Ouvert le 17 janvier dernier devant la Cour d’Assises de Versailles, le procès d’Alain SIMION-MONFAITE, assassin présumé en juin 2015 de la jeune ivoirienne Marie-France Ozigré Ourigalagnon a pris fin le 19 janvier sur un verdict lourd : 20 ans de prison.
Pour aboutir à ce verdict, il a fallu passer par différents moments où les larmes ont souvent alterné avec une certaine colère de la famille de la victime. Ce fut ainsi le cas à l’entrée de l’accusé dans la salle d’audience ; découvrant pour la première fois celui qui avait porté 5 coups de couteaux à leur fille, Véronique Ahinon, l’une des tantes qui avait recueillie et élevée Marie-France depuis son plus jeune âge en côte d’ivoire ne put réprimer sa colère et ses pleurs, suivie en cela par les autres proches.
Le passage de la quinzaine de témoins sera également un autre moment d’émotions fortes car à travers les différents témoignages, la cour tout comme les proches ont pu vu le déroulement des tragiques évènements. L’on apprendra ainsi que Marie-France avait décidé deux mois avant sa mort de rompre sa relation amoureuse avec l’accusé Alain SIMION qui se montrait jaloux et oppressant au point qu’elle en avait peur. Ayant échoué à la reconquérir, l’homme éconduit est revenu de la Guadeloupe en vue d’assassiner la jeune fille de 25 ans là où lui prétendra être venu s’expliquer avec elle. Préméditation donc, a estimé la cour ; justifiée qu’elle était par le fait que l’accusé avait été vu s’introduisant clandestinement dans le garage de l’immeuble, organisant sa fuite en bloquant la porte dudit garage, guettant une sortie de Marie-France dans les escaliers et portant des gants en plein mois de juin, soit en été etc.
Le procès avait cependant failli tourner à l’avantage de l’accusé lors du passage de l’expert psychiatre Frantz Prosper. Réussissant à jeter un doute sur la responsabilité de SIMION-MONFAITE, cet expert parmi les plus réputés en France a verra ses conclusions taillées en pièce par Maîtres Seri ZOKOU et Ibrahima FATY, avocat des parties civiles.
Lorsqu’ils plaideront plus tard, avant le réquisitoire imparable de l’avocate générale, les deux avocats restitueront dans un portrait émouvant la personnalité de la défunte, son parcours tragique de même que les failles et incohérences du récit de l’accusé.
La plaidoirie, il faut le reconnaître de grande qualité de l’avocate de la défense, Maître BEYREUTHER-MINKOV ne permettra pas de renverser la vapeur en faveur de l’accusé. Tenant compte néanmoins du parcours socio-professionnel de l’accusé exempt de toute tache, de son âge avancé, de l’absence de tout antécédent judiciaire, etc. le jury, tout en reconnaissant à Alain SIMION-MONFAITE quelques circonstances atténuantes, lui infligera toutefois une peine de 20 ans de prison, au grand soulagement des familles, là où l’avocate générale avait requis entre 18 et 20 ans. Quant à la famille du condamné, elle a eu la dignité de demander pardon à celle de Marie-France à l’issue du prononcé, à la suite de l’accusé lui-même qui avait formulé quelques excuses lors de sa prise de parole finale. Marie-France Ozigré, affectueusement appelée Colby peut désormais reposer en paix et sa famille, faire son deuil.
Correspondance particulière
SK
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