Epidémies émergentes – Des anthropologues tirent les leçons de la lutte anti-Ebola en Guinée et dans les pays voisins

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Par Connectionivoirienne

L’amphithéâtre de l’Ufr de sciences pharmaceutiques de l’Université Houphouët-Boigny de Cocody a abrité le jeudi 7 décembre une journée d’études anthropologiques initiée par l’Université Alassane Ouattara de Bouaké. Cette journée scientifique a réuni des experts venus de Côte d’Ivoire, de France, de Guinée et de plusieurs instituts de recherche comme l’Ird, le Pasres, l’Unesco, le Mivegec…
Autour du thème « Expériences des populations en période épidémique : analyse comparée au decours d’Ebola », les experts dont des anthropologues et des sociologues ont présenté les résultats de leurs travaux. L’un de leurs objectifs consistait à ‘’réfléchir à la meilleure manière de se préparer aux prochaines épidémies et de mobiliser les sciences sociales dans les dispositifs de riposte’’.
Magne Sandrine Malan de la Chaire Unesco de Bioéthique de l’université de Bouaké a axé son exposé sur « l’expérience des personnels dans le centre de traitement Ebola (Cte) » du Chu de Yopougon qui a refermé ses portes en septembre dernier. Ses travaux consistaient à analyser les motivations du personnel recruté dans ledit centre et la perception du public vis-à-vis de celui-ci. Il en ressort que ces agents composés de médecins, infirmiers, aides-soignants, agents techniques et volontaires avaient pour principale ambition d’améliorer leurs conditions de vie. Toutefois, ils seront victimes de stigmatisation et de discrimination soit dans leur lieu de travail soit dans leur entourage en raison des idées répandues sur la dangerosité de la maladie.

Ebola a particulièrement sévi en Guinée, pays voisin de la Côte d’Ivoire. Il est revenu à Moustapha Kéita Diop de l’université de Conakry de décrire comment son pays a organisé la riposte contre la maladie et quelle fut la réaction des communautés. « Notre communication vise à montrer comment les populations ont réagi face aux mesures imposées et comment les socio-anthropologues ont participé à la recherche des sujets-contacts. Dans ce contexte, plusieurs mesures mises en œuvre comme le cordon sanitaire – le micro-cerclage – le cantonnement – le confinement, eurent des impacts sociaux importants (…). Ces mesures se sont heurtées aux frustrations des populations locales comme elles ont également affecté le rôle habituel attribué aux socio-anthropologues dans ce contexte d’urgence sanitaire », a-t-il éclairé avant de conclure que la fuite de certains sujets-contacts (des malades potentiels) peut s’expliquer par la peur de l’épidémie, les rumeurs, la crise de confiance, la stigmatisation, la ségrégation, le contrôle social ou l’isolement.

A Cotonou au Bénin, un centre d’isolement pour Ebola a été saccagé. Ici, l’expert Roch Houngnihin de l’UAC Cotonou explique que ce fait est la résultante de la rumeur, de la précipitation, du déficit de communication avec les populations, des contradictions et maladresses des autorités sanitaires. « Les usages politiques combinés au contexte de peur de la contagion ont abouti à une altération de la confiance, une montée de la colère et enfin l’émergence de la violence », ajoute-t-il.

Au total cette journée de travail intellectuel qui a enregistré plusieurs communications, aura permis aux autorités en charge de la lutte contre les épidémies de savoir allier, dans les cas d’urgence, les moyens de défense et les ressources humaines disponibles pour une efficacité dans l’action. Ceci pour limiter les dérapages constatés, par exemple, en Guinée où une hostilité a été développée contre les volontaires de la Croix Rouge accusés d’avoir diffusé l’épidémie et d’avoir fait disparaître des malades, selon l’exposé d’Alice Desclaux, une experte française qui a travaillé sur le terrain en Guinée.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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1 réflexion au sujet de « Epidémies émergentes – Des anthropologues tirent les leçons de la lutte anti-Ebola en Guinée et dans les pays voisins »

  1. Oui, il y’a bien de leçons à tirer côtés prévention, détection, préparation, et réaction. Nos capacités doivent être adaptées et revues dans leur ensemble. Il ne faut pas tomber dans la complaisance pour attendre l’aide quand ça commence. C’est arrivé une fois, cela pourrait bien se produire encore avec une autre forme de virus…Par exemple… Ne dormons pas sur nos lauriers…Soyons vigilants…
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    Parlant de l’épisode de l’Ebola en particulier, nous avions eu de la chance que le gouvernement responsable dès le départ ait pris des mesures vigoureuses pour endiguer la progression (ou contagion) de ce mal dans le quadrilatère ivoirien. Heureusement car, SI c’étaient les inconscients de la refondation avec l’ignare dents-dehors comme un clown gbagba qui était au pouvoir, le calvaire de nos populations aurait été comparable à bien d’autres pays. Ces inconscients, juste aller forniquer et « party » en pays bété tous les weekends étaient l’essentiel. Et en semaine, dans leurs bureaux, c’était la préparation assidue du weekend suivant…Eh, ces fainéants… Ils ont vraiment fait du mal à ce pays…

    Oui, le pays est en de bonne mains. Heureusement qu’il n’est pas dans les mains du « grâce » matineur sanga sanga qui dit « veiller » sur lui depuis son lit… Vraiment ?!?!? Si la désillusion et les hallucinations tuaient, les 5400 microbes seraient morts et enterrés…

    Allez…On avance…

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