Coma avancé pour les cités universitaires d’Abidjan en Côte-d’Ivoire

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RFI/Cécile Lavolot

Victimes collatérales des crises militaro politique qu’a connues la Côte d’Ivoire ces dernières années, de nombreuses cités universitaires continuent de porter les stigmates de ces conflits. Les étudiants locataires de ces résidences tentent tant bien que mal de s’adapter à une situation plus qu’incommodante pour eux.

Abidjan compte une dizaine de complexes universitaires. Seules les cités de la communes de Cocody ont été réhabilitées et livrées aux étudiants sept ans après la fin de la guerre en 2011. Toutes les autres cités universitaires de la capitale ivoirienne sont abandonnées suite aux pillages et autres destructions dont elles ont été victimes lors de la bataille pour le contrôle de la ville d’Abidjan.

Les ex-combattants issus de ce conflit armé ont squatté trois années durant ces cités délabrées dans l’attente des solutions de réinsertions promises par le gouvernement. La réouverture des universités publiques en 2013 avait suscité de l’espoir auprès des étudiants qui espéraient ainsi pouvoir rentrer très vite dans leurs chambres, mais ce n’est qu’en septembre 2016 que le processus d’admission des étudiants en résidence a été lancé par le Centre régional des oeuvres universitaires d’Abidjan (CROU-A). Plus de 30000 demandes avaient alors été formulées pour une capacité d’accueil d’à peine 3000 lits. Ils sont encore des milliers d’apprenants à se ronger les freins en attendant une hypothétique ouverture des autres cités de la capitale. Une patience qui commence cependant à montrer ses limites.

En effet, à l’instar d’autres syndicats estudiantins, la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) a crié son ras le bol, le 16 Aout dernier, lors d’une marche pacifique (et sans heurts pour une fois) pour réclamer la réhabilitation des résidences universitaires. Pour le secrétaire général de ce syndicat Assi Fulgence, « c’est un manque de volonté de la part de nos autorités qui ferment les yeux sur ce problème crucial pour les étudiants, car nous voyons tous ces fonds qui sont dégagés par l’État pour régler des problèmes dans d’autres secteurs. L’État doit comprendre que le moment est venu de se pencher sur ce dossier qui est un véritable handicap pour des milliers d’étudiants » martèle t-il.
Au ministère de l’enseignement supérieur, la langue de bois est de mise sur la question. Personne n’ose se hasarder à répondre aux questions. Et pendant ce temps les cités de Vridi, Port Bouet, Williasmville et des 220 Logements continuent de sombrer dans le délabrement au grand dam des étudiants qui ne savent plus à quel Saint se vouer.

Malick Sangaré
lebanco.net

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