En Côte-d’Ivoire « les microbes » créent la psychose, malgré les opérations de sécurisation (reportage)

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Hamsatou ANABO

Machettes, couteaux, gourdins en mains, les « microbes » ou « enfants en conflit avec la loi », selon l’expression consacrée par le gouvernement ivoirien, agressent et n’hésitent pas à tuer dans presque toutes les communes d’Abidjan, créant une psychose malgré les opérations de sécurisation menées par la police.

Mineurs pour la plupart et opérant en bandes armées généralement de couteaux ou machettes, les « microbes », comme les ont baptisé les populations ivoiriennes, agressent avec violence et dépossèdent leurs victimes de tout bien. Parfois et même souvent de leur bien le plus précieux: la vie.

A Abidjan, l’évocation du terme « microbe » suffit désormais à créent une panique générale au sein de la population.

« Avant mon agression, j’entendais microbe et ça ne me disait rien, mais depuis le jour où ils m’ont m’agressé quand j’entends ce mot, je cours dans tous les sens », raconte Christian Koffi, gérant de cabine à Cocody.

« Les microbes arrivent », c’est l’alerte que « nous entendons et nous courrons dans tous les sens », explique Awa Traoré, vendeuse d’oranges devant une gare de voyage à Yopougon, commune la plus peuplée d’Abidjan.

Selon elle, les vendeurs de la gare sont traumatisés. Certains voleurs qui en ont conscience, ne manquent pas d’en tirer profit.

« Nous sommes vraiment traumatisés et parfois certains voleurs donnent l’alerte des microbes juste pour qu’ont fui afin qu’ils puissent prendre nos marchandises », explique-t-elle.

Dans la commune d’Abobo, épicentre de la crise postélectorale (2010-2011) à Abidjan, un « commando invisible » avait mené une guérilla urbaine contre les forces de défense et de sécurité jusqu’à la chute de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.

La guerre dans cette commune a eu comme conséquence une insécurité grandissante liée à la circulation des armes et également la naissance du phénomène des enfants en conflit avec la loi communément appelés « microbes ».

En 2012, le gouvernement ivoirien a initié une opération baptisée « Epervier » pour sécuriser l’ensemble des villes du pays.

Vanessa Alabi, vivant dans la commune Koumassi, explique que « depuis que cette histoire de microbe a pris de l’ampleur, chacun rentre chez lui à partir de 19H, de peur de se faire agresser ».

Malgré la présence des forces de l’ordre, « la peur est toujours présente à Abidjan, surtout à Yopougon et Abobo », confie Adama Touré, mécanicien à Yopougon.

« Ils ont égorgé un policier il y a quelques semaines, comment pouvons-nous rester sereins ? », poursuit-il.

Le 31 août, Esaïe Koffi Yao, un sergent-chef de police qui était en service au palais de justice du Plateau (Centre des affaires), a été agressé alors qu’il regagnait son domicile à Yopougon.

Ses agresseurs lui ont « assené des coups avec des armes blanches, jusqu’à ce qu’il rende l’âme », a précisé le procureur de la République Rosalie Kouamé Zalo dans un communiqué.

Trois suspects ont été arrêtés, quelques jours après le meurtre.

Le 1er juin, 537 éléments de la police et de la gendarmerie ont été déployés à Abobo dans le cadre de cette opération avec pour objectif la sécurisation, la démolition des fumoirs et l’interpellation de délinquants.

Selon un commissaire de police qui requiert l’anonymat, « c’est normal que les enfants en conflits avec la loi créent une certaine psychose au sein de la population vu le nombre d’agressions ».

Il invite cependant les populations à « faire confiance à la police surtout avec les opérations de bouclage et de sécurisation, tout va rentrer dans l’ordre ».

Concernant les agressions des « microbes », le porte-parole de la police nationale Bleu Charlemagne a estimé que « c’est un phénomène en plein recul », tout en rassurant que « la police fait ce qu’il y a faire », lors d’un point de presse vendredi.

Du 21 septembre au 12 octobre, 5.808 personnes ont été interpellées, 239 fumoirs ont été détruits, 1.248 armes blanches (939 couteaux et 138 machettes), trois armes à feu et 611kg de cannabis ont été saisies lors de l’opération, selon un bilan partiel présenté par la police nationale.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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2 réflexions au sujet de “En Côte-d’Ivoire « les microbes » créent la psychose, malgré les opérations de sécurisation (reportage)”

  1. le titre et l’article sont en déphasage absolue ! à voir ce titre on s’attend à une information. mais il s’agit là d’une analyse. apprenez s’il vous plaît à choisir les titres les plus adaptés à vos articles.

  2. @ rantanplan wah wah ….

    Change de site et cherche toi un os ailleurs !!

    Pop !!

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