Par Jeune-Afrique
Fitch Ratings a annoncé dans un communiqué publié mardi 22 août avoir maintenu à « B+ » (catégorie « Très spéculatif) la note de la Côte d’Ivoire, avec perspective stable. L’agence s’inquiète des risques politiques croissants, mais estime que la croissance restera élevée et que l’endettement est maîtrisé.
Fitch Ratings justifie d’abord son évaluation par les faibles indices de gouvernance et de développement du pays. L’agence précise que la mauvaise gestion des finances publiques, qui s’est traduite par deux défauts en 2000 et 2011, connaît quelques améliorations. Elle pointe également la forte dépendance du pays aux matières premières agricoles et les risques persistants concernant la stabilité politique, avec deux épisodes de mutineries qui font craindre d’autres soulèvements.
Toutefois, ces problèmes sont contrebalancés par de bonnes performances macro-économiques, une faible inflation, un excédent commercial structurel et des ratios d’endettement modérés.
Risques sécuritaires
L’agence s’inquiète particulièrement de l’augmentation des risques sécuritaires dans le pays en 2017 et de la croissance des rivalités politiques, alimentée par la question de la succession du président Alassane Ouattara en 2020.
Les deux épisodes de mutineries de militaires et anciens rebelles pourraient, selon l’agence, inciter d’autres groupes à se soulever pour obtenir des paiements. Et de pointer « la fragmentation régionale persistante, une réconciliation nationale inachevée, le manque d’intégration des anciens rebelles dans l’armée et un désarmement incomplet ».
Léger ralentissement de la croissance
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En effet, la notation B+ est considérée “non-investment grade”. Cependant, il convient de préciser que ce pays a levé bien de fonds sans soucis majeurs par Eurobond il y’a juste quelques semaines. Il n’y a aucun doute que ce fait a été pris en compte par les investisseurs et le marché qui ont exigé un taux relativement élevé. Espérons que nous pourrons passer à BB et pourquoi pas au triple B, à BBB, avec plus d’assainissement de nos finances publiques et un allègement notable de notre dépendance vis-à-vis des prix des mat. 1ères. Ceci doit passer par ce que nous continuons de dire, notamment accorder la priorité à bâtir une industrie de transformation domestique ou locale et remonter la chaîne des valeurs ajoutées.
Ceci dit, nous ne pouvons terminer sans attirer l’attention sur un fait indéniable. Ces notations et ces agences (avec Moody’s, S&P) peuvent se fourvoyer. Par exemple, la crise financière mondiale de 2007-8 où des entreprises pourtant bien notées étaient en fait “non-investment grade”. Mais, il faut également préciser que généralement ces notations sont représentatives et correctes pour ce qui concerne les états.