La crise de 2010 en Cote-d’ ivoire est «consécutive » à celle de 2002 selon Detoh Letho

Témoins de l’accusation dans le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale (CPI), Firmin Detoh Letho a été interrogé ce jeudi 9 novembre 2017 par la défense de Laurent Gbagbo.

Par Abraham Kouassi

Pour son troisième jour d’audition devant la Cour pénale internationale (CPI), Firmin Detoh Letho, ex-Commandant des forces terrestres, a été interrogé par la défense de Laurent Gbagbo. Les débats qui ont été menés par Emmanuel Altit, avocat principal de l’ancien président ivoirien ont longtemps porté sur la crise de 2002 avec la rébellion armée.

A en croire le témoin, la crise post-électorale qui a secoué la Côte d’Ivoire est la conséquence de la guerre de 2002. « Oui, s’il n’y avait eu la crise en 2002, il n’y aurait pas eu cette situation en décembre 2010. Elle est consécutive », a déclaré le témoin face à l’avocat de Laurent Gbagbo.

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Toujours sur cette période, le général désormais à la retraite a affirmé que les forces ivoiriennes étaient sous écoute. « Nous étions écoutés. Après les conversations, les gens sur le terrain étaient au courant avant qu’on entame la mission (…). Lorsque nous envisagions faire une manœuvre après la réunion, le lendemain avant que nous mettions nos hommes sur le terrain, les gens en face étaient au courant », a affirmé le témoin de Fatou Bensouda.

Emaillée par de nombreux huis clos sollicités par le témoin, l’audience du jour a par ailleurs été le lieu pour Emmanuel Altit de revenir sur les évènements survenus à Abobo avec notamment, la marche des femmes dans la commune qui aurait occasionné 7 morts.

Sans hésiter, le militaire a disculpé ses hommes dans cette affaire. « Nos éléments qui sont sur le terrain n’ont pas bougé du camp d’Abobo et n’ont pas encadré une quelconque marche (…). Nous avons eu l’information que des femmes avaient été tuées par nos hommes. Nos éléments ne pouvaient pas être là-bas. Tous les éléments de la zone d’Abobo, a-t-il ajouté, depuis plus de deux semaines, étaient retranchés dans le camp commando d’Abobo. Je le confirme et je le maintiens. Nos hommes que nous avions sur le terrain, ne pouvaient pas sortir du camp commando d’Abobo ».

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La question de l’équipement des forces pro-Ouattara à l’époque de la crise a également été soulevée par la défense de Laurent Gbagbo lors de l’audience de ce jeudi. Entre quelques huis clos, le témoin a donné des détails sur leurs ennemis de l’époque ainsi que sur leurs moyens.

Pour Detoh Letho, les ex-rebelles étaient équipés comme une « armée régulière ».

« C’était infernal »

Outre leur équipement, l’officier général s’est prononcé sur l’attitude des ex-rebelles. Ainsi, le militaire qui témoigne depuis la Côte d’Ivoire a accusé les hommes loyaux à Alassane Ouattara au moment des faits d’exactions.

« Ils tuaient, je le répète, ils tuaient nos éléments (…). Il y a eu Anonkoua kouté, dans un village à Abobo, les habitants ont été massacrés, il y a eu beaucoup de morts. C’était infernal pour nos éléments », a-t-il martelé. L’ancien patron des Forces terrestres a par ailleurs expliqué à la Cour du juge Cuno Tarfusser qu’en plus d’Abobo, Anyama « était une zone très dangereuse » pour les ex Forces de Défense et de Sécurité (FDS).

L’audience se poursuit ce vendredi avec les questions de la défense de Charles Blé Goudé.

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