Le conflit qui oppose les populations baoulé aux Wê prend des proportions inquiétantes. Les populations, par vague, quittent les villages. Y compris les instituteurs.
Sous-préfecture de Kaadé, 23 kilomètres de Guiglo, épicentre du conflit déclenché entre les baoulé et les Wê, il est 10 heures lorsque nous y arrivons, ce vendredi. L’Amicale des fonctionnaires dont la majorité sont des instituteurs est en pleine réunion à l’école primaire publique Kaadé 1. L’objet est de déterminer la conduite à tenir devant les violences. L’inspecteur de l’enseignement primaire de Guiglo demande aux enseignants de quitter les villages visés par les palabres vu qu’ils n’y sont plus en sécurité.
« Nos maisons ont été entièrement pillées. Le gens étaient à deux doigts de saccager l’école si les gendarmes n’étaient pas intervenus », explique Hassane (nom d’emprunt), instituteur à « 4 carrefours », un village. « Dans tous les cas, les enfants que nous devons enseigner sont tous partis avec leurs parents Baoulé », renchérit un autre.
Depuis le mercredi 4 octobre 2017, selon les témoignages que nous avons recueillis, plusieurs populations baoulé quittent le département de Guiglo. L’école reste durement touchée dans la zone du Goin-Dédé.
Les gendarmes accusés, le préfet explique
À Guiglo, ça ne sent pas la rose en ce moment pour les gendarmes. Appelés à maintenir l’ordre dans le conflit inter communautaire qui secoue la région, ils sont accusés aussi bien par les Baoulé que par les Wê de ne pas jouer franc-jeu.
« C’est devant les gendarmes qu’ils sont venus nous chasser », affirme un chef baoulé, tandis qu’un des présidents de jeunesse gueré prétend que « les autorités soutiennent les Baoulé ».
« Comment comprendre qu’alors que nous nous sommes rendu dans un campement pour parler avec les deux Baoulé pour leur dire qu’il fallait qu’on tourne le dos aux palabres, qu’ils entrent ensuite dans le village en tirant en l’air avant de nous accuser d’avoir tiré et qu’il fallait que nous quittions les lieux au risque de nous faire arrêter par eux », interroge le jeune.
« Nous, notre rôle, c’est d’empêcher les palabres. C’est de tout faire pour que le calme revienne. Sinon aucune autorité n’a pris partie », rassure le Préfet Koné Massemba.
Les affrontements entre les deux groupes ethniques ont déjà fait 2 morts, selon un bilan officiel.
Chris Monsékéla
Afrikipresse.fr
A cette allure comme un zozo le préconise, les enseignants seront déployés dans leurs terroirs respectifs. Et comme il n’y a pas d’Universités partout, les enseignants du supérieur vont se reconvertir à autres choses!
N’importe quoi!!