Le nouveau ministre de la Défense en Côte-d’Ivoire s’engage à améliorer les conditions de vie des gendarmes

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Anselme BLAGNON

Le ministre ivoirien de la Défense, Hamed Bakayoko s’est engagé jeudi à tout mettre en œuvre pour améliorer les conditions de vie et de travail des gendarmes, lors d’une cérémonie dans le département de Daloa (Centre-ouest).

« Nous allons faire en sorte que toutes les difficultés soient traitées pour que vous puissiez travailler dans de bonnes conditions », a dit M. Bakayoko lors de la double cérémonie de baptême (18e promotion 293 élèves dont 13 filles) et de prestation de serment des élèves sous-officiers (378 dont 16 filles) de l’école de gendarmerie de Toroguhé (7 Km de Daloa).

Expliquant que son « travail au sein du gouvernement est de négocier au mieux les meilleurs budgets, pour que les conditions de vie et de travail » des gendarmes, militaires soient « améliorées », il a promis faire « tout ce qui ce qui » est en son « pouvoir » pour y arriver.

A la mi-janvier, la prime accordée par le gouvernement ivoirien à certains militaires qui s’étaient mutinés a poussé des gendarmes à réclamer leur part et une amélioration de leurs conditions de travail en tirant en l’air à Abidjan et dans plusieurs autres villes du pays.

Le président Alassane Ouattara avait aussitôt instruit les grands commandements de l’armée, la gendarmerie, la police, d’initier des rencontres avec toutes les composantes des Forces de défense et de sécurité, afin de recenser toutes leurs préoccupations ».

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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2 réflexions au sujet de “Le nouveau ministre de la Défense en Côte-d’Ivoire s’engage à améliorer les conditions de vie des gendarmes”

  1. L’ARMÉE, LA PETITE BAVARDE.

    Un hélicoptère dans le ciel bleu abidjanais, des patrouilles ici et là, un char qui passe furtivement, dans l’euphorie des jeux de la francophonie, on devrait se demander ce qui frappe le plus, la présence de sportifs de tout horizons dans la ville, ou ces démonstrations de force récurrentes, tentant à confirmer que le pays serait sécurisé, du moins, la ville d’Abidjan.

    Un nouveau ministre de la défense, tout feu tout flamme, as de la communication et ancien loubard, est en charge, et il compte marquer sont territoire et lancer des signaux vers qui de droit. Sa cible ? Elle est double !! L’ennemi, qui selon lui est encore vivant, sinon, n’est pas encore mort, c’est selon, mais aussi ses propres rangs, qui manquent de cohésion et discipline.

    Il y met donc le paquet, pas un seul jour sans que l’on ne parle de lui, de ses actions, de ses perceptions. Le ministre communique, communique et communique. C’est tout son système qu’il met au service de sa cause. Il ne s’agit pas seulement de dire : « je suis aux affaires, Yes, I can !! », mais aussi d’envoyer des messages clairs et intimider, effrayer, apeurer…

    La « grande muette », puisque c’est d’elle dont il s’agit, est à sa disposition et sous ses ordres. Cette expression nous vient de la IIIe République Française, période à laquelle les enrôlés militaires, habitués à la défiance, étaient privés de droits civiques. Incapables de contester, ils étaient ainsi « muets », et l’armée était à la fois grande et silencieuse.

    Ce terme pourtant ne s’applique pas à notre armée, dont les soldats ont le droit de vote et donc d’expression, similaire à celui dont jouissent tous les autres ivoiriens. Et comme tous les autres ivoiriens, l’armée a le droit de s’exprimer dans les urnes et de militer implicitement pour un changement politique dans le pays, selon ses perceptions. Mais alors on me dira, que ces soldats n’ont pas le droit de grèver et de manifester, comme l’autorise la constitution ivoirienne à tout ivoirien qui ressentirait le besoin de le faire.

    Il y a forcément au sein de l’armée, des dispositions qui permettent de traiter les griefs développés dans les rangs, car le soldat, bien qu’il soit aux ordres et sous régime, reste et demeure un être humain, apte à ressentir des douleurs et des contrariétés. Ce sont très souvent des pères de famille, des époux (et épouses), des fiancés et fiancées, avec des besoins et une vie parallèle à celle de soldat.

    Pour quelques millions de francs, quelques milliers de soldats ont décidé de prendre les armes, et de répandre la terreur parmi les populations qu’ils sont censés protéger. Ils ont eu gain de cause, grâce à un approvisionnement providentiel en armes de guerre provenant du local d’un certain SOUL2SOUL. Désormais, la menace a disparu, mais pas les acteurs, encore moins les armes qui continuent de circuler.

    La crise existentielle, sociale, militaire, est devenue finalement politique, avec un affrontement implicite et souterrain entre SORO Guillaume et Alassane OUATTARA.

    HAMBAK prend fonction, comme nouveau ministre de la défense, et se retrouve en train de gérer ce dossier épineux au sein de son armée : quelques petits milliers de soldats, qui se réservent le droit de parler, bavarder avec leur arme, quand cela leur chante, légitimement et de plein droit, parce qu’il jugent avoir contribué a installer ce pouvoir et à procurer aux cadres du parti ce train de vie insolent.

    Cette « petite bavarde », désormais, compte comme une entité politique et non plus militaire, qu’il faut satisfaire, si on veut pouvoir se maintenir au pouvoir.

    Comment faire pour restituer à l’état sa place, pour que le gouvernement soit aux commandex et non commandé par des trublions qui se signaleront forcément une fois que leurs petits millions seront consommés ?

    On brossera l’animal dans le sens du poil, juste après lui avoir infligé un shampoing. Des propos mielleux pour garantir une amélioration des conditions de vie, mais aussi des félicitations diverses et non justifiées, avec comme mot d’ordre, une réaffirmation des valeurs républicaines, le respect de l’autorité et des lois, la fierté de servir son pays…

    Oui, HAMBAK ne fait pas de fausses notes !!

    Et pourtant sa symphonie ressemble plutôt à une cacophonie !!

    Quelque soit ce que HAMBAK fera, les trois angles sur lesquels il axe sa communication, produisent encore plus de tensions qu’avant.

    La fermeté et la rigueur auront tendance à faire croire que le pouvoir refusera d’écouter les prochaines personnes qui se plaindront. N’oubliez pas que la grande muette ne savoure que le droit de vote et non celui de manifester ou de grèver.

    L’amélioration des conditions de vie des soldats est un aveu suffisant pour faire croire que le pouvoir dispose de moyens suffisants pour mettre les soldats dans un certain confort. Et si cela n’a pas été fait jusqu’ici, c’est forcément parce que l’on ne le voulait pas. Des milliards ont circulé ici et là, il y en a même qui ont été détournés sans conséquences, et la petite bavarde a attendu et espéré. HAMBAK démontre qu’il y a de l’argent. Il suffisait juste de trouver la façon idoine pour faire en sorte qu’il jaillisse de la fontaine. Il fallait parler, il fallait bavarder et ça a payé. Ça payera toujours.

    Les valeurs républicaines, la fierté nationale, le devoir de citoyen et de soldat, un discours haut en couleur et policé, produit par une personne qui se fout complètement de ce que peut être une loi, une république, une personne qui agit pour un clan, une secte, une tribu. L’entreprise échouera, par défaut de modèle. Comment faire comprendre à des soldats les valeurs intrinsèques qui fondent une république, quand soi-même on n’accorde que peu de valeur à ces concepts.

    « Oui, HAMBAK, parle toujours, tant que tu nous payes, tout ira bien » se dira le gendarme au garde-à-vous, qui voit passer le ministre devant lui dans son costume bleu cendrée dont le prix représente plusieurs fois sa minable solde.

    HAMBAK croira bien faire, en mettant au devant la valeur, hier les forces spéciales, aujourd’hui la gendarmerie qui est et demeure un groupement privilégié. Autant il croira présenter ces soldats comme des modèles et des valeurs nationale et républicaines, autant il justifiera les frustrations parmi ceux qui ont servi de chair à canon hier, et que l’on veut voir occuper les second rangs, reclus dans leur prison virtuelle de BOUAKE.

    Alors si on veut croire que HAMBAK sache communiquer, il faudrait aussi savoir que cette petite bavarde ne sait communiquer que d’une seule façon : avec le langage de la poudre.

    Encore une patrouille militaire qui passe à proximité, me troublant dans ma divagation quotidienne, un passage sporadique, avec pour intention d’intimider, encore une fois, enfin, je crois, car personne ne sait exactement d’où et quand pourrait se dessiner une menace nouvelle.

    A défaut d’avoir peur, on fera peur… et on communiquera pour ficeler le tout..

    On communiquera …

    On communiquera …

    Et on communiquera encore…

    « Les peines légères s’expriment aisément ; les grandes douleurs sont muettes. »

    Hippolyte – Sénèque

    Soubré 28-07-17

  2. La police et la gendarmerie ne doivent pas faire partie de l’armée. Leur place, c’est au ministère de l’intérieur

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