La démocratie culturelle en Afrique et en Côte d’Ivoire passe aussi par une pédagogie de la reconnaissance. Et si l’on veut franchement parler du cinéma africain, il y a un grand nom d’ivoirien qui retentira nécessairement jusqu’au firmament de l’excellence : Sidiki Bakaba.
Comment ne pas s’étonner dès lors que dans la quasi-totalité des médias ivoiriens de ce 23 août 2017, la présence de la Côte d’Ivoire au Festival cinématographique d’Angoulême[1] soit évoquée, sans que la présence d’une œuvre de ce brillantissime dramaturge, acteur et réalisateur ivoirien ? Rien, rien au monde ne peut justifier qu’on refuse de reconnaître aux artistes leur mérite et que le domaine de l’art soit envahi par des usurpateurs d’audience de toutes extractions.
Je rédige donc ce billet pour informer tous les amoureux du cinéma africain que la réconciliation ivoirienne à laquelle je me suis engagé aux côtés du Leader Générationnel Guillaume Soro, passe par la reconnaissance de la nation pour tous ces génies, par-delà les divergences politiques et les calculs électoraux.
Puisse dès lors la Côte d’Ivoire entière, par-delà les clivages conjoncturels, saluer le bel augure que la sélection du film « Roues Libres » de Sidiki Bakaba au Festival d’Angoulême annonce pour la mise en œuvre d’une grande et véritable politique de la culture dans ce pays. On voit en effet, dans ce film présenté par Ayala Bakaba et Berti Dichi, un véritable show urbain assuré par Sidiki Bakaba, Placide Bayoro, Adama Dahico, Daouda Traoré, Gohou Michel, Alomo Konan.
Une belle synthèse de l’intrigue du film Roues libres de Sidiki Bakaba nous est proposée sur le site de la boutique africaine du livre :
« A 18 heures, dans une capitale africaine, deux handicapés s’approchent d’un taxi à l’arrêt. Ils braquent le chauffeur et le prennent en otage. Commence pour les handicapés, une folle nuit de braquages, de violence, de confusion et de rêve. Talonnée par l’invincible Commissaire Blazo, la bande “ Des deux doigts ” s’abandonne à l’ivresse d’une furieuse randonnée. Ils n’hésitent pas à tuer, pour rester les maîtres de leur nuit exaltée.Cavale désopilante qui se termine en tragédie sur le sable d’une plage. »[2]
C’est ce film haletant et poignant que la gent cultivée d’Angoulême regarde dès 17 heures de France ce soir, avant d’en tirer réflexions et promesses de sens.
Vivement, que la Côte d’Ivoire en particulier et l’Afrique en général s’approprient réellement le travail et la disponibilité exemplaires de l’ambassadeur exceptionnel de la culture qu’est Sidiki Bakaba, avant que le destin ne le soustraie à notre délectation reconnaissante ! Vivement, que la culture élève et réconcilie tous les cœurs ivoiriens et africains ! C’est tout le mal que je souhaite à la terre-natale de l’homo sapiens sapiens!
Une chronique culturelle du Professeur Franklin Nyamsi
Paris, France, le 23 août 2017
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