Derrière le tableau reluisant de la cérémonie d’ouverture des Jeux de la Francophonie, le vendredi dernier à Abidjan, se cache un tableau, celui-là un peu sombre, qui met en scène de petites magouilles.
Ce samedi 22 juillet, au lendemain du lancement fort réussi des Jeux, nous sommes au stade Félix Houphiuët-Boigny. Parmi les bénévoles, l’ambiance n’est pas à la fête. Pour ces 8è Jeux à Abidjan, le Comité national des Jeux de la Francophonie (CNJF) dirigé par Sanogo Daouda a obtenu l’autorisation du Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF) dirigé par Mahawan Lawan Sériba, de recruter 2 000 jeunes Ivoiriens bénévoles, à qui, à en croire leurs dires, il a été promis 6 000 FCFA, par jour. Juste une compensation financière.
« Depuis hier, on entend parler de 5 000 Frs au lieu de 6 000 Frs. Les Jeux doivent durer dix jours, alors au lieu de 60 000 Frs on touchera 50 000 Frs », déclare, amère, un jeune qui dit qu’il comptait pourtant sur cette somme, pour régler son inscription, à la rentrée scolaire.
A côté de lui, un autre dont le groupe a déchargé toute la soirée de vendredi, des causses de bouteille d’eau minérale, pour la cérémonie d’ouverture, montre son tee-shirt à l’effigie des Jeux, sali par la sueur et la poussière. « On nous avait promis trois tee-shirts pendant les dix jours, parmi mes camarades, aucun n’a reçu trois tee-shirts. Moi j’en ai reçu un, d’autres ont eu plus de chance, ils ont eu deux », révèle ce dernier.
Ainsi donc, rien que sur le budget alloué aux perdiems des bénévoles et à la confection des tee-shirts, plusieurs coupes sont observées. Une rétention de 1 000 FCFA sur des perdiems de 2 000 bénévoles, durant dix jours donne un budget conséquent de 20 millions de francs CFA, qui vont emprunter des poches différentes que celles qui devraient les recevoir.
Sur le budget de confection des tee-shirts, manifestement il y aurait encore des rétentions.
Mais les malversations présumées ne se limitent pas qu’aux perdiems et aux tee-shirts, elles concernent aussi le nombre de volontaires. Plusieurs jeunes volontaires interrogés ont confié que nombreux parmi leurs camarades auraient été remplacés par d’autres jeunes ou n’auraient pas été retenus, « alors qu’on s’est tous inscrits sur le site, nous avons été appelés pour suivre une formation, nous avons fait ensemble la formation et au moment où on doit passer à la caisse, des gens qui n’ont pas fait la formation viennent les remplacer », confie un autre bénévole.
Celui-ci a la ferme conviction que les recruteurs ont préféré se séparer d’une partie des bénévoles pour toucher à leur place, leurs perdiems.
« Je demande aux contrôleurs de venir poser des questions aux bénévoles et ils vont avoir les vrais sons. Même les repas, ils nous donnent un repas pour trois, c’est vraiment méchant. Je suis convaincu que le Président Ouattara, le ministre Mambé et la secrétaire générale de l’OIF ignorent tout de ces pratiques qui déshonorent notre pays », tranche un étudiant qui dit regretter de s’être inscrit.
Rappelons que le budget alloué à la prise en charge des bénévoles est de 262 millions de FCFA. Il comprend aussi bien les perdiems (120 millions) de ces derniers, leur restauration et les autres dépenses tels les tee-shirts et autres.
Plusieurs autres dysfonctionnements sont relevés au cours de ces Jeux. Nous y reviendrons.
A. Fama
C’est quoi ça ! Hein ! Il faut payer les 60 mille des gens. Des individuals véreux veulent manger sur le dos des autres qui travaillent dur. Faut pas énerver les gens dèh ! Que ces mic mac cessent et que la fête soit belllllleeee….Le monde vous regarde !!!!
« …Plusieurs autres dysfonctionnements sont relevés au cours de ces Jeux…. »
On peut faire à l’infini le tableau des dysfonctionnements ! C’est même une obligation dans le cadre du bilan d’un projet !
Mais cette spontanéité ne se limite pas qu’à ce qui n’a pas fonctionné !
Il faudra bien un jour que vous ayez à coeur et l’intelligence de faire une analyse objective et globale.
Savoir apprécier également les points de réussite autant les axes d’amélioration en perspective de la CAN 2021.
MOI JE RETIENS LEXPERTISE IVOIRIENNE ! Qui l’eut cru ? Organiser des jeux dans un contexte d’après crise. Et surtout faire face dans le cadre d’un tel projet aux multiples changements d’orientation qui se sont imposés à l’organisation et qui ont été finalement bien maîtrisés. Cela prouve une très bonne approche projet !
Je note surtout l’efficacité d’un manager discret mais combien engagé et méticuleux dans le travail !!!! Le ministre BEUGRE MAMBE ! Chapeau Monsieur le Ministre !!!
Les petites affaires de « coupeurs de route » sont déplorables mais vous voulez vraiment dénoncer quelque chose, il y a vraiment meilleur sujet d’investigation dans le cadre d’un budget de compétition internationale comme ces jeux que ce que vous décrivez !
On « broute » partout dans tous les secteurs d’activités. Les « brouteurs » sont aussi des professionnels.