L’atmosphère, ce lundi 16 octobre 2017, au centre hospitalier régional (Chr) de Touba dont la cour de grouille de monde, est pesante. Des parents informés du renversement de leurs enfants par un conducteur imprudent, fulminent leur colère.
Quand d’un autre côté, un groupe de jeunes, très excités, est prêt à lancer l’assaut sur le commissariat de police mixte de Touba, où est interné, le responsable de l’accident qui s’est produit ce jour à midi, non loin du camp de l’escadron de la gendarmerie de Touba. L’atmosphère, est davantage alourdie par les cris de lamentation, les pleurs de la mère du petit Tokpa, Flomo, âgé de 8 ans et en classe de CE1 à l’école primaire Municipalité 2 de Touba d’où il partait en compagnie de quatre autres compagnons pour leur domicile familial respectif quand il a été mortellement fauché. Sa mère est inconsolable ; son père, totalement déboussolé, est devenu aphone ; il trouve à peine les mots pour s’exprimer.
Les faits. A en croire les témoignages recueillis sur place, un agent de la mairie de Koro à bord de son véhicule de marque « Mercedes Benz » de couleur grise, immatriculé, 2249 FV 01, lancé en toute vitesse, perd le contrôle de son engin et percute violemment dans le dos, 5 écoliers sur le trottoir. Alors que ceux-ci se rendaient à la maison après les cours de la matinée.
Le véhicule, après plusieurs tonneaux s’est renversé avec les quatre roues en l’air. Tuant sur le champ un écolier et un autre a succombé des suites de ses blessures à l’hôpital. Parmi les blessés, un cas grave qui a la mâchoire inférieure cassée. Les deux autres victimes, souffrent de contusions et de blessures légères. La police locale, s’est rendue sur les lieux à l’effet de procéder au constat d’usage.
Le conducteur qui conduisait en état d’ébriété selon les informations reçues, a eu la vie sauve grâce à la promptitude des éléments de l’escadron de gendarmerie de Touba. Les jeunes du quartier Sokourani où se rendaient les écoliers, très en colère, envisageaient le calciner ainsi que son véhicule.
YAHAYA KARAMOKO
CORRESPONDANT REGIONAL
Fratmat.info
Que les âmes de ces enfants reposent en paix et que les blessés se rétablissent rapidement.
La Cote d’Ivoire est quand même un pays « merveilleux » parce que ceux qui sont censés mettre en oeuvre la politique de la sécurité routière sont les mêmes qui entretiennent l’insécurité routière.
Il suffit de faire un tour dans une auto-école pour vous rendre compte que le code de la route enseignée se résume essentiellement aux panneaux de signalisation. Or le code de la route c’est évidemment beaucoup plus que connaitre les panneaux.
Allez-y à la tour C au Plateau là où on passe l’examen du code la route pour voir ce que c’est la corruption institutionnalisée. Il est de notoriété publique qu’il faut payer 15000 fcfa pour réussir son examen du code de la route.
J’y ai vu de mes propres yeux un mec à qui l’examinateur a posé une seule question: identifier le panneau de sens interdit. Il en a été incapable et pourtant il a été reçu à l’examen du code de la route.
Aux II Plateaux là où se passe l’examen de conduite c’est la même rengaine, le tarif pour être reçu c’est 25000 fcfa.
Dans les rues d’Abidjan quand tu vois la fumée qui sort des pots d’échappement des voitures, il est évident qu’il suffit de payer pour avoir sa visite technique.
Je suis même déjà monté dans un taxi ou le compteur de vitesse ne marchait pas. Comment est ce qu’il respecte les limitations de vitesse?
Les forces de l’ordre qui sont censés réprimer les infractions routières ont transformé ces infractions en source de revenus complémentaires pour elles.
La conséquence de toute cette corruption, ça donne ce genre d’accidents qui ôtent la vie à de pauvres enfants qui sont juste allés chercher du savoir.
L’ivoirien doit sincèrement se remettre en question parce que l’argent et le matériel ont pris une place qui dépassent l’entendement. On aime tellement l’argent qu’on est incapable de réfléchir aux conséquences notre insatiable appétit pour les billets de banque.
D’après le recensement de 2014, entre les musulmans et les chrétiens, plus de 90% des ivoiriens « croient » en Dieu. On ne peut pas sincèrement croire en Dieu et aimer l’argent et le confort matériel plus que son prochain.