Brève réponse à M. Kinampara Coulibaly, Dg du Bnetd en Côte-d’Ivoire

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Mr. le Directeur Général du Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement. Suite à votre récente interview parue dans les journaux et sur les réseaux sociaux, vous avez expliqué que le mauvais état des routes en Côte d’Ivoire est la faute au manque d’entretien et aux usagers qui ont des poids lourds surchargés sur ces routes.

Oui vous avez raison nos soient disant routes manquent d’entretien. Mais qui devrait les entretenir? En Afrique et singulièrement en Côte d’Ivoire les autorités se sont toujours dédouanées. Les autorités ont toujours montré les mains propres face à leurs propres responsabilités. Le journaliste ne vous a pas posé la question de l’entretien quoique question importante, certainement que ce journaliste avait son propre objectif dans cet entretien. Mais, en tant que citoyen lambda je vous pose cette question. Qui doit entretenir les routes en Côte d’Ivoire? Pour entretenir les routes il faut qu’elles existent d’abord avant de parler d’entretien. Il n’y a pas de routes en Côte d’Ivoire. Le peu qui existe remonte dans les années 60-80’, puis rien. Le développement du pays s’est arrêté depuis belle lurette.Tous les régimes d’après 90 n’ont que pour seul souci se remplir les poches, ne connaissant rien en matière de planification et d’exécution des projets de développement et se contentant de bricoler.

Pour en revenir à ma question, je dirais que la réponse ce sont les autorités administratives qui doivent entretenir les routes. Les populations payent déjà les taxes, les impôt;s ce ne sont pas elles qui doivent entretenir les routes. Ici aux USA par exemple ce sont les mairies qui entretiennent les rues dans nos quartiers. Ces mairies sont autonomes et ont de la dotation financière pour entretenir leur quartiers ou cités, ou villes selon l’appellation préférée. Les grandes voies sont l’affaire des autorités de l’Etat ou si vous préférez de la Province ou encore de la Région pendant que les voies plus grandes reliant les states sont l’affaire des autorités fédérales, c’est à dire le gouvernement central.

Et comme vous le savez très bien ces rues, routes, ponts, ruelles, boulevards, ou autoroutes sont entretenues régulièrement par ces responsables administratifs. Aucune eau ne stagne sur la chaussée parce que les techniciens en ont tenu compte lors des travaux de bitumage. Les poids lourds n’y sont pour rien Mr. le Directeur Général. La Côte d’Ivoire n’a pas plus de poids lourds roulants sur les routes que les USA. Le problème est ailleurs et ayez le courage de le dire, vous ne serez pas démis de votre poste. Le financement de la plupart des travaux de construction et de maintenance des routes des États-Unis est assuré par le United States Highway Trust Fund, un fonds fiduciaire abondé par une taxe sur l’essence.

Par ailleurs, ici aux USA, Canada, et en Europe que je connais, vous ne trouverez pas de caniveaux à ciel ouvert. Tous les caniveaux sont fermés et soigneusement entretenus. Mais regardez en Côte d’Ivoire, les caniveaux sont ouverts, et les poubelles publiques n’existant pas, il est facile à tout citoyen de jeter n’importe quoi dans ces caniveaux. Donc le problème se retourne contre vous les autorités en charge de construire et d’entretenir les routes. Comment avez vous construit ces routes, quels matériaux avez-vous utilisés pour que ces routes se dégradent si vite? Pourquoi a-t-on remercié la Société Italienne VIANINI qui selon ce que j’ai appris est à l’origine de la construction de nos routes postcoloniales, routes qui ont résisté longtemps parce que de bonne qualité, pourquoi?

Les compagnies Colas, Jean Lefebvre, Bouygues, etc à qui vous donnez ces marchés savent très bien comment on construit et on entretient des rues puisqu’elles le font correctement en Occident. Pourquoi alors c’est en Côte d’Ivoire qu’elles travaillent autrement? Ce mal n’est d’ailleurs pas la panacée de la Côte d’Ivoire. J’ai visité quelques pays Africains et je me suis persuadé de ce fait. Je citerai par exemple le Nigeria, le Congo, le Ghana, le congo Brazzaville, le Bénin, le Sénégal, l’Ethiopie, le Burkina faso, la Guinée, tous ces pays font face à ce même état de fait. Nos problèmes de santé publique en Afrique partent en grande partie de ce phénomène de routes sales, mal entretenues, impraticables. La solution à mon avis serait entre autres de:

1-Mener des études rigoureuses sur la conception des routes d’abord
2-Faire le bon choix des compagnies en charge de construction et d’entretien des routes
3-Choisir le matériel de qualité qui répondra dans la durée.
4-Entretenir régulièrement ces routes, non pas avec les balais, ne pas attendre qu’elles soient trop dégradées pour les remplacer
5-Faire en sorte que l’eau ne reste à la surface de ces routes
6-Adopter un système de drainage des eaux usées
7-Plus important aussi fermer ces caniveaux et rassurez vous que l’eau y coule correctement.

Merci Mr. le Directeur Général pour votre attention.

Dr. Charles Koudou, Administrateur de la Santé
Consultant en Santé Publique et de Développement
USA.

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