Le Ghana et la Côte d’Ivoire annoncent un stock régulateur de cacao pour faire grimper les prix

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(Agence Ecofin) – Afin de réduire l’instabilité qui caractérise depuis plus d’un an les cours mondiaux du cacao, le Ghana et la Côte d’Ivoire mettront en place un stock régulateur. C’est ce qu’a indiqué à Reuters, Narcisse Sepy Yessoh, directeur de Cabinet du Ministère du Commerce.

« Nous nous sommes accordés sur la nécessité d’avoir des centres d’entreposage spécialisés qui nous permettent de stocker le cacao afin de réguler l’approvisionnement et faire grimper les prix.», déclare le responsable qui précise que la Côte d’Ivoire installera pour sa part, 6 dispositifs d’une capacité globale de 250 000 tonnes de fèves.

En outre, indique M. Yessoh, les deux pays ont déposé depuis mai dernier une demande de prêt de 1,2 milliard $ auprès de la BAD pour le financement des infrastructures, et espèrent avoir un retour favorable au terme de cette année afin de démarrer les opérations de stockage en 2018/2019.

Pour rappel, l’intervention d’un stock régulateur avait été prévue par le premier Accord international sur le cacao conclu et entré en vigueur en 1973 pour stabiliser les cours mondiaux dans une fourchette définie par des prix plancher et plafond.

Ce dispositif qui n’a pas pu fonctionner durant la période d’application de l’Accord (1973-1976) et durant celle du second (1976-1980), en raison du niveau des cours respectivement supérieur et inférieur à leur valeur préétablie, a été finalement abandonné dans le cadre du cinquième Accord entré en vigueur en février 1994.

D’après les récentes prévisions de l’Icco, la surproduction des deux premiers fournisseurs conduira à une hausse de 18,1% de la récolte mondiale (4,7 millions de tonnes), et à un surplus de 371 000 tonnes de cacao en 2016/2017.

Espoir Olodo

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5 réflexions au sujet de “Le Ghana et la Côte d’Ivoire annoncent un stock régulateur de cacao pour faire grimper les prix”

  1. Voici deux pays frères qui décident de ne plus s’asseoir passivement pour laisser l’extérieur dicté les cours. En effet, ces derniers temps nous constatons plus de coopération et coordination en la matière entre eux. Rassurons-nous tous, ces deux pays ne sont pas en train contrecarré les lois du marché. Ils ont juste bien appris leurs leçons élémentaires (101) en économie en jouant avec l’offre. L’OPEP, entre autres, le fait depuis belles lurettes.

    Je valide et encourage car avec une hausse de la production de 18,1%, ça va commencer à mentir « grave même » sur nos vaillants producteurs, pour parler comme au quartier. Ça aussi, c’est le marché…

  2. Bien. Heureux qu’ils nous lisent et nous écoutent. Depuis les Grands Débats d’AbidjanPointNet, nous n’avions de cesse de nous interroger sur la politique de dispersion de 2 pays frontaliers unis par l’histoire, le climat, la géographie, le peuplement,… qui à eux 2 produisent 60% de l’offre mondiale. Mieux vaut tard que jamais. Au début des années 50, est née en Europe la Communauté du charbon et de l’acier, voyons ce qu’elle a donné aujourd’hui.

  3. Comme quoi personne ne nous empêche de prendre les décisions qui s’imposent pour la compétitivité de nos économies.

    Je préfère de très loin ce genre d’actions et d’attitude plutôt que de se morfondre et blâmer l’occident pour tous nos problèmes.
    Mais il faut rester vigilent parce que de l’autre coté ils peuvent s’adapter en prônant plus l’utilisation de graisse d’origine végétale (autre que d’origine cacaoyère) en remplacement du beurre de cacao dans la fabrication du chocolat.

  4. Vous avez raison camarade de soulever ce point @Petit Baleze.

    En effet, la possibilité d’utilisation d’autres matières grasses d’origine végétale pourrait être réelle. Mais, elle reste beaucoup plus une opération savamment orchestrée pour adoucir les convictions de nos pays que tout autre chose. De un, un tel mix les obligera à marquer vertement sur le label du produit que ce n’est pas 100% chocolat pur ou cacao. De deux, c’est plus du bluff que tout autre chose. Je m’explique. En effet, la même machine ou le même épouvantail était miroiter quand l’OPEP était au summum de son efficacité. Il se disait que la présence de l’OPEP allait amener les pays développés à inventer des voitures qui fonctionnent à l’hydrogène (et eau), et électriques etc…etc… qui allaient réduire drastiquement l’utilisation du pétrole. Aujourd’hui, 18 ans après le début du nouveau millénaire et décennies sur décennies après l’OPEP, ces voitures ne font même pas plus de 8 à 10 du marché. Aux usa, par exemple, les voitures électriques font à peine 2% (je suis généreux) du marché. Et même quand tu inclus les voitures de type E85 ou FLEXFUEL, c’est moins de 8 à 9% en tout et pour tout. Par ailleurs, c’est seulement maintenant, plusieurs décennies après l’OPEP, que des pays comme la France ont pris des directives claires pour promouvoir la production de voitures dites « vertes » comme électriques pour la moitié des années 2020. Et, cela pour des considérations environnementales, pas à cause des actions de l’OPEP.

    Je veux juste dire que cette crainte est 98% bluff et 2% réalité des pays occidentaux, et toute analyse coût et bénéfice montre un bénéfice net énorme pour nos états de poursuivre sur cette voie. Et puis, dans le pire des cas, quel occidental ne voudrait pas manger du chocolat 100% pour un ou deux dollars ou Euros de plus pour le paquet ou la boite ? En plus, plus romantiquement cet exemple, quel homme/femme digne de ce nom offrirait du chocolat impur à son conjoint bienaimé le jour de la St Valentin (ou au-delà) pour juste un ou deux dollars de plus ? Hmmm ?

    Peace!

  5. Pour finir, afin d’accroître davantage un mouvement durable du marché vers nos intérêts, nos pays ne doivent pas seulement se focaliser sur l’offre. Il faut aussi entreprendre des opérations d’envergure pour accroitre la demande. Je m’explique. Si nous pouvons convaincre nos amis Chinois de consommer ne serait-ce qu’une barre supplémentaire de chocolat chaque deux semaines, nos paysans/revenus ne s’en porteraient que mieux. Si nous pouvons convaincre nos futurs amis Indiens à consommer ne serait-ce qu’une barre supplémentaire par mois, alors là, même les pays du Sahel feront tout pour produire du cacao…La proactivité que nous appelons de tous nos vœux doit porter également sur des actions pour étendre la demande au-delà de nos niches traditionnelles dominées par les occidentaux. La balle est donc dans notre camp.

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