Un planteur de Côte d’Ivoire devrait pouvoir « commercialiser sa récolte au Ghana » voisin (Président syndicat, ITW)
Hamsatou ANABO
Le président du Syndicat national agricole pour le progrès de Côte d’Ivoire (SYNAP-CI), Moussa Koné, a affirmé, lundi à Abidjan, qu’un planteur ivoirien devrait pouvoir « commercialiser sa récolte de cacao (dont le pays est premier producteur mondial) au Ghana » voisin, une vente interdite par le gouvernement ivoirien, dans une interview accordée à ALERTE INFO.
Pourquoi le syndicat a demandé un audit de la filière Cacao ?
De novembre 2016 à janvier 2017, les paysans avaient toutes les difficultés pour commercialiser leur cacao. Les exportateurs nous expliquaient que comme le prix a chuté (de 1.100 à 700 FCFA), il fallait s’en remettre au fonds de soutien. Nous avons constaté l’absence de ce fonds. On a donc saisi l’Etat pour faire un audit sur le fonds de soutien (et la gestion de l’ensemble de la filière café-cacao) qui est constitué par des cotisations des paysans et censé servir de compensation en cas de difficultés … selon les échos que nous avons, le résultat de l’audit mené par le cabinet KPMG est catastrophique et qu’il y a eu un détournement de plus de 67 milliards FCFA. Il se dit que les faits sont tellement accablants pour les décideurs que les conclusions de l’audit seraient confidentielles. Chose que nous déplorons d’avance.
Pensez vous que le Conseil café cacao (CCC) ne remplit pas sa mission ?
Le CCC ne joue pas le rôle qui lui a été attribué. Le CCC n’a pas de statut juridique. On ne peut pas créer une structure par décret présidentiel, sans présenter cette structure aux députés pour qu’ils adoptent une loi en conséquence. Or, le CCC est créé depuis 2012. Juridiquement, le CCC est dans le faux. On crée une structure fantôme qui gère le revenu des planteurs. En cas de perte, quelle loi sera appliquée pour sanctionner ses dirigeants ? Puisqu’ils ne sont concernés nulle part par une loi. Le gouvernement peut dissoudre du jour au lendemain le CCC, s’il voit que les choses ne vont pas. Vu tout ça, nous estimons que la libéralisation du secteur est mieux. Comme ce fut le cas entre 2002 et 2010. Ainsi, les paysans pourront directement entrer en contact avec ceux qui ont besoin d’acheter leur cacao. Nous avons cotisé durant cinq ans pour que si les prix montent ou baissent à l’international, nous n’ayons pas de problèmes. Mais une fois que le prix a chuté, l’Etat n’a pas pu honorer ses engagements. Jusqu’à ce jour, on continue de réclamer les 400 FCFA/kg de manque à gagner dont le CCC nous a assuré le remboursement. On n’a pas encore obtenu gain de cause.
Avec la chute des cours du cacao, est ce qu’il y a des producteurs qui vendent leurs récoltes au Ghana où le Kilogramme est à 900 FCFA ?
Il y a quelque temps, un militaire a tué un planteur qui allait commercialiser son cacao au Ghana (où le kg est fixé à plus de 900 FCFA) pour avoir un meilleur prix. Et personne n’en parle, c’est comme si quelque chose de normal s’était passé. Comment on peut empêcher les planteurs d’aller chercher un meilleur rendement. Ce n’est pas la nation qui produit le cacao. Chaque planteur crée sa plantation pour subvenir à ses besoins et ceux de sa famille. Ce n’est pas normal qu’un planteur soit empêché (par le gouvernement) d’aller vendre son cacao au Ghana, c’est un abus. Si ce n’est pas dans le secteur du cacao, je n’ai jamais vu ça. De nos jours, toutes les coopératives sont créées selon l’acte uniforme OHADA, qui permet de franchir les frontières pour aller chercher un meilleur prix. La réaction du gouvernement est donc paradoxale. Où dans le monde on peut voir qu’on empêche quelqu’un d’aller revaloriser ailleurs ce qu’il produit.
Qu’attendez-vous de la part du Conseil café cacao ?
Nous allons continuer à mettre la pression sur le CCC pour être remboursé. Auquel cas, nous allons déposer un préavis de grève, et tout bloquer afin que tous sachent que les planteurs ne sont pas contents.
13 responsables de coopératives qui sont actuellement incarcérés. Par la faute de la chute des cours, ces coopératives ont collecté auprès des planteurs le cacao à 1.100 FCFA mais qui a été finalement vendu à 700 FCFA. Nous demandons à être remboursés.
Est-ce une bonne idée de déloger des planteurs qui vivent dans les forêts classées ?
Normalement, les forêts classées doivent être protégées. Mais s’il n’y a plus aujourd’hui de forêts classées, c’est essentiellement la faute à la guerre. Pendant la guerre, ceux qui les protégeaient ont pris la fuite. Notre syndicat avait proposé que ceux qui occupent (et ont détruit) ces forêts soient associés à leur reconstitution. Il faut que le gouvernement cède aux occupants des aires, pour qu’ils puissent faire l’agroforesterie. Les experts affirment que les cacaoyers peuvent produire sans déranger l’évolution de la forêt. Quand la forêt va se reconstituer totalement, le planteur sera alors obligé de s’en aller. Mais d’ici là, il aura déjà gagné assez pour lui permettre de se reconvertir. On est d’accord avec le gouvernement sur le fait qu’il faut protéger les forêts classées, sinon le cacao et d’autres cultures durables seraient menacées. On constate ces dernières années un changement climatique, la sécheresse perdure de plus en plus. Nous sensibilisons nos membres qui se trouvent dans les forêts classées en leur disant que leur présence là-bas n’a pas d’avenir. Nous leur expliquons qu’il faut commencer à s’organiser pour que l’argent qu’ils gagnent dans leurs plantations puisse leur permettre d’aller entreprendre d’autres activités. Envoyer des gens pour déloger de force les planteurs ne changera rien.
Il y a des structures d’Etat qui ont érigé des barrages à des entrées de ces forêts. Les planteurs leur paient 30.000 FCFA pour pouvoir sortir leurs produits. Il y a un problème sérieux de corruption. Comment dans ces conditions les choses peuvent prendre fin ?
Alerte info/Connectionivoirienne.net
En voici un qui cherche la guerre. Mais il semble déjà prêt : un lance-pierres sur son bureau. 🙂
Encore un autre semi-lettré à qui on a donné une tribune pour montrer à quel point il ne voit pas plus loin que le bout de son nez (en bon égoïste typique africain qui ne pense qu’à lui et à son compte bancaire), surtout quand on sait que le cacao représente 15% du PIB du pays et plus de 50% des recettes d’exportation
Donc Moussa Koné et les membres de son syndicat peuvent aller vendre leur production au Ghana, mais après qu’ils aillent aussi se soigner eux et leurs familles dans les hôpitaux ghanéens, qu’ils scolarisent leurs enfants au Ghana, etc…Parce que quand on ne veut pas contribuer aux recettes fiscales de son pays, on n’a pas le droit de jouir des efforts des autres contribuables.
@petitbaleze
je suis absolument d’accord avec toi.le fait que ce syndicaliste demande à êtreremboursé est tout à fait légitime. qu’ilmette la pression sur le CCC, cela va de soi.mais a vouloir vendre sa production auGhana, il lui faut réfléchir par deux fois.ça me une phrase des maires lors des mariages.« unis pour le meilleur et pour le pire »il s’agit toutefois là d’un consentement mutuel.hors, en ce qui concerne notre syndicaliste, il estivoirien. il est lié à son pays par le sang. pas parconsentement. il me fait penser à un enfant qui:chaque fois qu’il est midi ou 19h,sa mère lui réserveun bon plat. il se nourrit grassement.un jour, le père ayant des problèmes financiersdemande à la mère de ne plus produire qu’un seulplat et de faible consistance, le temps que sesaffaires reprennent.notre cher syndicaliste ira sans état d’âme vivrechez le voisin, nonobstant que chez eux on arrêtejamais de manger bien.