Côte-d’Ivoire: Une crise de succession déchire le village Abidji de Sahuyé (Sikensi), le préfet Diaby Aminata accusée

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Par Connectionivoirienne

La cohésion sociale à Sahuyé, village Abidji situé à 81Km d’Abidjan, dans la Sous-préfecture de Gomon, département de Sikensi, est fragilisée depuis un certain temps par une crise provoquée par les autorités préfectorales.

Au décès du chef Tanau Laugau Julien en 2015, la gestion du village est confiée à Aby Jonas, 1er notable. Mais la génération au pouvoir « N’Djourman  » va décrier sa gestion, non sans raisons.

Il est reproché à Aby Jonas d’avoir signé un contrat avec une société chinoise (China Harbourg Engeneering Company), en vue de l’exploitation d’un site granitique proche du village sans que la population n’ait eu connaissance des clauses dudit contrat.

Contrairement aux actions de développement (Routes, Ecoles, Hôpitaux…) que prévoit le code minier ivoirien à la charge de l’entreprise exploitante et à l’actif du village, Aby Jonas a préféré la somme de 15 000 000 de Fcfa par an et des chargements de graviers pour certains ses notables. Ensemble, ils ont élaboré le contrat en cachette au détriment de la communauté villageoise.

Fort de ces dysfonctionnements constatés par le village, il a été demandé à Aby Jonas de rendre compte de sa gestion des biens de la communauté villageoise ; ce qu’il a refusé de faire.

Or, après plusieurs mois de tractations, l’unanimité s’est faite sur des élections comme mode de désignation d’une nouvelle Chefferie pour Sahuyé. Un comité électoral présidé par le doyen d’âge du village, Niangoran Amani Alphonse (88 ans) a été mis en place. Ce comité a travaillé à l’élaboration d’un listing électoral et l’établissement d’un calendrier électoral. Le député Faustin Abo Kouame a contribué à créer la paix, l’entente en amenant les 13 familles à accepter d’aller au vote pour choisir le candidat le plus valeureux du village.

Après une semaine de campagne (27 février au 03 mars 2017), les élections se sont déroulées le dimanche 05 mars 2017. Trois candidats se sont affrontés au cours de ces élections. Ce sont :

– Djidji Tito, gendarme à la retraite,
– N’Guessan N’Drin Mathias, Inspecteur des Impôts en fonction
– Diby Gnahoua Joseph, Enseignant de Lettres à la retraite.

Au terme du scrutin, M. Diby Gnahoua Joseph est déclaré nouveau chef du village. Au lendemain de cette élection, une cérémonie officielle de proclamation des résultats a eu lieu sur la place publique du village en présence du député Faustin Abo Kouamé, du Commandant de Brigade de la gendarmerie de Sikensi, des chefs des villages de Sikensi, Katadji et du chef de terre de Sahuyé.

Au cours de cette cérémonie, le chef intérimaire Aby Jonas est intervenu pour féliciter le nouveau chef et a invité toute la communauté villageoise à reconnaître désormais Diby Gnahoua Joseph comme le nouveau chef de Sahuyé. Il a même ajouté que si on lui fait appel, il rentrerait dans l’équipe du nouveau chef.

A la surprise générale, l’administration préfectorale affirme ne pas reconnaître l’autorité du nouveau chef élu par la population de Sahuyé.

Depuis ce jour, Aby Jonas a commencé à poser des actes de défiances à l’égard de toute la communauté villageoise :

• il fait faire des communiqués au nom du village alors que le village lui a interdit ;
• il organise des réunions au nom de la chefferie, non plus sur la place publique, mais chez lui, à domicile ;
• il a encaissé le versement de 15 000 000 Fcfa au titre de l’année 2017 auprès des responsables de (China Harbourg Engeneering Company), alors qu’il ne devrait plus le faire. Il n’est plus le chef du village et de surcroit un chef ne garde pas l’argent du village, c’est le comité de gestion qui est habilité à le faire. Aby Jonas affirme haut et fort que c’est le Préfet et le Sous-préfet qui le maintiennent à ce poste donc il n’a pas affaire au village.

C’est ce qui a motivé la génération N’Djourman au pouvoir sous l’instigation du chef de terre à aller fermer la carrière de granite de Sahuyé.

Convoqués à Gomon par le Sous-préfet, la gendarmerie, les autorités du village y compris la génération N’Djourman et le député Faustin Abo Kouame, après des débats houleux, ont decidé d’aller ouvrir un compte bancaire, le lendemain à Sikensi avec trois personnes choisies sur place pour la communauté villageoise.

Finalement c’est une semaine plus tard que Mme le Préfet reçoit les trois personnes désignées avec Aby et son groupe. Un comité de gestion est créé sur place à Sikensi avec les hommes d’Aby Jonas, notable intérimaire. Ils ouvrent le compte à la COOPEC de Sikensi. Le village n’en veut pas parce qu’il n’appartient pas au Préfet de créer à son bureau le comité de gestion d’un village d’autant plus que le Président, le trésorier, les deux commissaires aux comptes et les trois conseillers doivent être élus et non désignés.

Par ailleurs Mme le Préfet convoque une importante réunion à Sahuyé le jeudi 23 novembre 2017 à 9h00 avec la présence du Secrétaire général de la Préfecture de Sikensi, le Directeur de l’Agriculture de Sikensi, le Sous-Préfet de Gomon avec certains chefs des autres villages, sur le Foncier rural. Une convocation est adressée à Aby Jonas notable intérimaire alors que le chef élu du village n’y est pas convié.

C’est ce qui a provoqué la révolte des N’Djourman (génération au pouvoir) qui ont affirmé que des choses ne se passeront pas ainsi. La génération au pouvoir ne comprenant pas l’attitude de l’administration préfectorale, a saisi le Sous-préfet de Gomon, Konaté Seydou.

Le jeudi 23 novembre 2017, Aby Jonas et ses notables installent une bâche et une trentaine de chaises devant la maison de l’ex chef défunt Tanau Laugau Julien, alors que le grand Apatam du village qui sert de lieu de réunion est bien en place. Informés, les N’Djourman se rendent sur les lieux, brisent toutes les chaises et comme la réunion n’a pas eu lieu, vers midi, ils se rendent au domicile d’Aby Jonas, le prennent en otage et l’amènent sur la place publique. Interrogé, entouré de toute la population du village, Aby Jonas avoue qu’il n’a pas été candidat à la chefferie du village mais c’est Mme le Préfet de Sikensi et M. le Sous-préfet de Gomon qui lui disent de demeurer chef car bientôt ils vont prendre un arrêté pour le nommer chef de Sahuyé. La gendarmerie arrivée sur les lieux, a preféré l’amener à Sikensi pour des questions de securité.

Pour éviter qu’il se produise des faits regrettables relativement à cette affaire, il appartient au Ministère de l’Intérieur de prendre ses responsabilités car le village a élu son chef. Il n’appartient pas au Préfet de Sikensi de désigner un autre chef à Sahuyé, s’opposant ainsi à la volonté populaire.

Evariste KOUADIO, correspondance particulière

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2 réflexions au sujet de “Côte-d’Ivoire: Une crise de succession déchire le village Abidji de Sahuyé (Sikensi), le préfet Diaby Aminata accusée”

  1. trop bête !
    un problème entre abidji, nordiste est arrivé dedans !
    avant de convoquer l’élection du nouveau chef. quand
    on a invité tant de personnes, pourquoi ignorer le préfet ?
    la reconnaissance d’un nouveau chef se fait par décret. si
    celui-ci n’est pas encore signé, comment le préfet doit
    réagir ?
    en Côte-d’Ivoire, les gens sont bizarrement trop nerveux. en
    s’imprégnant juste un peu du droit, ce problème n’aurait jamais
    exister. vu que par gros cœur, il n’ont pas convié le préfet à leur
    démarche, les villageois devraient logiquement attendre patiemment la
    signature du décret de reconnaissance de la nouvelle chefferie.
    en attendant, doit-on exclure leur village des cérémonies ?
    si demain les rôles sont inversés. accepteront ils que le préfet invite
    immédiatement un nouveau chef qu’il ne reconnaissent pas ?

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