À Yamoussoukro en Côte-d’Ivoire, “la recrudescence des viols d’adolescentes» trouble les fêtes de fin d’année

blank

Joseph KONE

A Yamoussoukro (Centre ivoirien, capitale politique), “la recrudescence de viol sur des adolescentes âgées de 13 à 16 ans, trouble la fin de l’année”, mettant au défi autorités et populations qui s’engagent à y faire face.

Pour le préfet de la ville, Brou Kouamé, des jeunes filles adolescentes subissent “des viols et d’autres sévices de la part de personnes de mauvaises moralités”, un fléau “préoccupant en cette fin d’année qui met en branle la sécurité” de la ville.

Des adolescentes subissent “des viols et d’autres sévices de la part de personnes de mauvaises moralités”, un fléau “préoccupant en cette fin d’année qui met en branle la sécurité” dans la localité, déplore le préfet de la ville, Brou Kouamé.

Selon le chef de l’exécutif local, cela est “accentué” par un phénomène connu sous le nom de “Tantie bagage” qui consiste pour ces adolescentes à proposer des services aux clients de certains grands magasins de la place, en portant leurs bagages contre des pourboires.

“Quand elles tombent sur des personnes de mauvaises moralités, elles sont conduites dans des endroits isolés, où elles sont très souvent violées”, déplore M. Kouamé.

La police qui enregistre “de plus en plus” de cas de viols en cette fin d’année, en moyenne deux par semaine, affirme que ces “crimes” sont généralement commis par des “chauffeurs contractuels de taxis locaux”.

Il s’agit dans la plupart des cas, de “personnes qui ne sont pas identifiées au syndicat des taxis communaux, mais des contractuels qui s’adonnent à ces crimes”, explique le commandant Avry du Centre de commandement et de décision des opérations (CCDO), un corps d’élite des forces de l’ordre ivoirienne.

Elles sont “convaincues qu’il est impossible de remonter jusqu’à elles, d’autant plus que ces adolescentes ne sont pas très souvent lettrées pour enregistrer les numéros d’immatriculation des véhicules”, poursuit-il.

“La plupart du temps, les endroits isolés et peu éclairés de la ville servent de cachette à ces personnes pour commettre leurs forfaits sur des filles qui s’y retrouvent seules ou qu’elles y entraînent”, explique le commissaire de police Ettien.

Selon la gendarmerie, au-delà de la ville de Yamoussoukro, “les villages environnants n’échappent pas aux actes des violeurs”. “Les filles sont de plus en plus victimes de viols”, affirme le capitaine Coulibaly de l’escadron de gendarmerie.

Il s’agit là de personnes qui attendent “généralement après les cérémonies de réjouissances pour traquer les filles qui rentrent seules chez elles”, précise-t-il.

Des solutions pour lutter contre le phénomène

Pour réduire ces “crimes”, le préfet préconise la fin du phénomène de “Tantie bagage” dans la ville. Pour ce faire, les parents de ces jeunes filles détiennent “90% de la solution”, confie-t-il.

Il les exhorte à “développer d’autres activités lucratives comme le petit commerce et éviter à leurs enfants de se retrouver dans ces situations de vulnérabilité, qui les exposent aux viols”.

Pour le président du Conseil national de la jeunesse de Yamoussoukro (CNJ), Ibrahim Togola, des enquêtes sur le phénomène de “Tantie bagage” avaient révélé par le passé que ces jeunes filles “sortent parfois à l’insu ou contre toute interdiction des parents”.

Cela implique, selon lui, “le besoin d’une assistance des ONG pour les sensibiliser et leur proposer d’autres perspectives, le principal mobile de leur travail étant la pauvreté et la déscolarisation”.

Adama Traoré de la coalition des ONG de droits de l’homme, indique que les auteurs de viol “se cachent derrière le silence de plusieurs de leurs victimes, peu nombreuses à porter formellement plainte”.

En plus, il faut noter que face à un cas de viol avéré, les familles concernées optent parfois pour “un règlement à l’amiable, une solution qui cautionne très souvent une impunité pour le coupable”, regrette-il.

A l’approche des fêtes de fin d’année, une période particulièrement sensible en matière de sécurité, autorités, forces de l’ordre et populations s’engagent à mettre fin à ce fléau.

Le préfet invite tous les acteurs à intensifier la collaboration, l’assistance et le partage d’informations avec un accent particulier sur la sensibilisation et la vigilance pour une fin d’année paisible à Yamoussoukro.

Le viol est proscrit dans le droit ivoirien qui énonce à l’article 354 du code pénal “une sanction d’emprisonnement de cinq à 20 ans” contre les coupables.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

Commentaires Facebook