Soro parle en Côte-d’Ivoire: Ce n’est pas à l’Assemblée nationale ici que je vais m’enrichir

Le Président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, a présidé le jeudi 21 décembre 2017 au sein de l’hémicycle, les sessions plénières pour la validation de la Loi budgétaire de l’année 2018.

Au terme des travaux, il a répondu aux bruits qui courent au sujet de sa gestion du budget de l’Assemblée. Des bruits relayés par la presse et dans lesquels il est accusé d’utiliser l’argent de l’Assemblée nationale à des fins personnelles. Ci-dessous, la réaction de Guillaume Soro.

«Mesdames et Messieurs, il y a quelques jours vous avez discuté du budget de l’Assemblée nationale. J’ai lu dans la presse, certaines déclarations de nature à tenter de me discréditer. Je ne parle pas du député Anoblé Félix. Il a posé sa réclamation et a été très clair. J’ai vu comment les journalistes ont tenté de le tirer ou de lui soutirer des choses. Mais, il a été très correct. En revanche, il y a des Députés qui, sous le couvert dit-on d’anonymat, ont porté des accusations me concernant. Et depuis plusieurs mois, ils ont tenté de faire courir le bruit que, parce que le Président de l’Assemblée nationale que je suis fait des voyages à l’extérieur, dort dans des hôtels luxueux en Europe, les Députés ne pouvaient pas être augmentés. Ils disent aussi que j’aurais entre 200 et 500 conseillers payés sur le budget de l’Assemblée nationale. Je tiens à dire que je n’accepterai pas la manipulation. Je voyage et je dors dans des hôtels avant de devenir Président de l’Assemblée nationale.

J’ai été Premier ministre de ce pays pendant plus de 5 ans. J’ai appris dans un journal qu’à l’Assemblée nationale, j’ai un Fond de souveraineté et que c’est sur ce Fond que je prends pour aider le Président Blaise Compaoré. Laissez-le tranquille là où il est. Il n’existe pas de Fond de souveraineté à l’Assemblée nationale. J’ai été Premier Ministre. Oui, le Premier ministre a un fond de souveraineté. Pascale Affi N’Guessan est là et sait de quoi je parle. On ne parle pas en termes de centaines de millions. On parle de Milliards F CFA. A l’Assemblée nationale, j’ai ce qu’on appelle les frais d’hôtels. C’est disponible. Je demande aux services de l’Assemblée nationale de donner le budget aux Députés. D’ailleurs, Monsieur le Président de la Commission (Il s’adresse à Sanogo Mamadou, Président de la Commission des affaires économiques et financières de l’Assemblée. Ndlr), qu’est-ce que je vous ai dit lorsque vous êtes venus me voir ?

« Je suis prêt à renoncer à mon salaire … »

Je vous ai demandé de remettre le budget de l’Assemblée à tous les Députés et qu’ils regardent en toute transparence. S’ils pensent qu’avec les 23 milliards F CFA, ils peuvent avoir le double de leurs salaires, mais qu’ils prennent tout. Je suis même prêt à renoncer à mon salaire pour qu’ils prennent. Mais, je ne peux pas accepter que des manipulateurs tentent de faire croire aux Députés que mes voyages … Mais enfin, j’ai fait combien de voyages en 2017 ? Les micros dans lesquels vous parlez, pensez-vous que c’est l’argent de l’État de Côte d’Ivoire ? C’est l’argent de mes voyages. Quand je venais ici à l’Assemblée nationale, tout était cramé. Mon bureau a été réhabilité parce que je suis allé aux États-Unis qui nous ont donné 13 millions de dollars (7,150 milliards F CFA). Et je leur ai demandé de faire des Séminaires et autres pour les Députés. C’est donc avec de l’argent venu des Etats-Unis que mon bureau a été réhabilité. Donc, arrêtez. Arrêtez la manipulation. Je voudrais terminer par ceci. Aussi-bien, les dispositions qu’on prend à l’Assemblée nationale ici, c’est parce que nous avons reçu des appuis. Ce n’est pas à l’Assemblée nationale ici que je vais m’enrichir.

L’Assemblée ne produit pas de recettes. Elle n’a pas le Port. Elle n’a pas la Douane. C’est le budget qu’on met à notre disposition. 23 milliards F CFA. Mes voyages n’ont rien à avoir avec vos salaires. Et puis, où suis-je allé cette année ? J’ai fait 4 missions cette année. Il y a deux types de missions. Quand un pays m’invite, il prend en charge mon séjour. L’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire ne paie que mon billet d’avion. Ceux qui sont allés avec moi au Japon ont bien vu qu’avant que le Premier ministre japonais me reçoive, notre logement, la nourriture et nos déplacements ont été pris en charge par le Japon.

L’Assemblée nationale ne paie mon séjour que lorsque je me rends dans les organisations internationales comme l’Union interparlementaire. Et je ne voyage qu’avec mon aide de camp et un majordome. Je peux vous assurer que les autres Députés qui m’accompagnent peuvent voir les autres délégations. Quand j’arrive à Paris, je ne coute pas 5 francs F CFA à l’Ambassade de Côte d’Ivoire. L’Ambassadeur Charles Gomis est là. Je ne coûte que le salon d’honneur. Lorsque je sors du salon d’honneur, je prends mon véhicule, mon chauffeur et je disparais. En France, je ne roule pas dans une voiture de l’Ambassade de France. Je ne pèse pas sur les deniers de là-bas. Je veux donc que ce soit bien compris et que les manipulateurs arrêtent. On veut former une famille ici à l’Assemblée nationale, on veut en faire une institution. Mais, il faut qu’on arrête », a invité Guillaume Soro.

J-H Koffo