Par Connectionivoirienne
La fédération nationale des commerçants et acteurs du commerce de Côte d’Ivoire (Fenacci) a tenu une conférence de presse mercredi 27 décembre 2017 au Plateau pour se prononcer sur les incessants incendies de marchés en Côte d’Ivoire.
Cette faitière de commerçants présidée par Farikou Soumahoro, conseiller économique et social et conseiller municipal, a dressé un bilan catastrophique. De 1986 à 2017 ce sont 69 marchés et autres lieu de commerce qui ont été ravagés par les flammes selon la Fenacci. Les derniers incendies en date sont ceux d’Abengourou le 22 décembre et Yamoussoukro, le 24 décembre 2017 dont les bilans des dégâts ne sont pas encore établis.
Et Farikou Soumahoro de tirer sur la sonnette d’alarme : « Les acteurs du commerce ne peuvent plus assister impuissants à la mort, à grand feu, de leurs entreprises, au tarissement de leurs sources de revenu. De ce qui précède, le conseil d’administration de la fenacci annonce son intention de porter plainte contre x pour incendies et destruction de biens appartenant à autrui ». Cette plainte, explique-t-il, sera cette fois-ci, déposée chez le procureur de la République et la Fenacci se donnera les moyens de suivre ce dossier. « Les plaintes étaient déposées par les maires. Cette fois-ci, nous-mêmes, nous allons déposer une plainte auprès du procureur », se révolte-t-il. Pour lui, il y a souvent des intentions criminelles derrière ces incendies, surtout à la veille des grandes fêtes et il est temps d’y mettre fin.
Analysant la situation, Farikou Soumahoro a pointé un doigt accusateur sur les maires qui n’associeraient pas les commerçants à la construction des marchés par des promoteurs privés. « Des maires voulant gagner plus, installent les commerçants là où ils ne devaient pas être. Or si le commerçant est installé là où il ne doit pas être et qu’il paie des taxes, il se sent légitimé », a dit le conférencier pour décrier le désordre et l’anarchie sur les marchés. Le conférencier a également révélé que les promoteurs privés ne sont pas inquiétés en cas de sinistre car aucune clause des contrats avec les mairies ne les contraint à participer à l’indemnisation des sinistrés. « Les promoteurs des marchés ne font absolument rien pour les commerçants », fustige-t-il avant d’inviter l’Etat à une forte implication dans les solutions à ces récurrents incendies de marchés.
Le Pca de la Fenacci qui envisage de rencontrer le Premier ministre pour présenter la stratégie de son organisation face à ces drames, estime à l’avance que l’Etat doit prendre un décret pour rendre l’assurance des commerçants obligatoire afin de minimiser les risques. A cette conférence de presse, Farikou Soumahoro avait à ses côtés Lamine Ouattara, président national du Conseil fédéral des commerçants de Côte d’Ivoire. Lequel a, lors d’un point de presse le 27 octobre 2017, déclaré qu’aucune maison d’assurance en Côte d’Ivoire ne serait disposée à assurer des commerçants en raison du flou sur la propriété des lieux de commerces, notamment les marchés construits par des promoteurs privés.
Notons que le ministère de l’intérieur a annoncé ce jeudi, une réunion d’urgence sur les incendies de marchés. Des mesures urgentes sont attendues.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
Eh bêh, ce n’est pas trop tôt. Comme nous le disions tantôt, il est inadmissible que ces tragédies se répètent sans que la sonnette ne soit tirée par les commerçants et le gouvernement. C’est alarmant tout ça. Des à présent, des missions (de contrôle) doivent être effectuées par les services appropriées sur les marchés de toutes les (grandes) villes du pays. Les mairies doivent être diligemment impliquées avec l’appui du Ministère dans ce processus. Aussi, faudrait-il que des mesures sécuritaires (plus) strictes soient adoptées.
Evidemment, tout ceci ne sera que de la poudre aux yeux si les principaux acteurs que sont les commerçants ne sont impliqués. Il faut les sensibiliser à « coups de marteaux » sur la tête (à prendre au figuré bien entendu !) que les premiers et gros perdants seront eux en cas de non-respect de ces mesures de sécurité. Et puis, il faut leur apprendre à dénoncer également si d’aventure ils constataient des branchements suspects/illégaux ou dangereux d’autres personnes. Le silence peut etre en effet tragique et même mortel.
Cela est une crise et doit être traitée de la sorte par les autorités compétentes municipales et ministérielles.
(On se rappelle que sur le même sujet connexe dont je parle, un ignorant bon teint et aigri congénital s’élevait de son trou de rat pour accuser les Dioulas et étrangers pour ces incendies. Quand nous disons que ces éléments sont des abrutis de la pire espèce qui s’autoproclament intellectuel !)
A bon entendeur !