Interview exclusive/ Depuis son exil
« Soro doit même se presser d’aller demander pardon à Gbagbo »
Après sa récente visite à Charles Blé Goudé à La Haye, le président du Mouvement pour la démocratie en Côte d’Ivoire (Mdci), Ahoua Stallone a décidé d’intégrer le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep). Depuis les Etats-Unis où il est, il en parle dans cette interview réalisée via internet. L’ex-membre de l’Alliance de la jeunesse pour le sursaut national (Ajsn, pro-Gbagbo) aborde aussi la situation politique actuelle en Côte d’Ivoire.
Vous vous êtes rendu à La Haye, les 21 et 22 août 2017, pour voir Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. De quoi avez-vous parlé?
Ahoua Stallone : Nous étions effectivement à la prison de Scheveningen, à La Haye, pour saluer et apporter notre soutien à notre frère et camarade de lutte, le ministre Charles Blé Goudé. Nous en avons profité pour en faire de même au président Laurent Gbagbo, notre père à tous. Avec Charles Blé Goudé, nous avons parlé de la Côte d’Ivoire. Notre entretien a tourné autour du rôle de notre génération dans la Côte d’Ivoire future. La paix et la réconciliation dans notre pays, ont également été au chapitre des sujets débattus. J’ai trouvé deux hommes débout, avec le moral haut, prêts à tous les sacrifices pour une paix durable dans ce pays où tout le monde se regarde désormais en chiens de faïences.
Avec qui avez-vous été reçu à La Haye ?
A la tête d’une délégation composée de Diaby Youssouf et d’Abenin Fabrice, nous avons eu des échanges très honnêtes et très poussés avec le ministre Charles Blé Goudé. Le communiqué qui a sanctionné nos entretiens, et qui annonce notre arrivée et notre adhésion au Cojep, parti politique dont le ministre Charles Blé Goudé est le fondateur, illustre bien la qualité de nos échanges lors de notre tête-à-tête pendant les deux jours.
Quelle analyse faite-vous de la situation actuelle de la Côte d’Ivoire?
Se servant de mensonges et de duplicité pour les aguicher, Alassane Ouattara a utilisé et abusé nos parents et frères du nord, pour finalement les user. Ils sont désillusionnés, les promesses n’ayant pas été tenues. Pour vous dire la vérité, le président Ouattara ne veut pas d’une Côte d’Ivoire réconciliée. Il se plait et se complait dans une situation de tension permanente, parce qu’il a besoin de brandir l’existence d’un danger et d’un ennemi, pour pouvoir maintenir ses militants mobilisés, mais aussi et surtout, pour justifier ses mesures impopulaires. Sinon, quel est ce président qui, durant tous ses deux mandats, maintient ses adversaires politiques en prison, avec le gel des avoirs de la quasi-totalité de tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Ouattara fait de la prison sa principale arme de combat politique, et c’est dommage. Au Cojep, mon parti politique, nous aspirons à une justice équitable et à l’expression de la liberté. Nous sommes contre la robotisation de la pensée. Que sera l’après Ouattara en Côte d’Ivoire ? Quel leader pourra rassembler les Ivoiriens et non attiser la haine et les antagonismes ethno-religieux ? Quel leader sera capable de renoncer aux bénéfices des discours belliqueux, regarder ses partisans droit dans les yeux, pour les inviter à comprendre qu’au-delà de l’adversité politique, nous sommes d’abord frères et fiers Ivoiriens ?
Et si on vous demandait de répondre à ces questions ?
Voilà les préoccupations dont j’ai parlées avec mon chef, Charles Blé Goudé, et qui méritent réflexions et analyses. Il faut que Ouattara prenne une loi d’amnistie pour mettre fin à la souffrance des pauvres personnes, innocentes pour la plupart, qui croupissent en prison depuis des années, sans jugement. Il lui faut mettre fin au calvaire des exilés, des réfugiés, et dessaisir en toute honnêteté, l’Etat ivoirien du dossier Laurent Gbagbo-Charles Blé Goudé à La Haye, pour éviter de laisser en héritage aux générations futures, une si lourde ardoise aux conséquences incalculables. De réconciliation et de paix, notre pays en a besoin. Et, c’est de la responsabilité des dirigeants actuels.
Qu’est-ce que Gbagbo vous a dit concernant la crise actuelle au sein de son parti, le Fpi?
Je voudrais ici rappeler à ceux qui nous lisent en ce moment, que le but de notre visite n’était pas d’aller questionner ou se jouer les curieux devant notre Papa.
Comprenez bien qu’un enfant bien éduqué se garde d’aborder certains sujets avec ses parents, surtout dans une position pareille où le président a besoin du soutien de tous. Le président Laurent Gbagbo n’est pas en vacances. Il est en prison pour sa fidélité à notre cause, et tout individu consciencieux devrait avoir comme premier réflexe lors de son tout premier contact avec lui depuis (…) du 11 avril 2011, de compatir et de lui apporter, à tout le moins, son soutien moral. Profitant de ma visite à Charles Blé Goudé, c’est de ce devoir que je me suis acquitté vis-à-vis du président Laurent Gbagbo.
Pourquoi avez-vous mis en berne les activités de votre parti, pour rejoindre le Cojep?
Quand nous mettions en place le Mdci (Mouvement pour la démocratie en Côte d’Ivoire) avec nos amis, nous ne nous étions pas encore rendus à La Haye. J’ai rencontré mon frère, mon leader. Nous nous sommes vu. Nous nous sommes parlé. Nous nous sommes compris. Je l’ai trouvé combatif et toujours fidèle aux idéaux pour lesquels nous nous sommes battus, et pour lesquels il est en prison. Nous avons donc décidé, avec le soutien de notre Bureau politique, des Coordinateurs et des bases du Mdci – que je remercie pour leur adhésion – , de nous mettre à sa disposition, et partant, à la disposition du Cojep, parti que Charles Blé Goudé a créé. Nous jouerons donc notre partition, pour qu’il soit fier de nous, et que notre nouvelle famille politique soit également fière de nous.
Nous venons redonner au leader, la place qu’il mérite. A travers ce geste, nous allons faire taire les mauvaises langues enclines aux interprétations fallacieuses. Nous sommes donc là, prêts à relever encore des défis ensemble. Nous lui faisons confiance pour conduire le navire à bon port.
Depuis un moment, Guillaume Soro et ses partisans prônent la réconciliation et la paix. Croyez-vous en eux?
C’est à l’église ou à la mosquée qu’on nous demande de croire sans avoir vu. Ici, nous sommes malheureusement sur un terrain politique où seuls les actes, les pas et les actions parlent bien plus que les déclarations souvent à but propagandistes. J’attends donc de Guillaume Soro et de ses partisans, des actions qui accompagnent leurs intentions. Soro sait comment refermer cette boîte de pandore qu’il a lui-même contribué à ouvrir. Le peuple est fatigué d’assister impuissant, pour l’heure, à toute cette propagande qui, selon moi, n’a pour seul objectif que la conquête espérée du pouvoir en 2020. Nous attendons donc des actes ostensibles.
Que dites-vous quand Soro annonce qu’il ira demander pardon à Ouattara, à Bédié et même à Gbagbo?
Je suis très heureux, contrairement à certains, que Soro se décide enfin d’aller demander pardon au président Laurent Gbagbo. Il doit même se presser de le faire parce qu’il a fait trop de mal à Laurent Gbagbo, alors qu’à chaque carrefour de sa vie où il a été en difficulté, Laurent Gbagbo a été là en bienfaiteur (étudiant réprimé par Bédié, chef rebelle nommé 1er ministre contre l’avis du Rdr). Ironie de l’histoire, c’est pourtant Soro qui a contribué à diaboliser son bienfaiteur Laurent Gbagbo. C’est lui qui l’a combattu, c’est lui qui l’a sali et s’est fait complice de sa déportation. Si Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont aujourd’hui à la Cpi, Soro n’y est pas étranger. Aller donc demander pardon à Gbagbo, aidera Soro à être en paix avec sa conscience. Aller demander pardon, contribuera à faire baisser la tension et les passions perceptibles.
Outre cela, que pensez-vous que Soro peut faire d’autre ?
Soro peut même faire mieux en tant que président de l’Assemblée nationale, en demandant aux députés de soutenir le projet de la loi d’amnistie, porté par l’honorable Evariste Méambly et son groupe parlementaire.
Par contre, je suis étonné d’entendre qu’il veuille en même temps demander pardon à Ouattara et à Bédié. Je fais observer que Soro aurait pu dire : « je suis prêt à aller demander pardon à Gbagbo, à Bédié et même à Ouattara ». Parce que, que Ouattara et le Rdr le veuillent ou non, sans Soro, ils ne seraient pas là aujourd’hui. C’est ça qui est la vérité. Alors, c’est plutôt Ouattara qui doit demander pardon à Soro, pour l’avoir utilisé à ses fins.
Que vous inspire la crise entre Soro et des membres de la direction du Rdr?
On aurait dit que cette querelle dans la cour voisine, ne m’intéresse pas. Mais en regardant par les trous du mur fissuré, je relève que Ouattara et son entourage pensaient pouvoir utiliser Soro dans leurs seuls intérêts, sans cependant tenir compte des ambitions de Soro. Ouattara pensait l’avoir simplement exploité et manipulé, comme un gamin qu’on envoie à la boutique avec un lot de promesses. Dès qu’il vous demande son dû à son retour, vous le ramener au paradigme qui dit bien que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Je me souviens encore après qu’il ait militairement aidé à parachuter Ouattara au pouvoir, qu’il était même pressenti à la tête du Rdr. Il y avait eu en son temps, une vaste campagne à cet effet. Que nenni ! C’était sans compter avec les caciques du Rdr qui bien qu’ayant profité de la rébellion et de la guerre de Soro et ses hommes, trouvent désormais en lui un opportuniste, d’où cette inimitié sans précédent. Ils ont scellé son sort au Rdr.
Qu’est-ce qui vous pousse à le dire ?
Les éternels roublards autour de Ouattara l’ont floué, roulé, pressé, pour en tirer le jus. Ils ont donc décidé qu’il est temps de le jeter. A ma connaissance, Ouattara et ses collaborateurs n’ont jamais aimé Soro, surtout à cause de son passé de Fesciste. Mais ça, c’est leur problème. Il ne devra s’en prendre qu’à lui-même. Quand tu dînes avec le diable, n’oublie jamais de venir à sa table, muni d’une longue fourchette. Ils n’ont pas fini de l’humilier. D’autres plans diaboliques l’attendent. Donc le problème, ce n’est pas Soro, c’est Ouattara. Ce qui fait mal, c’est que pendant que les autorités sont occupées par ses querelles, les Ivoiriens continuent de souffrir.
Comment réagissez-vous à la demande de ceux qui veulent qu’Alassane Ouattara fasse un autre mandat à la tête de la Côte d’Ivoire ?
Je viens de vous dire que Ouattara n’a pas de parole, c’est un (…) dont le discours est ponctué et rempli de termes que les puissances du monde aiment entendre. Loin des regards des organisations de défense des droits de l’Homme, loin des caméras des faiseurs d’opinions, le régime Ouattara est froid et cruel envers ses opposants. Il les maintient en prison et gèle leurs avoirs, pour les affamer et les voir mourir ou les avilir. Non, il nous faut éviter de prolonger cette (…) froide et dangereuse. J’ai longuement échangé avec une haute personnalité lors de mon dernier séjour en France, qui m’a confirmé cette intention de Ouattara pour un troisième mandat. J’ai aussi lu que le chef d’État Français, Monsieur Emmanuel Macron a promis un poste important dans la sous région à Alassane Ouattara à la fin de son mandat en 2020.Ce même discours, François Hollande l’avait tenu devant Blaise Compaoré qui s’apprêtait à rempiler pour un énième mandat. La suite, nous la connaissons tous. Il peut toujours se trouver des serveurs de thé pour tromper leur chef, mais, j’invite donc ces assoiffés du pouvoir, à laisser le président Ouattara finir tranquillement son 2ème et dernier mandat, pour aller se reposer..Il a trop été entre 2 avions. Il lui faut se reposer enfin.
Vous entrez quand finalement en Côte d’Ivoire ?
Ne vous inquiétez pas. Nous rentrerons le moment venu. Je sais que le peuple a ostensiblement besoin de changement. Je sais aussi que les Ivoiriens, dans leur diversité, surtout nos frères et sœurs patriotes, ont soif de nous revoir à leur coté pour l’aboutissement du combat que nous avions mené ensemble, mais cette décision, même si elle est personnelle, elle engage la vie d’autres personnes. Je la prendrai donc au moment que je jugerai opportun. Un chef d’Etat, qui avec un sourire malicieux devant les caméras, invite ses concitoyens à rentrer au pays, pendant que derrière son dos, il tient une épée. Des exilés, et non des moindres, que je connais très bien, sont rentrés au pays, répondant à l’appel du chef de l’Etat, malheureusement, ils souffrent dans le silence, ne recevant pas leur salaire, alors qu’ils vont tous les jours au travail avec leurs propres moyens.
Donc, est-ce une question de confiance qui vous bloque ?
Comment peut-on faire confiance à un tel régime qui ne fait que de la communication, en jouant avec la vie des familles ? Nous demandons toujours au tout puissant d’assister nos frères et sœurs restés sur place. Tous ces parents déplacés ou en exil ont besoin que notre beau pays retrouve sa stabilité. Nous restons solidaires de nos deux héros qui reviendront tôt ou tard de la Cpi, avec la clé qui nous ouvrira les portes de l’espérance et du renouveau de notre pays.
Comment réagissez-vous aux accusations portées par le pouvoir ivoirien contre Damana Pickass et Stéphane Kipré, selon lesquelles, ils sont les commanditaires des récentes attaques des postes de police et de gendarmerie en côte d’Ivoire ?
Je voudrais ici rappeler au régime de Ouattara, que Soul To Soul chez qui ils disaient avoir découvert un arsenal de guerre, dort tranquillement chez lui, et se promène dans le pays sans être inquiété. Est-il besoin de leur rappeler que leurs partenaires d’hier, qu’ils appellent combattants, à qui Ouattara verse l’argent du contribuable ivoirien, ont paralysé le pays durant plusieurs jours sans être inquiétés ? Leurs (…) qu’ils appellent affectueusement microbes, cette autre bande armée, sèment la terreur sans que ce gouvernement use de son pouvoir régalien. En revanche, ils préfèrent aller chercher loin ce qu’ils ont à portée de main. Ils savent qui sème le trouble et les complots. Qu’ils cessent de distraire le peuple.
A vous entendre, ces accusations ne sont pas fondées. C’est cela ?
C’est ça. Damana Pickass et Stéphane Kipré, qui ne peuvent même pas se mouvoir dans leur lieu d’exil avec une aiguille, c’est ceux-là qu’ils préfèrent accuser à tort, pour leur régler des comptes. C’est inacceptable. Ils veulent à travers ce rocambolesque feuilleton, chercher à influer sur l’imminente liberté provisoire du président Laurent Gbagbo. Il faut donc se comporter comme les turcs qui, pour justifier le génocide arménien, les avaient accusés, d’être des collaborateurs. Comme les nazis, pour justifier l’holocauste juif, avaient brûlé leur parlement pour les faire passer pour les auteurs, ou comme les grecs qui pour justifier leur défaite Soro contre les perses, ont fait porter la croix à Socrate. Les Ivoiriens ne sont pas dupes.
Que vous inspire l’absence de Guillaume Soro au 3ème congrès ordinaire du Rdr?
C’est un non-événement pour moi. C’est le contraire qui m’aurait étonné. Leur palabre de cour commune ne nous intéresse pas. Ils se connaissent suffisamment. Chacun sait à quel jeu joue l’autre.
Réalisée par SYLLA Arouna
Lui c’est Stalone, le president du MIRADO ( Mouvement pour le Rapatriment d’Alasane Dramane Ouattara)
Mon frère Stalone qu’est ce qui n’a pas marché pour que tu te retrouves hors de ton pays?
C’est parce que des gens d’ailleurs sont venus faire le marché dans son pays !!
Pop !!
Voilà encore un autre élément de cette catégorie d’ivoiriens incapables de faire quoi que ce soit de concret de leur vie et qui sont tous le temps dans des pseudo-associations, pseudo-mouvements politiques, etc dans l’intention de gagner leur pitance ou devenir « quelqu’un » dans ce pays.
C’est aussi une autre définition, plutôt péjorative de la politique.
Citez moi un seul homme politique qui ne fait pas la même chose !!
Pop !!
J’assume mon profond mépris pour tous les losers qui ne font rien d’autre de concret de leur vie à part de la soi-disant politique.
Bien entendu, c’est toujours ADO. Venant d’un membre de la bhétépack ça c’est la meilleure. Qu’ont fait les sauvages pour montrer qu’ils voulaient une réconciliation, eux, dans notre pays ? Des individus qui passent leur temps à se moquer des victimes qu’ils ont créées dans notre pays depuis 2000. Des individus qui continuent d’appeler leurs pasteurs évangéliques pour que ces derniers envoient des “BOULES DE FEU” sur le pouvoir en place. Des individus qui continuent de prier pour l’apocalypse dans ce pays. Des individus qui comme des brebis galeuses et sauvages ne bavent que la violence. Des chimpanzés des forêts qui sont devenus mangeurs avides de maïs car impossible pour eux de trouver des charognes. Riressss…Les pauvres…
Bande de fainéants et d’imbéciles du FPI. Le jour où dans votre aigreur et haine vous serez disposés à vouloir une réconciliation pleine et entière dans ce pays vous l’aurez. LA RECONCILIATION N’EST PAS UNE VOIE A SENS UNIQUE.
Allez…Envoyez leur encore ce maïs en quantité suffisante…C pré-payé… Pour les victimes sauvages éternelles nous paierons toujours…Allez…