Côte d’Ivoire 2020 ! Top départ pour une émergence ! Utopie ou réalité ?

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Nicolas K. DeBotro

La C.I portée par l’administration ADO essaye de rattraper son retard. La ligne d’horizon étant le top départ pour l’émergence 2020 !
Alors, utopie ou réalité ? Face aux défis immenses, à la corruption administrative et financière qui semblent être un sport national très prisé, ce pays sera-t-il à la hauteur ? Attendu que le rapport au temps est très fugace, que tout va très vite et, qu’il est difficile, voire fatal d’accumuler du retard, quelles seraient alors les bonnes recettes !?
Mais avant, il est bon d’émettre le préalable de savoir, quels sont les 4 critères pertinents et essentiels à une quelconque émergence, selon les experts en développement :

– 1-Le pays donné doit enregistrer une croissance économique potentielle, supérieure à 5%,
– 2-La population, jeune, de ce dit pays doit être éduquée ; et la croissance démographique doit être notable, à partir de 100 millions d’habitants afin de constituer un vrai marché domestique important,
– 3-Le pays se doit d’avoir une économie diversifiée et, non dépendante exclusivement des exportations de matières premières ; l’industrie et les services doivent être développés,
– En 4ème point, pour compléter tous ces précités, ce pays se doit d’avoir une solide stabilité politique avec des institutions stables. Permettant une mise en place de politiques économiques/sociales de longue durée, ainsi que la construction d’infrastructures en tous genres. Dotant au mieux les villes pour décentraliser l’aménagement du territoire, évitant ainsi l’exode rural massif vers la grande métropole urbaine et son lot de problèmes connus…

A la lumière de ces points mentionnés, la C.I s’inscrit-elle dans ce schéma ? Tient-elle le bon bout ou du moins en partie ?

Pour l’anecdote corroborative, une mesure prise récemment, concernant la nouvelle limitation d’importation de véhicules d’occasion (alors même que bien de pays, tel le Sénégal y ont renoncé après s’être cassé les dents car contreproductif, au même titre que l’abrogation des visas d’entrée sur leurs territoires), qui rentrerait en vigueur courant de l’année 2018, a provoqué une levée de bouclier, attendu qu’à cela s’ajoute l’importante taxe douanière avoisinant les 35 à 45 % sinon plus. Cet onde de choc est venu mettre en partie à nu, le fait qu’on ne peut parler d’émergence sans associer/inclure la puissante diaspora. Car nombre de ces hommes et femmes sont d’importants opérateurs économiques, notamment dans le secteur des transports. A cet effet, ils ont cru fermement au libéralisme prôné par le président ADO. Mais hélas certains se retrouvent sur place, confrontés à cette puissante corruption administrative et financière érigée en sport national, saupoudré le tout de cette gabegie de fonctionnaires, aptes en tout temps à racketter sans vergogne et sans limite, quel que soit le poste frontière. Une vraie gangrène !
Alors, la question qui se pose est de savoir si, le formidable effort du VRP de luxe qu’est le président ADO pour vendre le pays aux quatre vents n’est pas un peu sapé et un peu vain ? Car, si en définitive les simples gens de bonne volonté, croyant mordicus au libéralisme sans entrave (notamment ceux nombreux de la diaspora) et ne peuvent rien y entreprendre sans y perdre toutes les plumes et économies, de quoi parle-t-on alors ? Sachant que la part belle est faite aux superbes grands groupes étrangers, quel est alors cet avenir tant prôné et cette émergence sans les dignes fils et filles du pays ?
Ce retour chez soi ! Dans son chez soi sans tracas, l’esprit libre et finalement apaisé au pays des ancêtres, réalité ou sinécure ?

Sachant que la concurrence est hyper rude ! Tous ces pays, voire micro-états sont tous en positionnement émergence pour les X années à venir. Assisterons-nous alors à une forme de mercenariat, des diverses diasporas soucieuses de regagner le continent-mère, dans les pays les plus offrant ? Dans des zones de facilitation/développement de divers business sans tracas ? Incluant des investissements à volet très social, permettant de fixer/former sur place la jeunesse ? Et surtout en définitive, n’est-ce pas que d’arriver à participer pleinement aux efforts de créations de vraies richesses nationales ?
Ou alors, les dits responsables politiques (notamment d’Afrique noire) seront-ils assez malins pour faire des blocs de consolidation de leurs zones économiques et géographiques afin d’en faire de vrais hubs d’industrialisation ? Voire au besoin de gigantesque zone off-shore permettant d’attirer au maximum des investissements permettant de sortir du sous-développement par un vrai effort comme l’on fait « les dragons d’Asie » ?

Enfin, pour paraphraser l’approche des experts en développement, gageons qu’à charge pour l’administration ADO de revoir bien des copies, que les suivis/vérifications/sanctions soient de mise en garantissant la sérénité à l’évocation de : « la destination Côte d’Ivoire » pour une émergence gagnante et inclusive dans un grand marché sous régional d’un peu plus de 350 millions d’habitants !
Bonnes année 2018 à tous !

Nicolas K. DeBotro
Managing Director/Journalist Consultant KGC Ltd UK – Group Africaé-Lak Corp Holding
Atlanta/Paris/Manchester/Tokyo/Montréal

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2 réflexions au sujet de “Côte d’Ivoire 2020 ! Top départ pour une émergence ! Utopie ou réalité ?”

  1. Je ne sais pas d’où vient le chiffre de « 100 millions comme » comme élément déterminant du statut de l’émergence. Voyons ! Qui a dit que les Etats ayant ce statut ont tous franchi ce seuil ?

    Pour le reste, c’est un objectif à saluer. Un objectif ambitieux comme les pays qui se sont métamorphosés de l’est à l’ouest l’ont fait.

    Nous avons du boulot à accomplir, sans aucun doute. Rappelons-nous d’où nous venons. Nous sortons d’une guerre inique causée par un ignare et fainéant dont l’intérêt personnel de sauver son fauteuil a détruit ce pays. Ne l’oublions pas ! Que l’objectif soit atteint en 2020 ou pas, nous avons et aurions pris un virage sérieux dans ce sens. C’est de là que sort la satisfaction. Et le prochain pouvoir pourra poursuivre le travail déjà abattu.

    Il faut être aveugle pour ne pas le voir, nous avons fait des bons énormes depuis 2011. Juste 6 ans… A peine 7.

  2. Les organes spécialisés de l’UA donnent la date de 2063 pour l’Emergence globale de l’Afrique. Tenant compte des contingences réelles auxquelles sont confrontés les Pays du Contient. D’ici là et en dehors des locomotives qui ont le poids humain et matériel pour y parvenir à très court terme (tels le Nigeria, l’Egypte, le Maroc, l’Afrique du Sud, …), certains devanceront le gros du lot (Ghana, Kenya,…). Peut-être faut-il remercier Ouattara d’avoir mis « son peuple » dans une perspective l’emmenant à sortir de ses comportement anachroniques en dichotomie totale avec une envie d’avancer (je les ai vu à l’œuvre dimanche à Abobo, et il est franchement improbable qu’une évolution de mentalité mesurable intervienne avant encore une génération). Avant lui, Bédié s’y essayait avec l’Eléphant d’Afrique et Gbagbo avec la Refondation. À raison : un grand projet qui fédère, rassemble et fait regarder tout le monde dans la même direction, permet d’effectuer des sursauts (à défaut de sauts ou de bonds en avant), ce qui est déjà bon à prendre. Ça c’est pour la pommade.

    Pour la vérité crue et dure, 2 ans dans l’état actuel des choses, n’est pas tenable. Et même dès l’annonce de départ, le bon sens recommandait le scepticisme. Si la structure économique de pays comme le Ghana adossée à des années de démocratie vraie et de stabilité politique ne leur a permis qu’il y a très peu de temps d’être classés pays à revenus intermédiaires, ce n’est pas nous qui alignons coups d’Etat, rébellions, sécessions, scissions, schismes, guerres civiles, exil, mutineries, justice à l’envers, rattrapage ethnique, etc qui y arriverons en 6-7 ans. En attendant, inutile de se branler : un résultat est atteint ou ne l’est pas. Je n’ai jamais ouïe dire qu’un élève a PRESQUE EU son baccalauréat. Soi il l’a eu, soit il a échoué.

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