En Côte-d’Ivoire les consommateurs de cannabis et d’héroïne, en tête des patients de l’hôpital psychiatrique de Yamoussoukro

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A l’hôpital des soins psychiatriques Saint Vincent de Paul de Yamoussoukro (Centre ivoirien, capitale politique), les consommateurs de cannabis et d’héroïne sont de loin en tête des patients accueillis.
La drogue demeure en général la cause dominante des troubles mentaux que traite cet hôpital, tenu par la mission catholique « Frères de la charité ».

Le centre a reçu ses premiers patients en 2003. Et ces derniers proviennent de toute la Côte d’Ivoire, mais aussi de la sous-région.

Selon le directeur, le Rwandais Feli Ngendahimana, 63% des patients en consultations externes et 42% des hospitalisés, sont des victimes de drogues.
L
es statistiques montrent que le cannabis et l’héroïne cumulent environ 74% de ces drogues, à la base de troubles mentaux des patients du centre.

Ces deux drogues constituent donc la cause principale d’afflux de patients au centre psychiatrique et la tendance n’est pas prête de ralentir avec la consommation croissante de ces substances, regrette le directeur.

Les troubles psychotiques qui en résultent se présentent généralement sous la forme de schizophrénie, de troubles psychotiques brefs, de paranoïa, d’autisme, de toxicomanie, cite t-il.

Les patients sont de toutes les tranches d’âge. Les jeunes de 25 à 39 ans demeurent toutefois en tête, avec 31% des cas, suivis de ceux de 20 à 24 qui constituent 28%.

A l’hôpital psychiatrique Saint Vincent de Paul, un accent particulier est mis sur l’amour du personnel pour ces patients, seul motif capable de garantir des soins de qualité et l’espoir d’une réhabilitation réussie.

Le principe de base qui guide l’action quotidienne est qu’ »on ne peut pas soigner un peuple qu’on aime pas ».

Les pensionnaires reçoivent différents types de traitement selon la spécificité de leur situation. Nombreux sont ceux qui parviennent à se rétablir et qu’il faut réinsérer dans le tissu social, un autre défi cher à cet hôpital.

Parfois, « le plus difficile c’est de combattre les clichés sociaux sur les personnes qui entrent ici », déplore le directeur. « La société doit pouvoir les encadrer pour éviter qu’elles retournent à ces habitudes néfastes », soutient-il.

Le processus de réhabilitation des patients inclut leur réinsertion après les soins, avec une activité qui peut leur permette de vivre à nouveau, de réintégrer la société.

Les résultats de l’hôpital en la matière sont nombreux et ont dépassé les frontières ivoiriennes. Des Maliens, Gambiens, Camerounais, Burkinabé entre autres ont déjà été reçus et soignés avant d’être réinstallés avec des activités pour s’épanouir convenablement, témoigne M. Ngendahimana.

Le directeur est formel, « la folie n’existe pas en tant que maladie. Ce sont les troubles mentaux qui dérangent le comportement et il faut y faire attention en évitant leurs causes récurrentes que sont les drogues ».

Mardi, une patiente ivoirienne a été réinstallée chez elle dans un village proche de Yamoussoukro, après ses soins. En présence de son fils et d’autres membres de sa famille, elle a reçu du centre, un réfrigérateur pour ouvrir un commerce de poisson.

Le cannabis et l’héroïne ne laissent pas en reste les enfants et les femmes. En 2016, 2% des cas avaient entre 10 et 14 ans. Pour le directeur de Saint Vincent de Paul, cela pose la question de l’éducation des enfants.

De janvier à juin 2017, 637 patients sur les 1. 375 du centre, sont des femmes. La majorité d’entre elles sont des victimes de drogues.

Les agents du centre sont aussi habitués à y recevoir beaucoup de personnes célibataires. Cette catégorie atteint 97% des patients en consultation.

Le centre déplore que la drogue continue d’y faire affluer des centaines de malades, posant avec plus d’acuité le problème de sa détention, sa vente et sa consommation dans le pays.

L’Etat ivoirien a décidé, il y a quelques semaines, de s’attaquer à ce phénomène en lançant une vaste opération de sécurisation qui a conduit à l’arrestation d’une dizaine de « grands trafiquants » et la saisie de « 900 Kg de drogue ».

JKO

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8 réflexions au sujet de “En Côte-d’Ivoire les consommateurs de cannabis et d’héroïne, en tête des patients de l’hôpital psychiatrique de Yamoussoukro”

  1. Le principal risque auquel est exposé l’héroïnomane, c’est le VIH/Sida. Renseignez-vous encore, cette drogue pour riches extrêmement chère n’est pas à la portée du premier Ivoirien venu, et pour l’essentiel ses consommateurs deviennent des épaves sociales aux dents fichues, mais fous, ça m’étonne vraiment. En revanche, les résidus de cuves et de traitement de la cocaïne, sont le vrai danger : le crack. Commettre l’erreur d’y toucher une seule fois, c’est être pris à jamais dans l’engrenage avec peu de chances d’en sortir. Chez nous, on l’appelle « flasher caillou » et conduit à la schizophrénie et diverses maladies de l’esprit. Le frasheur de caillou accumule les épisodes durant lesquels il montre une violence physique et verbale rares, principalement envers les membres de son entourage proche. Donc, le médecin doit revoir sa copie et indexer le crack, autrement, son hôpital serait rempli de membres d’une certaine communauté, dont les moyens financiers font que s’y développe une forte consommation d’héroïne et de cocaïne.

    @Pierre Mendel Guei (FaceBook), nous sommes entièrement d’accord : le jour où l’on verra un rasta en train de prendre une comprimé dans un hôpital, il faudra le prendre en photo parce que je suis curieux de voir ça.

  2. @Coigny pas totalement vrai.
    Il y’a un fait commun et prouvé toute substance hallucinogène peut être à l’origine de la schizophrènie tout dépend de la dépendance et de la prise chronique.
    Les hallucinations visuelles et ou auditives dans la schizophrènie peuvent être induites par une prise répétée et continuelle du cannabis.Et cela est d’autant vrai quand la prise de cannabis commence très top dans l’adolescence.

    À chacun sa lorgnette !!!

  3. @quoi,
    Pierre Mendel Guei est dans le vrai concernant le cannabis, de sorte qu’en plus de la reconnaissance de ses vertus thérapeutiques, sa dépénalisation est en cours dans de nombreux pays. Je retiens sa formule  » Le cannabis consommé en connaissance de cause n’est pas un ennemi de la santé mais un ami ». Maintenant, le gars à la gare qui y passe sa journée – donc en non connaissance de cause – a de fortes chances d’être un futur patient de l’établissement de Yakro. L’alcool aussi conduit à la folie, si le foie n’a pas cédé avant.

    C’est Catherine de Medicis (si ma mémoire est fidèle) qui, la première, a expliqué les vertus du tabac notamment contre la migraine et comme aide à la concentration. Ceci n’empêche pas que des millions de personnes périssent chaque année des méfaits du tabac. La rumeur a couru que les Spin Doctor des présidents américains avaient trouvé le moyen de métaboliser l’adrénaline extraite directement des reins des morts pour se shooter et performer ainsi dans leur fonction. Mais il est avéré en revanche qu’ils sont majoritairement cocaïnomanes, en raison des capacités de ce produit à doper les interconnexions synaptiques. Yin & Yang, mon ami.

  4. @l’enfant de prostituée bhété

    Ah oui, on parle de ceux qui ont sauté ta mère bhété… Et certainement ceux qui t’ont sauté comme la tranny que tu es… Oh…la…la…

    En fait, la quarantaine imposée par le pouvoir aux animaux du FPI devrait utiliser les mêmes pratiques pour guérir les microbes frontistes en quarantaine et leur inculquer les bonnes manières de personnes civilisées. C’est pour leur bien, pour les rééduquer ces animaux bhétés.

    SAUVAGE BHÉTÉ…

  5. @Coigny on retiendra donc tout abus peut-être nuisible pour la santé.
    Là où on préconise la dépénalisation ils y mettent des règles( l’âge de début de consommation et la dose journalière)
    Ainsi on lira donc pour une pharmacie sérieuse un écriteau stipulant que TOUT MÉDICAMENT EST UNE DROGUE pour prévenir les consommateurs.

    À chacun sa lorgnette !!!

  6. SPORT ET SANTÉ
    Rappelons nous encore du combat du DR OMALU anatomo-pathologiste nigérian qui a prouvé par ses études sur les joueurs de Foot Américain que l’Encephalopathie Traumatique Chronique est une cause de schizophrènie.
    Et l’avoir dit et prouvé a entraîné le courou de cette ligue de Foot allant jusqu’à la perte de son emploi et une tentative de rapatriement.Heureusement la communauté scientifique non corrompue lui a donné raison quelques années après devant le nombre de suicide des anciens sportifs.
    Donc attention;entre la vertu et l’orgueil comme entre l’amour et la jalousie il y a juste un tout petit pas.

    À chacun sa lorgnette !!!

  7. @quoi,
    Oui, j’ai vu le film consacré à sa vie (il y est incarné par Will Smith) et à son œuvre, mais on est sur un autre terrain là… parce qu’il n’y est pas question d’absorption de substances hallucinogènes.

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