PDCI-RDA/Interview/Maurice K. Guikahué explique les dernières décisions du Président Bédié: «C’est pour bien préparer la victoire d’un candidat du Pdci en 2020…»
Dans la logique de la reconquête du pouvoir d’Etat en 2020 par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, de façon inclusive de tous ses militants, le Président Henri Konan Bédié vient de faire une dernière restructuration du Secrétariat exécutif. Tous les ministres en fonction au gouvernement Amadou Gon, pour le compte du PDCI-RDA, ont été nommés « ministres du parti » au sein dudit Secrétariat exécutif. Les membres de la Vice-présidence renforcée d’un nouveau membre (Ahoua N’doli) ont désormais une coordination dirigée par le Vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Daniel Kablan Duncan. L’Inspection du parti aussi a été renforcée de deux nouveaux membres. A quoi répondent ces décisions? Pr Maurice Kakou Guikahué, Chef du Secrétariat exécutif, dans cette interview, donne les éclairages et explications.
Monsieur le ministre, le Président du Pdci-Rda, le président Henri Konan Bédié, a procédé, hier (mercredi 16 août), à des nominations extrêmement importantes. Pouvez-vous nous expliquer le sens de ces nominations quand on sait que le Secrétariat exécutif avait déjà été remanié? Comment peut-on comprendre ces nouvelles nominations qui viennent de se faire ?
Il faut dire, d’emblée, qu’expliquer les décisions d’un chef, c’est un exercice difficile. Et puis en matière de gouvernance selon nos textes, le président du Pdci-Rda est l’inspirateur de la politique du parti. Et il a toutes les opportunités pour composer des équipes. Cela relève de ses prérogatives. En ce qui concerne le Secrétariat exécutif, le président Henri Konan Bédié l’avait déjà restructuré au sortir du dernier séminaire de Bingerville. Ensuite, le président a donné des instructions fermes à ce nouveau Secrétariat, celles d’assurer la promotion et le succès d’un cadre militant du Pdci-Rda à l’élection présidentielle de 2020.
Ces instructions n’ont-elles pas changé, monsieur le ministre ?
Non, pas du tout, car c’est la mission qui a été dévolue au Secrétariat exécutif. Je voudrais rappeler que le Secrétariat exécutif est une structure d’exécution des instructions du président du Pdci-Rda. Ensuite, de retour de Paris, quand le président Bédié a été interrogé sur cette actualité, il a répété ce qu’il avait dit lors des interviews à Jeune Afrique et à Tv5. Il a donc soutenu qu’il y aura une candidature du Pdci en 2020. Mieux, il est allé plus loin en tenant compte de notre environnement politique car nous sommes au sein d’un groupement politique. Ainsi le président Henri Konan Bédié a dit que le candidat du Pdci-Rda sera le candidat unique du Rhdp à l’élection de 2020. Ce sont là les instructions. Aujourd’hui, quand j’analyse, je pense que le président a trouvé que c’était le moment de renforcer l’équipe. Car son équipe d’exécution, c’est le Secrétariat exécutif. Pour renforcer cette équipe, il a fait appel à des personnalités. Ceci, pour éviter que les forces soient dispersées et de rassembler tout le monde dans un moule. Dans le dernier Secrétariat, seul le ministre Ahoua N’doli Théophile qui est sorti parce qu’il a eu une promotion. Il est devenu vice-président du parti. Toutes les autres personnalités sont restées à leur poste. Le président a jugé bon qu’il faille ajouter à cette équipe les membres du gouvernement qui sont à la tâche pour que nous soyons tous dans le Secrétariat exécutif. Cela permettra à toutes ces personnalités du Secrétariat de faire aboutir l’objectif que s’est fixé le Pdci et faire exécuter les instructions du président Bédié, quel que soit le lieu où nous sommes. Que ce soit au gouvernement ou en dehors du gouvernement. Le Secrétariat étant la structure d’exécution des décisions du président du parti, le président Bédié a trouvé nécessaire d’y rassembler le maximum de personnalités. Nous sommes nombreux et il y a des valeurs au Pdci. Le président aurait pu prendre d’autres personnes mais il a choisi ces personnalités. Cela nous permettra d’avoir une ligne directrice tracée et que personne ne puisse être à la périphérie car l’objectif et la mission du Secrétariat exécutif, c’est de préparer le succès d’un cadre militant actif du Pdci-Rda pour la prochaine élection présidentielle de 2020.
Pourquoi des ministres au gouvernement dans le Secrétariat exécutif maintenant ?
Ces ministres sont d’abord des militants du Pdci. Donc le Secrétariat exécutif du Pdci est composé de militants du parti quelle que soit leur position à part les présidents d’institutions ou certaines personnalités qui occupent certaines positions. Tout le monde peut être nommé membre du Secrétariat exécutif. Donc le fait d’être membre du gouvernement ne vous dispense pas d’être membre du Secrétariat exécutif. D’ailleurs, au Secrétariat exécutif, nous avons des ministres en fonction que sont les ministres Siandou Fofana et Kobenan Adjoumani depuis toujours. Donc aujourd’hui, le président Bédié a ajouté d’autres personnalités au Secrétariat pour que nous soyons plus forts pour aller à ce rendez-vous. C’est donc un enrichissement que des membres actuels du gouvernement puissent être nommés au Secrétariat exécutif pour nous apporter leur expérience et qu’ils sachent que la ligne qui est tracée aujourd’hui, c’est de préparer la victoire d’un candidat du Pdci en 2020, il n’y a rien d’autre.
Mais ce qui suscite peut-être des interrogations, c’est que ce sont tous les ministres du Pdci au gouvernement qui ont été nommés. Y a-t-il une explication à cela ?
Le président du Pdci peut prendre autant de personnalités qu’il veut pour les mettre au Secrétariat exécutif. Cela est prévu par nos textes. Il se trouve que ce sont tous les ministres qui ont été nommés. Mais cette liste peut aller au-delà demain. Ce que l’on doit retenir, c’est le renforcement du Secrétariat exécutif pour donner plus de force pour faire aboutir notre objectif qui est qu’en 2020, nous devons avoir un candidat du Pdci solide qui puisse gagner les élections.
Monsieur le ministre, vous étiez en voyage et le président vous a convoqué pour une rencontre qui a abouti à ces nominations. Est-ce qu’il y avait une urgence pour la prise de cette décision ?
L’urgence dépend du président du parti. Il a trouvé qu’en ce moment précis, il fallait prendre ces décisions pour renforcer le Secrétariat et aller de l’avant. Et il sait pourquoi il l’a fait. Effectivement je suis en permission. Mais dans toutes les fonctions, vous pouvez être en congé mais s’il y a nécessité de service, on vous rappelle. C’est comme cela que le président m’a appelé pour cette restructuration.
Le vice-président Kablan Duncan a été nommé comme coordonnateur des activités des vice-présidents. Cette fonction est-elle une innovation ?
Le président du parti nomme les vice-présidents quel qu’en soit le nombre. Au début, ils étaient 7 vice-présidents, ensuite 12 et au sortir du congrès, le nombre est passé à 15. Aujourd’hui, nous sommes à 22 vice-présidents qui sont des collaborateurs du président. Le président du Pdci a trois structures. Il y a le comité des sages, les vice-présidents et le Secrétariat exécutif. Le comité des sages, c’est le comité consultatif du président. Ce sont les grands conseillers du président du parti. Ensuite les vice-présidents aident le président dans la gestion quotidienne du parti. Et le Secrétariat exécutif, c’est la structure exécutive du parti. C’est-à-dire l’animation du parti. Par exemple. Lorsqu’en 2014, le président Bédié a lancé l’Appel de Daoukro pour demander aux militants du Pdci de laisser le président Alassane Ouattara être le candidat unique du Rhdp, si le Secrétariat exécutif n’avait pas pris cette instruction pour la rendre efficace, cela n’aurait pas eu d’effet. Donc notre rôle, c’est d’exécuter, de dynamiser et de booster ce que le président du parti dit. Ce qu’il a donné comme instruction pour l’instant et que nous maintenons, c’est de faire la promotion d’un cadre du Pdci qui va être candidat pour être élu en 2020. Mais les vice-présidents étant 22, le président a trouvé nécessaire qu’il fallait qu’ils s’organisent pour travailler avec lui. Mais les vice-présidents ne sont pas des exécutifs.
Qu’est-ce que le président attend du vice-président Daniel Kablan Duncan qui est le coordonnateur des vice-présidents ?
Le président n’attend pas seulement des résultats du vice-président Duncan. Si vous constatez bien, à travers toutes les décisions qu’il prend, le président Bédié est en train de faire un rassemblement dynamique. C’est-à-dire comment regrouper toutes les structures du Pdci et les rendre dynamiques pour atteindre l’objectif commun qui est la présidentielle de 2020. Donc autant il renforce le Secrétariat exécutif pour lui donner plus de dynamisme, autant il organise les vice-présidents. Aujourd’hui, les vice-présidents sont organisés pour ne pas qu’ils se sentent abandonnés et laissés-pour-compte. C’est donc un message que le président envoie aux vice-présidents pour leur dire qu’ils ont leur place au sein du parti. Ils peuvent donc se retrouver et réfléchir pour faire des propositions au président. Quand le président finit de décider, nous au Secrétariat exécutif, nous exécutons. Les bras du Secrétariat exécutif sur le terrain, ce sont les délégués départementaux, communaux et généraux, l’Ufpdci, la Jpdci, les secrétaires généraux de section et le grand conseil régional. Ce sont ces personnes que nous mobilisons sur le terrain. Le président a fait donc une pyramide bien structurée. Le Comité des sages est l’Instance où sont ses conseillers, ensuite les décisions du président descendent au niveau du Secrétariat exécutif qui les amplifie et les fait aboutir. Hier, le président Bédié avait dit que le candidat unique du Rhdp soit le président Alassane Ouattara qui venait du Rdr. En tant que Secrétaire exécutif du Pdci, j’ai pris mon bâton de pèlerin pour faire le tour de la Côte d’Ivoire pour que cette décision du président Bédié soit une réalité. Et tout le monde s’est mobilisé au Pdci pour faire aboutir cette décision. Aujourd’hui, le président Bédié dit qu’à la prochaine élection présidentielle, le candidat unique du Rhdp viendra du Pdci. Donc je reprends mon bâton de pèlerin pour aller sensibiliser pour que cette décision soit aussi une réalité. Et cette fois-ci, j’ai la chance qu’il m’ajoute encore tous les ministres en fonction. Donc j’ai une équipe étoffée.
Au niveau du porte-parolat, le Pdci avait précédemment trois porte-parole. Un porte-parole principal et des adjoints. Aujourd’hui, dans la nouvelle nomenclature, nous avons trois porte-parole ?
Tous les porte-paroles sont membres du Secrétariat exécutif. La première personnalité qui porte la parole du Pdci-Rda, c’est le président du parti lui-même. Quand le président est rentré du voyage, il a indiqué dans l’interview qu’il a accordée à la presse, que c’est dans le cadre de la communication du président du parti qu’il s’est adressé aux journalistes. Le deuxième porte-parole, c’est le Secrétaire exécutif, chef du Secrétariat exécutif. Nous avons donc élargi en nommant trois porte-parole. Avant, il y avait un porte-parole principal et des adjoints. Aujourd’hui, où nous allons, il y a des urgences. Donc aujourd’hui nous avons nommé trois porte-parole qui sont d’égale valeur. A tout moment, nous pouvons solliciter l’un d’entre eux.
Quel est le message que la direction du Pdci et son président envoient aux militants à travers toutes ces nominations ?
Nous voulons dire aux militants que ce que le président Henri Konan Bédié a dit par rapport à 2020, il le maintient. Le président est en train de travailler à la cohésion du parti, il est en train de voir comment les militants peuvent travailler ensemble. C’est de créer l’unité d’action. Quelque soit où nous sommes, tout se passera au Secrétariat exécutif. C’est le message fort que le président a voulu faire passer à nos militants en faisant ces nominations. Ensuite, l’on constate que nous sommes dans une phase de réconciliation. Le ministre Gnamien Yao a reçu le pardon du parti et le président l’a nommé inspecteur du parti.
Des restructurations ont été lancées au niveau des délégations et structures spécialisées. Quel est le point de la situation aujourd’hui ? Et à quand la fin de ce vaste mouvement de restructuration?
Nous avons tenu une réunion en juin. Et nous avons fixé le délai du 15 juin au 15 septembre. Et nous avons dit que les passations des charges prendront fin en juillet. 95% sont achevées. Et nous constatons un regain des rencontres au niveau des délégations. Ce qui voudrait dire que les délégués sont sur le terrain. C’est un travail qui n’est pas facile, donc nous les laissons faire. A son retour, le président Bédié a dit qu’il félicitait les délégués sur le terrain et qu’à la fin du mois de septembre, nous ferons le bilan. Donc les délégués ont jusqu’au 15 septembre pour nous faire parvenir leurs données et dans la dernière semaine de septembre, nous allons organiser des réunions de restitution de ce qui a été fait. D’autant plus que la rentrée politique du nouveau Secrétariat, c’est le mardi 12 septembre.
Quel est votre message en tant que Secrétaire exécutif en chef à l’endroit des nouveaux membres du Secrétariat exécutif ?
Il n’y a pas de message particulier. Ils sont des nouveaux membres qui ont été appelés pour venir travailler pour faire la promotion d’un cadre militant du Pdci et assurer son succès à l’élection présidentielle de 2020.
Parlant du renforcement de la cohésion au sein du parti par le président Bédié. Doit-on comprendre que tous ceux qui, à un moment donné, s’étaient éloignés de la ligne du parti, sont de retour en plein exercice au Pdci ?
Nous faisons un travail de fond pour le retour de tous au Pdci. Après septembre, nous aurons un grand travail de mobilisation. Nous avons laissé le terrain aux délégués. Mais après septembre, moi, j’irai sur le terrain. Après la restitution, nous allons lancer l’Inspection du parti et moi-même, je ferai une grande tournée sur le terrain pour vérifier ce qui a été fait. Pendant ce temps, nous avons des approches.
Que dire du cas Yasmina Ouégnin ?
Yasmina Ouegnin est militante du Pdci. Elle a même payé sa carte de membre. Elle est membre du Bureau politique.
Interview réalisée par Guy TRESSIA (africanewsquick.net et pdcirda.ci), Patrice Yao et Paul Koffi (pour Le Nouveau Réveil) et Mélaine Russe (pour Le Mandat).
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