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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