Frontière maritime Ghana-Côte d’Ivoire: Le tribunal du droit de la mer (TIDM) donne raison à Accra

Le Tribunal international de la mer tranche en faveur du Ghana au détriment de la Côte d’Ivoire

Ange TIEMOKO

Le Tribunal international du droit de la mer (TIDM), saisi en septembre 2014 pour le règlement d’un différend lié à la délimitation de la frontière maritime entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, a tranché samedi en faveur des ghanéens, lors d’une audience.

Statuant sur l’affaire, la Chambre spéciale du TIDM a « adopté à l’unanimité la méthode de délimitation équidistance » proposée par le Ghana contre la méthode bissectrice voulue par la Côte d’Ivoire.

En septembre 2014, le Ghana avait porté plainte de « façon unilatérale » contre son voisin ivoirien qui a saisi à son tour le TIDM, pour la délimitation de cette frontière maritime qui renferme d’importants gisements pétroliers.

Jusqu’en 2016, le Ghana qui continuait ses activités d’exploitation pétrolière dans la zone litigieuse, a été interdit par ordonnance « à l’unanimité » des juges de la Chambre spéciale du TIDM d’effectuer de nouveaux forages.

Samedi, dans son verdict, cette Chambre a estimé que « le Ghana n’a pas violé les droits souverains de la Côte d’Ivoire » et qu’ »il n’existe pas d’accord tacite entre (les deux pays) qui auraient délimité leur mer territoriale, leur zone économique exclusive et leur plateau continental« .

Ce verdict en faveur du Ghana devrait accélérer plusieurs projets pétrolifères latents, dont ceux de la compagnie britannique Tullow, qui a annoncé un programme de forage de 13 puits en plus des 11 déjà existants.

« En dépit de cette procédure judiciaire engagée, ce conflit maritime de longue date n’a jamais altéré les relations » entre ces deux grands voisins, ont assuré les autorités ivoiriennes et ghanéennes, qui n’ont cessé de répéter qu’ils traitent ce sujet « avec la plus grande fraternité ».

Ange TIEMOKO

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3 réflexions au sujet de “Frontière maritime Ghana-Côte d’Ivoire: Le tribunal du droit de la mer (TIDM) donne raison à Accra”

  1. Pour autant que je sache les frontières maritimes entre nations sont déterminées selon le principe de l’équidistance. Et cela est la norme standard à moins qu’un accord explicite antérieur (ou postérieur) ait été conclu entre les parties ou pays en question. Et pour autant que je sache, qu’une bonne âme me corrige si je me trompe, la CIV et le Ghana n’ont jamais eu d’accord antérieur qui supplanterait ledit standard. Je dirai à mon pays, pas besoin de poursuivre cela. Le principe de l’équidistance est juste. Sans surprise, la décision a été prise à l’unanimité.

    Félicitations au Ghana, et félicitations aux deux pays qui se sont référés au TIDM sans faire un remake de Asec-Kotoko ou tout autre chose. S’il y’a des nappes qui traversent ces frontières maritimes, la gestion et le partage du « butin » devrait maintenant se faire proportionnellement en fonction de cette frontière maritime. Je ne vois qu’un win-win ici.

    C’est ce que Nanan Boigny et Nkrumah, j’en suis sûr, auraient fait.

    Peace!

  2. Faudrait juste « inviter » à la RTI faire une déclaration quelques avatars de cette chambre spéciale du TIDM. Kooo bissectrice equidistante!

    Yalla!

  3. Le Ghana s’était déjà dépêché de vendre le pétrole de la zone litigieuse à des compagnies Chinoises, avait retiré plusieurs milliards de dollars de l’affaire pour conduire de gros projets structurants, et toute la relation ainsi que les projections du FMI étaient basés sur ces transactions. Pendant que la Côte d’Ivoire affiche et affirme avoir des taux de croissance à 2 chiffres et une économie qui ne s’est jamais aussi bien portée, le lobbying indirect du Ghana a payé sur le litige : comment « arracher » à un pays des gisement vitaux déjà vendus à la 1ère économie mondiale, faire mentir le FMI et plonger dans la récession une économie présentée comme « modèle » ? Le tribunal international (on sait comment les ficelles sont tirées dans ces « tribunaux » internationaux) ne pouvait prendre une autre décision. Ce coup-ci, le carnet d’adresse de Ouattara se sera avéré un peu court.

    Les anglophones ont toujours pris les francophones pour des niais finis, à l’horizon international limité par la langue. Nous serions selon eux, des descendants et héritiers de la période européenne de la « guerre en dentelle », eux pratiquant la guerre en treillis depuis longtemps.

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