Enfin une 1ère médaille en bronze pour Bolt après la victoire de Gatlin, une aubaine pour le sprint mondial ?

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Seul le bronze lui manquait

Samedi, le Jamaïcain n’a jamais été en mesure de rattraper un départ et une première moitié de course médiocres. Son compteur restera donc bloqué à onze titres mondiaux. Maigre consolation, il peut désormais se dire qu’il détient tous les types de métaux, puisque seul le bronze manquait à sa collection.
Samedi, c’était une soirée à compter les heures, puis les minutes et enfin les secondes avant la ligne droite tant attendue. A palper la tension croissante, à mesure que la finale du 100 m approchait. Il y avait dans les tribunes plus de drapeaux de la Jamaïque que de bannières de l’Union Jack. Bolt courait à domicile. « Il semblerait qu’une bonne part de Kingston soit à Stratford ce soir », résuma le speaker.

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La victoire de Justin Gatlin, une aubaine pour l’athlétisme ?

Le succès de l’Américain face à Usain Bolt en finale du 100 m des Mondiaux de Londres a été décrit comme un « désastre » pour ce sport. Mais il comporte aussi plusieurs mérites.

LE MONDE | 06.08.2017 à 16h35 | Par Yann Bouchez

Il a tout gâché. Tout sali. Pourri la fête annoncée. Les amateurs de storytelling attendaient la victoire du « gentil » contre le « méchant ». Las, ils en ont été pour leur frais. Samedi 5 août au soir, à Londres, sous les huées de la foule, Justin Gatlin est venu perturber les adieux d’Usain Bolt. A 35 ans, l’Américain, champion olympique à Athènes en 2004 et déjà sacré aux Mondiaux d’Helsinki en 2005, il y a une éternité, a privé le Jamaïcain d’une douzième couronne mondiale. Il n’y aura pas de happy end.

En 9 secondes et 92 centièmes, « papy » Gatlin, 35 ans, a devancé son compatriote Christian Coleman, de quatorze ans son cadet. Bolt, pour sa dernière finale individuelle, a pris le bronze, seul métal qui manquait à son incroyable collection. « Ce n’était pas le scénario parfait », a soupiré Sebastian Coe. Et le patron de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) d’ajouter, explicite : « Je ne suis pas ravi que quelqu’un qui a été suspendu à deux reprises reparte avec l’une des récompenses les plus prestigieuses. » Difficile de faire plus clair. M. Coe a tout de même reconnu que Gatlin « était éligible pour être ici ».

Ces dernières heures, la victoire de l’Américain a souvent été décrite comme un « désastre ». Attention, sujet hautement polémique chez les amateurs de sport. « Je n’ai pas fait attention aux sifflets, je ne me suis pas demandé si ma victoire allait être un désastre pour l’athlétisme », a assuré le nouveau champion du monde en conférence de presse.
Piqûre de rappel salutaire

Sur les réseaux sociaux, on s’indigne, comme souvent. Mais le sacre de Gatlin peut aussi être vu comme une aubaine. Car il agit — sans mauvais jeu de mots — comme une piqûre de rappel salutaire qui en dit beaucoup sur les faiblesses et les parts d’ombre de ce sport.

Gatlin n’est pas très populaire, jolie litote. Sa double suspension pour dopage lui colle encore plus à la peau que ses tatouages. Flashback et rappel des faits : le 16 juin 2001, à 19 ans seulement, il est contrôlé positif aux amphétamines, lors des Championnats juniors des Etats-Unis. Il n’écopera que d’un an de suspension, car les experts ont été convaincus par ses explications : hyperactif depuis l’enfance, Gatlin prenait des médicaments pour soigner des troubles de l’attention.

Cinq ans plus tard, en juillet 2006, son contrôle positif à la testostérone, lors des Kansas Relay, apparaît nettement plus embarrassant. D’abord sanctionné de huit ans de suspension par l’agence antidopage américaine, le sprinteur voit sa peine réduite de moitié, après un appel devant la cour d’arbitrage américaine. Gatlin a toujours incriminé son kiné, coupable selon lui de l’avoir massé avec une pommade contenant de la testostérone.

Peut-être faut-il chercher dans cette absence de mea culpa l’opprobre dont fait l’objet le natif de New York. Depuis son come-back, en 2010, après une tentative infructueuse dans le football américain, le sprinteur a offert d’autres raisons aux sceptiques de douter. Le fait qu’il ait couru, en 2015, à l’âge de 33 ans, plus vite qu’il ne l’avait jamais fait auparavant, et qu’il ait pu prétendre à renverser Bolt, lors des Mondiaux de Pékin, la même année, n’a pas amélioré son image. Tout comme l’identité de son entraîneur, Dennis Mitchell, lui aussi suspendu à la fin des années 1990 pour un contrôle positif à la testostérone — il avait prétexté des relations sexuelles (pas avec son kiné) et de trop nombreuses bières.

Plus de prudence et moins de manichéisme

 

(…)

Samedi soir, au départ de la finale du 100 m, un athlète a reçu de chaleureux applaudissements des 60 000 personnes présentes dans les tribunes du stade olympique de Londres. Le Jamaïcain Yohan Blake a pu savourer cet accueil des plus bienveillants. En 2009, il avait pourtant été suspendu trois mois par sa fédération pour un contrôle positif à la méthylxanthine, un stimulant. En athlétisme comme ailleurs, l’indignation est souvent sélective. La victoire de Justin Gatlin le montre de manière éclatante, ce n’est pas le moindre de ses mérites. La gueule de bois présente parfois plus de vertus que l’ivresse des soirées trop parfaites.

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1 réflexion au sujet de « Enfin une 1ère médaille en bronze pour Bolt après la victoire de Gatlin, une aubaine pour le sprint mondial ? »

  1. Justin Gatlin de retour ?
    Je n’oublierai pas la chute de l’immense légende vivante Borg devant le « petit » MacEnroe. On était encore des gosses et c’était une époque prometteuse, où les « djeun’s » se faisaient leur place à la force du poignet et du talent. Dans le sillage de McEnroe, de nombreuses jeunes poussent ont bousculé la hiérarchie, avec notamment Michael Chang chez les hommes et Monica Seles chez les dames. A cette époque, nul n’imaginait un éventuel retour en force des « doyens » après les tentatives honteuses des champions ruinés Björn Borg et Martina Navratilova,… jusqu’à l’enfant terrible André Agassi de retour avec une belle calvitie et sans son célèbre bandeau à un niveau qu’il n’avait pu atteindre avec tous ses cheveux.

    Et depuis, c’est dans les mœurs : un champion de tennis, si « vieux » soit-il, n’est jamais fini. On avait enterré l’aînée des sœurs Williams, la revoilà au plus haut niveau, après sa petite sœur. Que dire de Federer, qu’on croyait dépassé par Nadal son jeune -et éternel- challenger et les Djoko et compagnie ? Il est revenu et de quelle manière !!! Prodigieux. C’est aussi le lieu de s’interroger sur l’existence de substances non encore décelables par la médecine, parce que je reste perplexe face aux performances de ces « anciens ». En attendant, quand-même bravo à Federer, bravo à Justin Gatlin l’enfant « maudit ». Mais on n’oubliera pas de sitôt pas le légendaire château de cartes bâti autour de Lance Armstrong.

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