Selon le dernier rapport du club du sahel et de l’Afrique de l’ouest (Csao) publié en décembre 2017, la réserve régionale de sécurité alimentaire constitue la troisième ligne de défense en cas de crise alimentaire et la force conjointe militaire du G5 Sahel est une garantie pour sa sauvegarde.
La crise en Libye a fait naître sur le continent africain des réseaux terroristes, principalement dans les pays du sahel. Ansar Sharia, Etat islamique, Aqmi et alliés, Ansar Dine, Mujao et Boko Haram font chaque jour des victimes mais aussi mettent en danger la sécurité alimentaire dans la région. La future force militaire régionale baptisées FC-5GS (coalition militaire du Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie) qui a pour principal objectif, la lutte contre le terrorisme dans le sahel pourrait se voir confier une seconde mission. Celle de protéger la réserve régionale de sécurité alimentaire installée sur quatre zones d’entreposage. Principale composante de la Stratégie régionale de stockage de sécurité alimentaire de la CEDEAO, la Réserve régionale de sécurité alimentaire constitue une troisième ligne de défense en cas de crise alimentaire, après les stocks de proximité à l’échelle locale/communautaire et les dispositifs nationaux. Adoptée par la CEDEAO en février 2013 lors de la Conférence des chefs d’État à Yamassoukro, la réserve est un outil important de solidarité régionale. Elle comprend un stock physique (un tiers) à même d’assurer un approvisionnement rapide et une réserve financière (deux tiers) permettant de réduire les coûts et de diversifier les formes d’assistance alimentaire. La CEDEAO et ses partenaires ont commencé à mettre en place le stock physique, réparti sur quatre sites d’entreposage. Entre le Niger et le Nigéria, entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, entre la Guinée et la Sierra Leone et au sud du Sénégal.
Les ports de Dakar (Sénégal) et de Tema (Ghana) ont été identifiés pour le recours à d’éventuelles importations. Le stock physique sera principalement constitué de produits locaux (céréales, tubercules et autres produits nutritionnels en phase avec les habitudes alimentaires locales). Il sera constitué à travers des contrats d’achat directs établis avec des organisations paysannes, des contributions des pays et autres appels d’offres. La région cible une capacité de stockage totale d’1 million de tonnes d’ici 2020. Une composante « bétail » est en cours de formulation. La réserve bénéficie du soutien politique de la communauté internationale à travers le G20.
Il faut rappeler que le Club du sahel a été créé en 1976 à Dakar dans le but de mobiliser l’attention et le soutien de la communauté internationale suite aux terribles épisodes de sécheresse et de famine des années 70 et 80 au cours desquels plus de 100.000 personnes ont trouvé la mort. Aussi, l’avenir du sahel devenant de plus en plus dépendant de l’Afrique de l’Ouest, le club a élargi en 2001 son mandat et son champ géographique à l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest pour devenir le Club du sahel et de l’Afrique de l’ouest (CSAO).
Il a pour mission de promouvoir des politiques régionales à même d’améliorer le bien-être économique et social des populations ouest-africaines. Il comprend 17 pays pour une population de 370 millions d’habitants (Bénin, Burkina Faso, Cabo Verde, Tchad, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone, Togo), 3 organisations régionales (Cedeao, Uemoa, Cilss), 9 partenaires de développement (Autriche, Belgique, Canada, UE, France, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse, USA) et 3 observateurs (Banque mondiale, Nepad, Roppa). Plateforme internationale indépendante, le secrétariat du CSAO est hébergé au sein de l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à Paris.
Philippe Kouhon
Afrikipresse.fr
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