« Portrait froid » d’Emmerson Mnangagwa le «crocodile» tombeur de Mugabe

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REUTERS Avec Zuma avant son retour au Zimbabwe

Après quinze jours de crise, le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a démissionné, mardi 21 novembre. Son ancien vice-président, Emmerson Mnangagwa, dont le limogeage par M. Mugabe est à l’origine du coup de force de l’armée, devrait lui succéder. Selon le groupe audiovisuel public ZBC, il sera investi vendredi.

Celui que l’on surnomme le « Crocodile » avait quitté pour des raisons de sécurité le pays peu après son éviction du gouvernement, le 6 novembre. « Je reviendrai », avait-il affirmé dans un texte diffusé quelques heures plus tard.

Le « Crocodile »

Emmerson Mnangagwa est le pur produit d’une génération qui s’est forgée dans la lutte anticoloniale, avant de poursuivre ses travaux pratiques de brutalité dans les coulisses du pouvoir zimbabwéen. Pour le « Crocodile », ce fut presque toujours au premier rang. On ne lui connaît aucune faiblesse, aucune tendresse.

Il a été l’un des premiers adolescents de la colonie nommée « Rhodésie » à rejoindre la chimurenga, la « lutte de libération ». Entraînement en Tanzanie, en Egypte, puis à Nankin, en Chine, où il a été formé au renseignement, la passion de sa vie. Rejoignant le bush, il est membre d’une unité du « gang des crocodiles », ainsi nommé en raison du tatouage qui orne le bras de l’un de ses héros, Sipho Ncube. En 1964, ils font sauter une locomotive dans la gare de Masvingo, se font prendre. Il est torturé, suspendu la tête en bas, battu interminablement. Il n’a que 18 ans, perd l’usage de l’oreille gauche, échappe à sa condamnation à mort, finit en prison. Là, il rencontre Robert Mugabe, ce petit homme de fer qui passe son temps à accumuler des diplômes par correspondance et à organiser la résistance contre les forces coloniales.

Secrétaire particulier de Mugabe

Une fois dehors, ils filent reprendre la lutte armée, côté état-major cette fois, au Mozambique. « ED » sera le secrétaire particulier de Robert Mugabe, avant de partir faire son droit en Zambie. A la libération, il devient le patron des services de renseignement, puis l’homme de confiance de Mugabe quand le régime a besoin de frapper. Dans les années 1980, lorsque la division Gukurahundi, entraînée par les Nord-Coréens, se déchaîne sur le Matabeleland (région de l’ouest et du sud-ouest du Zimbabwe) pour y écraser un parti rival, la ZAPU de Joshua Nkomo, Emmerson Mnangagwa est à la manœuvre. Sur le terrain, où on comptera plus de 20 000 morts, les officiers qui opèrent seront, justement, les chefs de l’opération des jours derniers à Harare, à commencer par le général Chiwenga.

On retrouve les mêmes noms, toujours, dans les épisodes suivants. 1998 : guerre en République démocratique du Congo (RDC). Le contingent zimbabwéen vide les caisses de l’Etat, mais ses chefs et commanditaires mettent la main sur les diamants du Kasaï. Ils deviennent riches, se rient du rapport des Nations unies qui met le pillage en lumière.

Toujours là

Dix ans plus tard, l’opposition a gagné le premier tour de l’élection présidentielle, au Zimbabwe ? Emmerson Mnangagwa est encore là. Il sauve la mise en orchestrant les violences inouïes contre l’opposition entre les deux tours : plusieurs centaines de morts. Le jour du second tour il n’y a plus qu’un seul candidat : Robert Mugabe. A ce jeu, on ne perd pas, c’est simple comme un coup de barre de fer. Et désormais, le candidat, c’est lui.

Par Jean-Philippe Rémy (Harare, envoyé spécial de Lemonde.fr)

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/22/zimbabwe-qui-est-emmerson-mnangagwa-le-successeur-de-robert-mugabe_5218677_3212.html#HLMxP5C87dmOqyKr.99

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3 réflexions au sujet de “« Portrait froid » d’Emmerson Mnangagwa le «crocodile» tombeur de Mugabe”

  1. Qui a vu Emmerson a vu Mugabe. Qui a vu Mugabe a vu Emmerson. Si Mugabe est accusé d’avoir fait régner l’enfer sur le Zimbabwe pendant 37 ans, alors Emmerson était celui-là qui préparait les braises infernales ainsi que les flèches. Juste pour dire que ces deux étaient comme l’arbre et l’écorce.

    Il n’a fallu que l’étourdie, gueularde de Grace M. dans son désir incontrôlable de devenir PR après son mari, pour créer une brèche, voire un fossé entre les deux hommes ce qui a causé son limogeage. Le vrai homme fort de ce pays était Emmerson mais dans son devoir de réserve et d’amitié vraie avec son « frère » de tout temps, il est toujours resté à ses côtés, fidèle. Encore une autre femme qui a conduit son mari à la perte de par ses ambitions démesurées et insolentes. (Ah, les femmes !
    L’écrivain n’avait-il pas raison ? (Riress)… )

    Pour finir, il n’y a pas un crime pour lequel Mugabe peut être accusé dans ce pays sans accuser de facto ou de jure Emmerson.

  2. On compare ce qui est comparable !!

    La valeur politique de la dame à qui vous faites référence est telle que vous êtes obligés de la maintenir en prison, parce qu’elle est la seule personnes apte a faire vivre le parti et le faire revenir au plus niveau, si jamais GBAGBO passe la main !!

    Vouloir faire d’elle celle qui a « perdu » GBAGBO LAURENT est un axe classique dans votre fustigation médiatique, mais on sait bien que la stature que GBAGBO a en ce jour, il la doit entièrement à sa femme, qui est une femme politique de plein droit et d’action et non une « blondinette de pacotille » avide de pouvoir, comme ici et ailleurs !!

    Mais vous avez le droit de penser autre chose !!

    La parole est libérée !!

    Pop !!

  3. Personne n’espère qu’un diablotin qui a rêvé d’une guerre civile et de coup d’état en CIV depuis 2011 peut comprendre notre comparaison. Le contraire aurait été UNE VERITABLE « breaking news » sous les tropiques.

    Oui et oui, il y’a une comparaison valable et valide, n’en déplaise aux charognards. Mugabe a compris que les carottes étaient cuites. Bien cuites. Toute autre velléité de sa part aurait mené à un chaos indescriptible voire une guerre civile en bonne et due forme avec son corollaire de morts et éventuellement sa capture comme le batard de gbagba en 2011. Oui, il l’a compris. Mugabe est intelligent voilà pourquoi nous lui tirons un petit chapeau sur ce coup. Il a épargné à son peuple des meurtrissures inutiles et sauvages à ce stade. Il sait dire et comprendre l’expression nous sommes arrivés au bout du rouleau. Il part en paix se reposer pas dans une cellule. Mais dans ses propriétés.

    Bon, si tu es échaudé par mes commentaires sur Grace en voyant une allusion a une certaine guenon sous nos tropiques, tant pis pour toi. PERSONNE AU ZIMBABWE NE PORTE GRACE DANS SON CŒUR, MEME DANS LA ZANU-PF. Elle a été la première à être « bombardée » par le journal officiel après la chute. Donc, nous savons de quoi nous parlons.

    Par contre, le sauvage gbagba a opté pour la guerre quand toutes les carottes étaient cuites pour juste tuer, bruler ce pays qu’il a tant hait. Si tu ne le comprends pas, pas surprenant, il y’a bien de choses plus simplistiques que tu n’as jamais pu comprendre même après une semaine de réflexion. Mon pauvre…Vas-y…

    Allezz…Maïs pour ta meute car votre dernier soutien même a désavoué l’approche de gbagba, l’ignare, en démissionnant et pas engage un bras de fer mortel. Il confirme ainsi ce que nous avons toujours dit…gbagba est un idiot.

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