Décidé à redresser l’image et l’influence françaises sur le continent africain, le président prononce ce mardi matin un discours très attendu depuis l’université de Ouagadougou.
Un examen périlleux attend Emmanuel Macron ce mardi matin. Quel cadre propose-t-il pour lier la France à l’Afrique ? Ce grand oral diplomatique aura lieu ce mardi matin à 10 h 30, depuis l’université de Ouagadougou. A l’issue de ce discours très politique, une séance de questions-réponses avec, dans le rôle des examinateurs, 800 étudiants burkinabés qui auront le droit de cuisiner le président français. Promis juré : « Les questions n’ont pas été sélectionnées », assure l’Elysée. Suspense garanti, donc, alors que la question de la sécurité s’est invitée au menu du voyage du président ces dernières heures. Une tentative d’attaque de soldats français s’est produite lundi peu avant son arrivée à Ouagadougou….(Ava Djamshidi, envoyée spéciale leparisien.fr à Ouagadougou Burkina Faso)
La capitale burkinabè retenait son souffle à quelques heures de l’arrivée du président français. Première étape de sa tournée africaine, Ouagadougou se prépare à accueillir le président français sur fond de polémiques.
La capitale burkinabè retient son souffle à quelques heures de l’arrivée du président français, prévue à 22h GMT, ce lundi soir. Appels à manifester contre appel au calme du gouvernement, fermeture des écoles, principales artères parées du drapeau des deux pays… Jamais une visite d’un chef d’État n’a suscité autant de débats. « Le gouvernement veut la continuité avec la France alors que certains acteurs de la société civile burkinabè prône un changement radical dans les relations franco-africaines », résume le politologue et enseignant à l’université de Ouagadougou, Abdoul Karim Saidou.
Le CFA en débat
Au cœur de cette politique de rupture prônée par la société civile, il y a la question du franc CFA. La monnaie commune à quatorze ex-colonies françaises d’Afrique de l’Ouest et du Centre fait l’objet de vifs débats en raison de la fixité de la parité entre le franc CFA et l’euro. Ses détracteurs dénoncent également la convertibilité libre et illimitée entre les deux monnaies. Des caractéristiques qui donnent droit, en cas d’épuisement de réserves de change, à un découvert « illimité » autorisé sur le compte du pays concerné auprès du Trésor public français.
Appels à manifester
Au Burkina Faso, Emmanuel Macron ne foulera pas le sol d’un pays en « chasse gardée ». Il devra prêter une oreille attentive à la fronde lancée par les syndicats et la société civile appelant à manifester contre le « diktat français » en Afrique. A l’université où le président français doit prononcer son discours, l’Union générale des étudiants burkinabè, principal syndicat des étudiants, appelle à se mobiliser.
Par Nadoun Coulibaly – Correspondant de Jeune-Afrique à Ouagadougou
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